24 novembre 2018

Le Coin des Epargnants du 24 novembre 2018 – New York en baisse, Carlos Gohn embastillé, le LIvret A chute, le pétrole en baisse

Le tableau financier de la semaine

 

  Résultats

23 nov. 2018

Évolution

sur 5 jours

Résultats

31 déc. 2017

CAC 40 4 946,95 -1,56 % 5 312,56
Dow Jones 24 285,95 -4,44 % 24 754,06
Nasdaq 6 938,98 -4,26 % 6 959,96
Dax Allemand 11 192,69 -1,31 % 12 917,64
Footsie 6 952,86 -0,87 % 7 687,77
Euro Stoxx 50 3 137,21 -0,87 % 3 503,96
Nikkei 225 21 646,55 -0,16 % 22 764,94
Taux de l’OAT France à 10 ans (21 heures) 0,723% -0,042 pt 0,778 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (21 heures) 0,343 % -0,025 pt 0,426 %
Taux du Trésor US à 10 ans (21 heures) 3,041 % -0,031 pt 2,416 %
Cours de l’euro / dollar

(18 heures)

1,1330 -0,76 % 1,1848
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 222,850 +0,14 % 1 304,747
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) 59,140 -11,67% 66,840

 

New York en mode correction

En cette semaine de Thanksgiving et du Black Friday, les marchés américains ont tourné au ralenti mais les investisseurs présents ont continué à juger sévèrement les valeurs technologiques. Apple a enregistré vendredi sa quatrième séance de baisse d’affilée (et la neuvième en onze). La marque à la pomme a perdu 20 % de sa valeur depuis le début du mois de novembre. En une semaine, le Dow Jones a perdu près de 4,5 % et le Nasdaq un peu plus de 4 %. Ce dernier indice a reculé de 7 % depuis le 1er novembre. Ce mouvement baissier s’inscrit dans celui du programme des hausses des taux directeurs de la part de la FED. Il n’est pas non plus sans lien avec les sanctions commerciales engagées contre la Chine. Les entreprises technologiques pourraient voir leurs ventes reculer en Chine et subir des hausses de coûts sur les biens intermédiaires entrant dans la composition de leurs produits.

La malédiction du numéro « Un »

Quand l’Alliance Renault – Nissan avait ravi au Groupe Volkswagen la place de premier producteur mondial de voitures de tourisme, plusieurs articles de presse avaient fait mention que ce titre ne portait pas chance. Les précédents constructeurs ayant occupé ce rang ont, en effet, connu quelques déboires. Toyota qui avait dépossédé General Motors de son titre en 2008, a rapidement été confronté à une série de problèmes de fiabilité. L’affaire avait commencé par un banal accident de voiture durant l’été 2009 occasionnant le décès d’une famille, roulant dans une Lexus à San Diego, en Californie. Le tapis de sol est mis en cause, mais aussi le système de freinage. Puis viennent s’ajouter d’autres incidents et des problèmes sur les boîtiers de vitesse. Cette triste affaire conduit Toyota à rappeler, entre novembre 2009 et février 2011, plus de 16 millions de véhicules dans le monde. En 2015, Volkswagen devient le premier constructeur mondial, année durant laquelle intervient le scandale concernant les moteurs diesel. La manipulation d’un logiciel permettant le contrôle des émissions de CO2 et de polluants obligea Volkswagen à effectuer des centaines de milliers de rappels d’automobile. Le groupe devra payer plusieurs milliards d’euros en indemnités et en amendes. Deux ans plus tard, Renault – Nissan dépasse la firme allemande.

Les marchés ont vivement réagi après l’arrestation de Carlos Gohn qui portait l’Alliance sur ses épaules. Si les craintes d’une remise en cause des liens entre Renault et Nissan ont été exprimées par de nombreux experts, certains estiment que cette affaire devrait permettre une clarification et un rééquilibrage des pouvoirs pouvant s’avérer positif pour les investisseurs. L’Etat français devra en particulier préciser ses intentions, céder sa participation ou la conserver, ce qui est également attendu. 

Le pétrole en chute libre

Après avoir dépassé, de manière fugace, la barre des 80 dollars, le baril de pétrole Brent est tombé en-dessous des 60 dollars, vendredi 23 novembre, pour la première fois depuis plus d’un an. Depuis le mois d’octobre, le pétrole a perdu 30 % de sa valeur.

