Le Coin des Epargnants du 28 avril 2018
Le tableau financier de la semaine
Résultats27 avril 2018 | Évolutionsur 5 jours | Résultats31 déc. 2017 | |
CAC 40 | 5 483,19 | +1,30 % | 5 312,56 |
Dow Jones | 24 310,43 | -0,62 % | 24 754,06 |
Nasdaq | 7 119,80 | -0,37 % | 6 959,96 |
Dax Allemand | 12 580,87 | +0,32 % | 12 917,64 |
Footsie | 7 502,21 | +1,82 % | 7 687,77 |
Euro Stoxx 50 | 3 518,78 | +0,70 % | 3 503,96 |
Nikkei 225 | 22 467,87 | +1,38 % | 22 764,94 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | 0,797 % | +0,057 pt | 0,778 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | 0,569 % | +0,059 pt | 0,426 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | 2,961 % | +0,140 pt | 2,416 % |
Cours de l’euro / dollars(18 heures) | 1,2108 | -1,48 % | 1,1848 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 322,346 | -0,98 % | 1 304,747 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 74,610 | +1,32 % | 66,840 |
Les indices boursiers au diapason des résultats américains
Les indices boursiers au diapason des résultats américains
Les bourses européennes n’ont pas réagi négativement aux résultats franco-britanniques pour la croissance et n’ont pas été touchées par la hausse des taux d’intérêt. Le CAC 40 a ainsi aligné une cinquième semaine de hausse consécutive et se rapproche doucement de son niveau d’avant crise en 2007. Ces dix dernières années, l’indice parisien n’a atteint un tel score qu’à deux reprises (janvier 2018, 5 543 points, et novembre 2017, 5 522 points). La croissance des Etats-Unis supérieure aux attentes (2,3 % en rythme annualisé, contre 2 % prévu et 2,9 % sur les trois derniers mois de 2017) a amené Wall Street à perdre un peu de terrain. En effet, ce résultat devrait conforter la volonté de la banque centrale de respecter son calendrier de hausse des taux directeurs. Par voie de conséquence, le dollar s’est apprécié ; l’euro est tombé à son plus bas depuis la mi-janvier, ce qui soutient, par ricochet, les valeurs européennes.
Les investisseurs ont également salué les bons résultats des grands noms de la « high tech » américaine. Amazon était en forte hausse vendredi, après avoir communiqué le doublement de ses profits trimestriels. Microsoft, qui a dépassé les prévisions est redevenu la deuxième capitalisation boursière mondiale après Apple mais devant Alphabet (Google).
La BCE temporise
La Banque centrale européenne a opté pour la prudence en maintenant son discours et en ne changeant pas de stratégie à l’occasion de sa réunion du 26 avril dernier. Son Président, Mario Draghi, a minimisé les inquiétudes liées à la publication des résultats du PIB du premier trimestre qui révèlent un léger tassement de la croissance. Il a affirmé « la croissance devrait rester solide et généralisée. […] La croissance sous-jacente de l’économie de la zone euro continue d’entretenir notre confiance dans une convergence de l’inflation vers notre objectif d’une inflation proche de mais inférieure à 2 % à moyen terme ». Le Président de la BCE s’inquiète des conséquences économiques de l’éventuelle guerre commerciale qu’entend mener l’administration américaine. La montée du protectionnisme aurait des effets néfastes sur la croissance mais aussi sur les taux de change et sur l’inflation.
Pour le moment, la BCE n’entend pas changer de calendrier pour l’arrêt des rachats d’actifs. Le communiqué publié à l’issue de la réunion de jeudi mentionne que cette politique se poursuivra jusqu’en septembre à hauteur de 30 milliards d’euros par mois et au-delà même si l’inflation ne se situe pas dans la cible des 2 %. Les achats d’obligations ont porté sur 2 550 milliards d’euros et permettent de maintenir les taux d’intérêt très bas. Sans surprise, la BCE n’a pas modifié ses taux directeurs qui restent donc à 0,0 % pour le refinancement et +0,25 % pour la facilité de crédit et à -0,40 % pour le taux de dépôt.
