Le Coin des Epargnants du 19 mai 2018
Le tableau financier de la semaine
Résultats
18 mai 2018 |
Évolution
sur 5 jours |
Résultats
31 déc. 2017 |
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CAC 40 | 5 612,64 | +1,28 % | 5 312,56 |
Dow Jones | 24 715,09 | -0,47 % | 24 754,06 |
Nasdaq | 7 354,34 | -0,66 % | 6 959,96 |
Dax Allemand | 13 077,72 | +0,59 % | 12 917,64 |
Footsie | 7 778,79 | +0,70 % | 7 687,77 |
Euro Stoxx 50 | 3 573,76 | +0,23 % | 3 503,96 |
Nikkei 225 | 22 930,36 | 0,76 % | 22 764,94 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (20 heures) | 0,827 % | +0,040 pt | 0,778 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (20 heures) | 0,570 %% | +0,011 pt | 0,426 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (20 heures) | 3,071 % | +0,105 pt | 2,416 % |
Cours de l’euro / dollar
(20 heures) |
1,1775 | -1,38 % | 1,1848 |
Cours de l’once d’or en dollars (20 heures) | 1 291,846 | -1,95 % | 1 304,747 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (20 heures) | 78,557 | +2,05 % | 66,840 |
Le patrimoine financier des ménages en forte hausse en 2017
De 2016 à 2017, le patrimoine financier brut des ménages a progressé de plus de 200 milliards d’euros passant de 4808 à 5014 milliards d’euros du fait de la bonne tenue des valeurs boursières et d’un effort d’épargne soutenu.
Les flux financiers des ménages ont atteint, en 2017, 105,5 milliards d’euros. 68,3 milliards d’euros ont été investis dans des produits de taux et 30,4 milliards d’euros dans des produits de fonds propres (actions cotées et non cotées, unités de compte)
La bourse reste de marbre face à l’Italie
L’accord trouvé entre la Ligue du Nord et 5 Etoiles a perturbé vendredi le CAC 40 mais n’a que faiblement amputé le gain des quatre premiers jours de la semaine. En effet, l’indice parisien a engrangé une huitième semaine consécutive de hausse. La progression de cette semaine a été de 1,28 %. Le Cac 40 ainsi gagné en 8 semaines 521 points, soit 10,2 % et a dépassé le seuil des 5.600 points pour la première fois depuis 2008 et aatteint un pic annuel à 5.643,15 points vendredi midi.
Dans le cadre des négociations commerciales sino-américaines, la Chine a proposé d’importer davantage des Etats-Unis pour obtenir un accord. En revanche, les Chinois ne veulent pas s’engager sur une réduction du déficit commercial avec les Etats-Unis de 200 milliards de dollars (le déficit était en 2017 de 375 milliards de dollars).
Les autres indices européens ont également progressé cette semaine aidés en cela par le recul de l’euro qui a perdu près de 5 % en un mois et qui est revenu à 1,174 dollars dans le courant de la journée de vendredi. Les indices américains se sont effrités dans un contexte de hausse du dollar et d’attentisme tant vis-à-vis de la Chine que de l’Iran. Sur ce dernier point, les Européens tentent de réagir afin d’échapper à la règle d’extraterritorialité que les Américains veulent appliquer depuis leur retraite de l’accord avec l’Iran. En vertu de ce principe, les autorités des Etats-Unis peuvent poursuivre des entreprises étrangères utilisant le dollar, des biens ou des prestations d’origine américaine dans le cadre d’un pays soumis à un embargo décidé par ces derniers. L’Union européenne, pour contrer cette menace a décidé de remettre au goût du jour un règlement de novembre 1996, créé alors pour contourner l’embargo sur Cuba. Ce dispositif permet aux entreprises et tribunaux européens de ne pas se soumettre à des réglementations sur des sanctions prises par des pays tiers. La France veut « renforcer ce règlement et y inclure les dernières décisions prises par les Etats-Unis ». L’opération serait complexe juridiquement mais cet outil donnerait plus de poids aux européens ensuite pour négocier avec les Etats-Unis.
Le retrait américain de l’accord avec l’Iran et les problèmes économiques au Venezuela ont continué, cette semaine, à l’augmentation du baril qui a gagné plus de 3 %. Sur un mois, la hausse s’élève à 10 % et à près de 20 % depuis le début de l’année. Le prix du baril a franchi la barre des 80 dollars jeudi avant de très légèrement se replier.
Les taux américains augmentent, les émergents sous pression
Le taux de l’obligation de l’Etat américain à 10 ans a dépassé à nouveau 3 %. Il avait franchi cette barre le 25 avril dernier avant de baisser quelque peu. A 3,09 % cette semaine, le taux de l’obligation à 10 ans est à son plus haut niveau depuis 2011.
Le taux du Bund allemand à 10 ans, la référence pour la zone euro, s’élève à 0,57 %. Le spread, c’est-à-dire la différence de taux à 10 ans entre les Etats-Unis et Allemagne, dépasse les 250 points de base, ce qui constitue son plus haut niveau depuis avril 1988. Logiquement, il y a un effet rappel ; quand les rendements américains et européens s’écartent de plus de 100 points de base, les investisseurs parient sur un retour à la concordance des taux. Les politiques monétaires divergentes de part et d’autre de l’Atlantique conduisent pour le moment à mettre cette règle entre parenthèses.
Cet écart pourrait même s’accroître car la Réserve fédérale envisage un taux moyen des Fed Funds à 2,9 % fin 2019 (contre 1,5 %-1,75 % aujourd’hui) quand la BCE n’envisage pas de hausse des taux avant le deuxième trimestre de l’an prochain. Cet écart est accentué par les perspectives plus favorables pour l’économie américaine que pour celle de l’Union européenne, du moins à court terme. Les résultats décevants au 1er trimestre au sein de la zone euro incite la BCE à maintenir des taux bas pour ne pas fragiliser encore plus la croissance. La différence en matière de prévisions d’inflation joue également. Par ailleurs, les besoins de financement de l’Etat américain sont importants en raison de la politique fiscale de Donald Trump. Or, les investisseurs rechignent à acheter des obligations attendant la future hausse, ce qui provoque un effet d’auto-réalisation. Certains experts estiment qu’à partir de 3,20 ou 3,30 %, les taux d’intérêt européens pourraient bouger.
Les marchés émergents doivent faire face à la remontée du dollar et des taux d’intérêts américains. Depuis 2013, les émetteurs de dettes des pays émergents, notamment les entreprises, se sont endettés en dollars profitant de la baisse des taux et du dollar, Les emprunts se sont accrus de plus de 20 % en 2017. De ce fait, ils sont fortement exposés dans le cadre du retournement en cours. La fermeté du dollar, conjuguée à la hausse des rendements des obligations souveraines américaines, aux inquiétudes liées aux conflits commerciaux et les problèmes spécifiques à certains pays (Turquie, élections au Brésil et au Mexique, Russie, Argentine) peuvent avoir des incidences sur les marchés financiers de ces pays. La survenue d’une crise est loin d’être certaine. La gestion assez fine par la banque centrale américaine des taux, le possible recul du dollar compte tenu des fondamentaux américains, et la bonne tenue de la croissance mondiale pourraient éviter un effet de contagion. Affaire à suivre…