Cet accès de faiblesse est lié tout à la fois au ralentissement économique de plusieurs pays et à l’évolution de l’offre, l’Arabie saoudite ayant annoncé que sa production serait à nouveau en hausse en novembre après avoir atteint près de 11 millions de barils en octobre, un niveau proche de ses records. Malgré tout, l’Arabie saoudite a confirmé qu’elle réduirait sa production de 500 000 barils jours au mois de décembre afin de peser sur les prix. L’OPEP dans son ensemble pourrait annoncer un million de barils en moins lors de la prochaine réunion du cartel à Vienne le 6 décembre prochain.

Cette offre abondante intervient au moment où la demande américaine augmente moins vite. Les stocks de brut aux Etats-Unis ont progressé pour la neuvième semaine consécutive.

Et si, enfin, la zone euro avait son budget

La monnaie unique fêtera ses 30 ans l’année prochaine mais reste toujours orpheline de moyens budgétaires pouvant contrebalancer les effets de déséquilibres économiques conjoncturels ou structurels.

La proposition franco-allemande de création d’un budget pour la zone euro commence à prendre forme. La résilience des Etats membres sortirait renforcée en cas d’élaboration d’un budget commun. La résilience économique correspond, selon l’OCDE, à la capacité de surmonter des chocs, tout en adaptant structures et moyens d’existence aux facteurs de stress à long terme, au changement et à l’incertitude. Du fait de l’absence de politique budgétaire commune, le risque de contagion lié à des chocs frappant les pays les plus faibles est important en raison de la transmission par les taux d’intérêt. Dix ans après la crise de 2008, les marges de manœuvre en cas de survenue d’une crise sont limitées en raison des niveaux élevés d’endettement dans plusieurs pays.

Le Livret A n’aime pas l’automne

Pour le deuxième mois consécutif, le Livret A enregistre une décollecte de 2,06 milliards d’euros en octobre, Le LDDs a également connu une décollecte de 460 millions d’euros. L’encours du Livret A revient donc de 282,6 milliards d’euros à 280,6 milliards d’euros. Selon la Caisse des Dépôts et Consignations, depuis le début de l’année, la collecte s’élève à 8,87 milliards d’euros contre 10,47 milliards d’euros sur la même période l’année dernière.

Il faut remonter au mois d’octobre 2015 pour avoir une décollecte aussi forte. Le mois d’octobre est traditionnellement mauvais pour le Livret A. Sur dix ans, le Livret A a connu six décollectes. En 2017, en octobre, elle avait été de 1,58 milliard d’euros. Le paiement des impôts locaux et les dépenses de rentrées scolaires pèsent sur le budget des ménages. L’augmentation du salaire net générée par la suppression des cotisations chômage n’est intervenue qu’à la fin du mois d’octobre et n’a donc pas eu d’effet sur la collecte du Livret A.

Au cours du premier semestre, les ménages avaient maintenu un effort d’épargne pour faire face à des dépenses à venir amenées à augmenter du fait de la hausse des prix, notamment sur les carburants. Depuis la fin des vacances, ils puisent dans leurs réserves. Le contexte anxiogène les conduit également à maintenir une forte poche de liquidités sur les comptes courants. Le débat sur le pouvoir d’achat et sur l’augmentation des prélèvements a certainement joué en défaveur de la collecte. Par ailleurs, le rendement réel négatif du Livret A, plus d’un point, a peut-être commencé à dissuader les épargnants d’y placer une partie de leurs disponibilités financières. Dans les prochains mois, la décrue de l’inflation devrait améliorer légèrement le rendement réel du placement qui demeurera néanmoins négatif. Pour mémoire, le taux du Livret A est gelé au moins jusqu’au 1er février 2020 à 0,75 %.

La tendance actuelle devrait se poursuivre jusqu’à la fin 2018. À partir de décembre mais surtout en janvier 2019, la collecte devrait redevenir positive en raison des versements des primes de fin d’année. Pour l’ensemble de l’année 2018, la collecte devrait se situer autour de 8 milliards d’euros, soit un peu moins qu’en 2017. Cela resterait néanmoins un bon cru pour le produit d’épargne le plus diffusé en France.