La barre des 3 % a été franchie
Durant la semaine, le taux des obligations à 10 ans des Etats-Unis a dépassé la barre symbolique des 3 %. Cette progression est portée par la perspective de plusieurs relèvements des taux d’intérêt de la banque centrale américaine, par l’accélération des prix et par des doutes sur la capacité du pays à maintenir une croissance relativement forte. La hausse s’inscrit, en effet, dans le sillage de la montée des cours des matières premières et du pétrole qui est à son plus haut niveau depuis fin de l’année 2014.
L’augmentation du taux signifie que les États-Unis doivent proposer un retour sur investissement plus élevé qu’auparavant pour emprunter de l’argent sur les marchés. Cela pourrait à terme entraver leur expansion. Mais pour certains experts, la bonne tenue de l’économie américaine justifie cette augmentation des taux qui est plutôt la preuve d’un retour à la normale.
Taux d’intérêt obligation souveraine des États-Unis en %
Les Français en mode « épargne »
Contrairement aux prévisions de l’INSEE, les Français ont a priori, maintenu un fort taux d’épargne au cours du premier trimestre au vu des résultats du Livret A et de l’assurance vie.
Au mois de mars, la collecte du Livret A a atteint 1,72 milliard d’euros contre 1,07 milliard d’euros au mois de février. Ce résultat est supérieur à celui enregistré l’année dernière (1,62 milliard d’euros). Pour obtenir une collecte aussi élevée en mars, il faut remonter à 2009, en pleine crise financière. Fin mars, l’encours s’élevait à 278,1 milliards d’euros, ce qui constitue un nouveau record. Le Livret de Développement Durable et Solidaire a également bénéficié d’une collecte positive en mars (+470 millions d’euros) avec un encours record de 105,3 milliards d’euros. Comme en 2017, les premiers mois de l’année sont donc porteurs pour le Livret A. La collecte sur les trois premiers mois est déjà de 6,38 milliards d’euros contre 5,90 milliards d’euros en 2017 sur la même période.
La collecte nette de l’assurance vie a été également positive de 1,5 milliards d’euros, en léger retrait par rapport aux mois de janvier et de février. La collecte nette a atteint 5,5 milliards d’euros sur les trois premiers mois de l’année contre 0,7 milliard d’euros pour la même période de 2017. L’encours des contrats d’assurance vie s’élève désormais à 1 681 milliards d’euros à fin mars soit une hausse de 2 % sur un an. Pour 2018, la baisse moins forte qu’attendue des rendements des fonds euros jouent en faveur du premier produit d’épargne français tout comme le tassement de la collecte des Plans d’Epargne Logement. Ce dernier produit qui a bénéficié d’un fort engouement en 2015 et 2016 souffre de son faible taux de rendement (1 %) et de son assujettissement au prélèvement forfaitaire unique même si dans les faits cela ne concerne que les souscriptions intervenues après le 1er janvier 2018.
La bonne santé du Livret A et de l’assurance vie s’explique tant par la désaffection des épargnants vis-à-vis du Plan d’Epargne Logement dont la collecte nette est passée en-dessous de 100 millions d’euros au mois de février dernier que par leur volonté de reconstituer leur encaisse en période de légère reprise de l’inflation. Par ailleurs, une petite baisse du niveau de confiance telle qu’elle est constatée depuis le début de l’année induit un petit ressaut de l’effort d’épargne.
L’inflation et les épargnants
Selon les données provisoires de l’INSEE, sur un an, les prix à la consommation auraient augmenté de +1,6 % au mois d’avril comme en mars. Ce taux est la conséquence de l’accélération sur un an des prix de l’énergie et dans une moindre mesure des produits alimentaires. En revanche, le ralentissement de la hausse des prix des services et la diminution de ceux des produits manufacturés pèsent sur le taux.
Sur un mois, les prix à la consommation ralentiraient en avril (+0,1 %) après le rebond du mois précédent. Cette décélération proviendrait de celle, saisonnière, des prix des produits manufacturés, ainsi que d’une stabilité des prix du tabac après une forte hausse en mars. Les prix des services ralentiraient, ainsi que ceux de l’alimentation du fait des produits frais. En revanche, les prix des produits pétroliers ont connu une vive progression.
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé poursuivrait son accélération (+1,8 % en avril après +1,7 % en mars). Sur un mois, il ralentirait nettement à +0,1 % après +1,1 % en mars.
Avec un tel taux d’inflation, le rendement réel des produits de taux comme le Livret A est en forte baisse. En prenant le taux moyen d’inflation sur un an, le rendement du Livret A est négatif de 0,5 point.