3 février 2018

Le Coin des Epargnants du 3 janvier 2018

Le tableau économique et financier de la semaine

 

  Résultats2 février 2018 Évolutionsur 5 jours Résultats31 déc. 2017
CAC 40 5 364,98 -2,97 % 5 312,56
Dow Jones 25 520,96 -4,12 % 24 754,06
Nasdaq 7 240,95 -3,53 % 6 959,96
Dax Allemand 12 785,16 -4,16 % 12 917,64
Footsie 7 443,43 -2,90 % 7 687,77
Euro Stoxx 50 3 523,28 -3,40 % 3 503,96
Nikkei 225 23 274,53 -1,51 % 22 764,94
Taux de l’OAT France à 10 ans (20 heures) 1,008 % +0,092 pt 0,778 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (20 heures) 0,766 % +0,139 pt 0,426 %
Taux du Trésor US à 10 ans (20 heures) 2,849 % +0,183 pt 2,416 %
Cours de l’euro / dollars(20 heures) 1,2466 +0,32 % 1,1848
Cours de l’once d’or en dollars (20 heures) 1 332,200 -1,31 % 1 304,747
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (20 heures) 68,883 -2,17% 66,840

 

 

Les marchés actions face aux taux

Les indices « action » des grandes places financières occidentales ont enregistré un recul important cette semaine. En cinq jours, Paris a perdu près de 3 % effaçant presque ses gains du mois de janvier (+3,2%). Le Dow Jones a cédé plus de 4 %.

Les marchés ont réagi à la hausse des taux des obligations. Le rendement de l’obligation du Trésor américain à 10 ans a atteint 2,85 % quand le taux français dépassait 1 %. Les Les bons résultats de l’emploi américain au mois de janvier et l’accélération des salaires ont conforté l’idée que la FED mettra en application rapidement son plan de hausse des taux, ce qui ne peut pénaliser les actions. Par ailleurs, la progression des cours au mois de janvier avait été excessive comme peut l’être la correction qui s’est amorcée cette semaine. La hausse des taux d’intérêt était attendue voire souhaitée mais elle peut générer quelques tourbillons que ce soit sur les marchés actions que sur les marchés des changes.

 

Le taux de l’OAT à 10 ans au-dessus de 1 %

En dehors de la période d’incertitude électorale du début de l’année 2017, le taux de l’OAT à 10 ans est resté en-dessous d’un pour cent depuis le début du mois d’août 2015. Pour retrouver durablement un taux supérieur à 1 %, il faut même remonter au mois de novembre 2014, soit plus de 3 ans en arrière. L’accélération de la croissance et le très léger frémissement de l’inflation ainsi que la fin programmée des rachats d’actifs de la banque centrale contribuent à cette légère hausse. Elle est indirectement liée au programme de relèvement en cours aux États-Unis. Il est admis que la FED, lors de la prochaine séance de mars, augmentera ses taux directeurs de 0,25 point. Les taux américains des obligations de l’État fédéral à 10 ans ont gagné 0,4 point au cours du mois de janvier confirmant leur tendance haussière.

Le changement de cap des taux entraînera un surcroît de dépenses pour l’État, devrait avoir quelques incidences sur la production de prêts à l’habitat (voir ci-dessous) et amélioré à terme la rémunération des épargnants.

En ce qui concerne les finances de l’État, La Cour des comptes avait souligné que la diminution des taux était responsable de 40 % de la réduction des déficits entre 2011 et 2016. Le service de la dette, c’est à dire le paiement des intérêts, a diminué de plus de 11 milliards en quatre ans quand dans le même temps le poids de la dette au sein du PIB gagnant plus de 5 points. La remontée des taux s’accompagnera d’une augmentation du coût de la dette. L’Agence France Trésor a ainsi calculé qu’un relèvement du taux de 1 % entraine un surcroît de dépenses au titre des intérêts de 2,1 milliards d’euros la première année et de 6,9 milliards au bout de trois ans. Le Gouvernement, pour atténuer ce choc, espèrera compter sur une reprise de l’inflation et de la croissance qui améliorera les recettes.

