18 août 2017

Le Coin des Epargnants du 18 août 2017

Le tableau économique et financier

 

  Résultats

18 août 2017

Évolution

sur 5 jours

Résultats

31 décembre 2016

CAC 40 5.114,15 +1,05 % 4 862,31
Dow Jones 21 674,51 -0,84 % 19 762,60
Nasdaq 6 216,53 -0,64 % 5 383,12
Dax Allemand 12 165,19 +1,26 % 11 481,06
Footsie 7 323,98 +0,19 % 7 142,83
Euro Stoxx 50 3 446,03 +1,17 % 3 290,52
Nikkei 225 19 470,41 -1,31 % 19 114,37
Taux de l’OAT France à 10 ans (22 heures) 0,707 % +0,029 pt 0,687 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) 0,416 % +0,064 pt 0,208 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) 2,194 % +0,005 pt 2,454 %
Cours de l’euro / dollars

(22 heures)

1,1763 -0,51 % 1,0540
Cours de l’once d’or en dollars (22 heures) 1 285,610 -0,35 % 1 154,570
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (22 heures) 52,805 +1,55 % 56,620

 

Les marchés face à la montée des menaces

 

Les odieux attentats en Espagne ont rappelé aux investisseurs que la menace terroriste restait malheureusement d’actualité. En frappant, en plein été, Barcelone et la station balnéaire de Cambrils, les terroristes s’en sont pris à des symboles du tourisme occidental. Les bourses ont accusé le coup en début de séance ce vendredi 18 août avant de se reprendre légèrement.

Les investisseurs sont, en revanche, de plus en plus dubitatifs sur les capacités de gouverner de Donald Trump. Ses déclarations contradictoires sur les évènements de Charlottesville ont conduit de  nombreux chefs d’entreprise à refuser de participer à des commissions de travail chargées de proposer des réformes économiques à l’exécutif. Par ailleurs, des rumeurs circulent sur une éventuelle démission du conseiller économique du Président, Gary Cohn. Cet ancien dirigeant de Goldman Sachs, s’est déclaré « dégoûté »  par les propos de Donald Trump quand ce dernier a refusé de condamner les mouvements d’extrême droite.

Avant cette affaire, Gary Cohn était pressenti pour remplacer Janet Yellen à la direction de la FED. Il est surtout un des derniers liens que le Président possède avec les milieux d’affaires modérés. Il est, par ailleurs, en charge de la réforme fiscale qui doit notamment aboutir à une réduction du taux de l’impôt sur les sociétés de 35 à 15 %, y compris pour les commerçants et les professions libérales, imposés aujourd’hui jusqu’à 40 %. L’abandon de cette réforme serait mal vécu par les investisseurs et pourrait se traduire par un recul des indices boursiers américains.

Le Président Dnald Trump a annoncé le renvoi, vendredi 18 août, son conseiller stratégique Steve Bannon. Ce dernier avait été son directeur de campagne. La baisse de Wall Street a été ralentie par la publication d’indices économiques. Ainsi, le moral des ménages américains s’est amélioré plus qu’attendu en août, suivant les résultats provisoires de l’enquête mensuelle de l’Université du Michigan.

 

L’inflation aux abonnés absents

Après une augmentation à la fin de l’année dernière et en début d’année, l’indice des prix est depuis trois mois résolument orienté à la baisse en Europe comme aux Etats-Unis. La reprise légère de l’inflation était avant tout imputable à la hausse du cours du pétrole provoquée par la signature de l’accord de régulation de la production. La stabilisation des cours autour de 50 dollars le baril a mis fin à cette source d’inflation.

Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi à 1,3 % en juillet 2017, stable par rapport à juin 2017. Même si par rapport au début de l’année, la baisse est sensible il faut se rappeler qu’il y a un an, elle était de 0,2%.

Les taux annuels les plus faibles ont été observés en Irlande (-0,2%) et à Chypre (-0,1%). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Lituanie (4,1%) et en Estonie (3,9%). En dehors de la zone euro, il est à noter que le taux d’inflation est de 2,6 % au Royaume-Uni.

Les banques centrales comptaient atteindre leur objectif de hausse de prix de 2 % avec le retour de la croissance. Le plein emploi dans plusieurs pays et l’augmentation de la demande intérieure devaient favoriser la résurgence d’une légère inflation. Tel n’est pas le cas en cette fin d’été. Plusieurs facteurs jouent structurellement contre l’inflation. Les capacités de production demeurent abondantes ce qui pèsent sur les prix des produits industriels. L’existence d’un fort chômage au sein de plusieurs pays européens freine la hausse des salaires. Par ailleurs, les nouveaux emplois créés sont majoritairement à faible qualification et à faible rémunération.

La digitalisation de l’économie qui se poursuit augmente la concurrence avec l’arrivée de nouveaux acteurs. Les plateformes collaboratives contribuent également à la faible inflation.

Pour la zone euro, l’appréciation de la monnaie commune entraîne une baisse des prix des produits importés ce qui réduit d’autant l’inflation.

Les représentants des banques centrales qui se réunissent, comme chaque année, à Jackson Hole aux Etats-Unis les 24 et 25 août, aborderont la question de la faible inflation. Au sein de la FED américaine, plusieurs responsables considèrent qu’il serait opportun d’interrompre la hausse des taux tant qu’il n’y aura pas de signes clairs concernant l’inflation.

 

Quand une taxe chasse l’autre

La loi de finances rectificative pour 2012 a créé une contribution de 3 % sur les dividendes distribuées qui s’est appliquée à compter du 17 août 2012. Elle est due  par les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés, à l’exception des PME et des organismes de placement collectif. La Cour de Justice de l’Union européenne a jugé cette taxe illégale car elle est contraire à la directive mère-fille. Elle est accusée de remettre en cause la libre circulation des capitaux. La France est susceptible d’être condamnée à rembourser la totalité de cette taxe aux entreprises soit près de 4 milliards d’euros. Le Ministre de l’Économie a annoncé son intention de se conformer au droit européen. Mais, pour compenser le manque à gagner (1,8 milliard d’euros par an), le gouvernement envisage d’instaurer une surtaxe à l’impôt sur les sociétés ou à la Contribution Sociale de Solidarité sur les Sociétés (C3S).

 

La mesure proposée serait temporaire et ne viserait que les grandes entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse un milliard d’euros. Cette surtaxe « serait inscrite dans le projet de loi de finances 2018 et s’appliquerait pendant trois ans ».