Le Coin des Epargnants du 21 avril 2018
Le tableau financier de la semaine
Résultats
20 avril 2018 |
Évolution
sur 5 jours |
Résultats
31 déc. 2017 |
|
CAC 40 | 5 412,83 | +1,84 % | 5 312,56 |
Dow Jones | 24 462,94 | +0,42 % | 24 754,06 |
Nasdaq | 7 146,13 | +0,56 % | 6 959,96 |
Dax Allemand | 12 540,50 | +0,79 % | 12 917,64 |
Footsie | 7 368,17 | +1,43 % | 7 687,77 |
Euro Stoxx 50 | 3 494,20 | +1,34 % | 3 503,96 |
Nikkei 225 | 22 162,24 | +1,76 % | 22 764,94 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | 0,740 % | +0,000 pt | 0,778 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | 0,510 % | +0,012 pt | 0,426 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | 2,821 % | +0,029 pt | 2,416 % |
Cours de l’euro / dollars
(18 heures) |
1,2280 | -0,40 % | 1,1848 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 337,520 | -0,57 % | 1 304,747 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 73,560 | +1,40 % | 66,840 |
Le marché du pétrole et les Tweets du Président
Les prix du pétrole ont dépassé 74 dollars le baril cette semaine ce qui constitue leur plus haut niveau depuis la fin de l’année 2014. Cette augmentation s’explique par le rapprochement de la Russie et de l’Arabie Saoudite, les tensions diplomatiques générées par le conflit syrien.
En deux semaines, le Brent s’est envolé de 10,4 % et le WTI de 11,25 %. Les investisseurs anticipent le rééquilibrage entre l’offre et la demande de pétrole dans un contexte de reprise économique mondiale. La demande pourrait augmenter de 1,63 million de barils par jour en 2018. Cette progression serait tirée notamment par la demande chinoise.
L’Arabie Saoudite souhaiterait faire remonter le prix du baril entre 80 et 100 dollars. Cet objectif est dicté par des considérations de politique intérieure, le financement des dépenses sociales et du plan d’infrastructures, mais aussi par des considérations d’ordre financier. En effet, à la veille de l’introduction en bourse la compagnie pétrolière Saudi Aramco, les autorités souhaiteraient accroître sa valorisation. C’est dans ce contexte que Donald Trump a diffusé un nouveau tweet dans lequel il accuse l’Arabie Saoudite de manipuler les cours. Il a ainsi déclaré « on dirait que l’OPEP recommence. Avec des volumes record de pétrole partout, y compris dans les navires chargés à plein en mer, les prix du pétrole sont artificiellement très hauts. Pas bon et ce ne sera pas accepté ».
La tenue d’une rencontre importante, vendredi 20 avril, entre les ministres de l’énergie de la Russie (hors OPEP) et de l’Arabie Saoudite a joué en faveur de la hausse des cours. L’objectif de cette réunion pour ces deux pays était de mieux contrôler la production de pétrole. Le maintien du système de régulation de la production, après 2018, entraînerait un déficit d’offre, toute chose étant égale par ailleurs, ce qui conduirait à une augmentation des cours. Mais, mois après mois, la hausse de la production américaine surprend, ce qui pourrait à terme provoquer une pression à la baisse des prix du pétrole. Certains experts du secteur considèrent que le prix d’équilibre se situe entre 64 et 70 dollars le baril et non à 75 dollars.
L’équation impossible du Livret A
Si le taux du Livret A est gelé à 0,75 % jusqu’en 2019, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire a décidé de s’attaquer à sa formule de fixation. La dernière en date, élaborée en 2016 par son prédécesseur, Michel Sapin, n’aura jamais été appliquée dans les faits. Depuis 2008, le Livret A a déjà connu trois formules qui ont toujours donné lieu à d’importantes contestations. Initialement, le recours à une formule de fixation du taux du Livret A visait à dépolitiser le débat. Elle visait également à garantir la rémunération de l’épargnant en prévoyant notamment une clause d’indexation sur l’inflation, le fameux +0,25 point au-dessus de l’inflation. En raison de l’apparition des taux monétaires négatifs et de la baisse de l’inflation mais aussi en fonction de considérations politiques, les pouvoirs publics ont à, maintes reprises, dérogé à la fameuse formule.
Depuis plusieurs années, les autorités monétaires et la Cour des Comptes jugent que le taux du Livret A n’est pas en phase avec la situation économique et financière. Ce taux est nettement supérieur aux taux des marchés monétaires et conduit à peser à la hausse sur les taux de rendements des autres produits d’épargne de court terme (Livrets bancaires notamment). Par ailleurs, il est une source de coûts pour les établissements financiers (banques, Caisse des Dépôts).
Selon la formule de 2016, « le taux du livret A est égal, après arrondi au quart de point le plus proche ou à défaut au quart de point supérieur, au maximum du résultat des deux formules suivantes :
- Moyenne du taux des titres monétaires à 6 mois (EONIA6) et du taux ‘inflation des 6 derniers mois.
- Moyenne du taux d’inflation des 6 derniers mois + 0,25 point sauf si le taux d’inflation – le taux de l’EONIA à 6 mois est supérieur à 0,25 point. Dans ce dernier cas, c’est la moyenne du taux d’inflation à 6 mois qui est retenu.
Bruno Le Maire considère a proposé une nouvelle formule qui sera la moyenne du taux d’inflation et des taux d’intérêt avec un taux plancher à 0,25 point.
Avec une inflation moyenne de 1,1 point et un taux monétaire EONIA à -0,35, le taux du Livret A serait de 0,375 ramené à 0,5 point en raison de l’application du plancher. En l’état actuel, la formule du Ministre serait moins intéressante pour les épargnants.
Par ailleurs, les modifications de taux pourraient se faire 0,1 point par 0,1 point en lieu et place des marches de 0,25 point actuelles. Cette mesure rendrait la gestion des taux plus souple et plus indolore. Les rendez-vous du 1er février et du 1er juillet sont devenus des moments de cristallisation politique.
La réforme du taux du Livret A qui intervient en pleine période de gel, s’inscrit sans nul doute dans le processus de réorientation de l’épargne des ménages vers des placements plus risqués et visent à réduire le coût de ce placement pour les institutions financières.
Dans les prochains mois, le taux d’inflation et les taux d’intérêt sont censés remonter. Néanmoins, au regard du niveau actuel des taux d’intérêt, il est fort peu probable que la hausse soit suffisante pour entraîner une réelle progression du taux du Livret A qui pourrait rester ainsi inférieur à l’inflation.