 

La dernière séance de Janet Yellen

 Contrairement à la tradition, Janet Yellen, la Présidente de la Banque centrale américaine, la FED, n’a pas été reconduite et a clos son mandat ce samedi 3 février 2018.  Elle est remplacée par Jerome Powell, un ancien banquier et avocat d’affaires de 64 ans qui siégeait depuis cinq ans au directoire de la FED.

A l’occasion de la dernière séance du comité de politique monétaire présidé par Janet Yellen, aucune décision de relèvement des taux directeurs n’a été prise. La FED a indiqué qu’elle anticipait un renchérissement de l’inflation en 2018, ce qui présage d’une augmentation des taux en mars. En 2017, la banque centrale a augmenté à trois reprises ses taux. La fourchette du taux d’intervention (taux des Fed funds) a maintenue à 1,25 % – 1,50 %, une décision prise à l’unanimité, après avoir été relevée d’un quart de point en décembre 2017.

Soulignant des améliorations notables en matière d’emploi, de dépenses des ménages et des investissements, la banque centrale des États-Unis a ajouté s’attendre à une croissance modérée de l’économie du pays.

Immobilier, les arbres ne montent pas toujours au ciel

En 2017, les commandes de logements neufs ont connu une forte progression. 418 900 logements ont été ainsi mis en chantier l’année dernière, soit une augmentation de 15,7 % par rapport à l’année 2016 (cf. lettre N°268). Malgré ou à cause de ce bon résultat, les professionnels du secteur anticipent une décrue pour l’année en cours. Ainsi, selon une étude de l’INSEE, les promoteurs sont moins nombreux, en janvier qu’en octobre dernier, à estimer que la demande de logements neufs est forte. Le solde d’opinion correspondant diminue pour le deuxième trimestre consécutif et passe au-dessous de sa moyenne de longue période pour la première fois depuis deux ans. Par ailleurs, les perspectives de mises en chantier se réduisent de nouveau. En janvier, les perspectives de mises en chantier pour les trois prochains mois sont jugées moins favorables qu’en octobre dernier. Le solde correspondant diminue de nouveau et passe au-dessous de sa moyenne de longue période. Dans le même temps, les promoteurs ne sont pas plus nombreux qu’en octobre à signaler une hausse de leur stock de logements invendus. Le solde correspondant est quasi stable et se situe légèrement au-dessus de sa moyenne de long terme.

Néanmoins, les promoteurs ne considèrent pas que le marché se retourne dans les prochains mois. Ils déclarent que les prix sont encore orientés, en ce début d’année, à la hausse. Les promoteurs sont ainsi plus nombreux qu’en octobre dernier à signaler une hausse du prix moyen des logements neufs mis en vente.

Malgré la hausse des taux des dettes publiques, le taux d’intérêt fixe moyen des crédits à l’habitat à long terme a continué à baisser au mois de décembre. Il s’est établi à 1,61  %, contre après 1,64 % en novembre et atteint son niveau le plus bas depuis 6 mois. Sur l’ensemble de l’année 2017, ce taux moyen a néanmoins légèrement augmenté légèrement, d’environ 10 points de base (1,5 % en décembre 2016).

Les ménages français sont endettés, selon la Banque de France, à hauteur de 1 160 milliards d’euros dont 955 au titre des emprunts immobiliers. Au mois de décembre, la variation mensuelle d’encours du crédit à l’habitat a progressé de 5,4 milliards d’euros après 4,2 milliards en novembre et atteint son plus haut niveau depuis six mois. Sur un an, les crédits à l’habitat progressent de 6,2 %. Sur l’année 2017, la production de nouveaux crédits à l’habitat s’établit à 272 milliards d’euros après 252 milliards d’euros en 2016. Cette hausse est tirée par les flux hors rachats et renégociations (160 milliards d’euros en 2017, après 137 milliards en 2016). En revanche, les flux de rachats et renégociations, toujours très élevés, sont en légère diminution (112 milliards d’euros en 2017 après 115 milliards en 2016).