Le Coin des Graphiques
La croissance à plusieurs facettes des PGE
À la fin du mois de juin, 108 milliards d’euros de prêts garantis par l’État (PGE) ont été distribués, soit 36 % de l’enveloppe de la zone euro. En Espagne, 85 milliards ont été ainsi distribués, 66 milliards d’euros au Royaume-Uni, 51 milliards d’euros en Italie et 36 milliards d’euros en Allemagne. Au total, 346 milliards d’euros de prêts garantis ont été octroyés aux entreprises dans ces cinq pays. Par rapport aux engagements pris durant le confinement, 20 % de l’enveloppe globale a été utilisée. L’Allemagne avait prévu, le 23 mars dernier, un montant de 756 milliards d’euros de prêts garantis qui n’a été utilisé pour le moment qu’à 5 %.
Les PGE contribuent néanmoins à l’augmentation globale des prêts accordés aux entreprises. La demande a en effet atteint un record au deuxième trimestre, comme l’indiquait la BCE dans une étude publiée mi-juillet. En France, les prêts garantis représentaient ainsi 53 % des crédits accordés aux entreprises sur la période de mars à mai.
Selon la Banque de France, les entreprises françaises ont accru, leur endettement en juin. L’encours des crédits aux sociétés non financières s’élevait fin juin à 1170 milliards d’euros, en augmentation de 12,1 milliards d’euros sur un an. Le taux de croissance annuel des crédits de trésorerie aux SNF atteint +30,4 % en juin après +27,2 % en mai ; celui des crédits à l’investissement ralentit légèrement (+5,7 %, après +6,2 % en mai), tant pour les crédits d’immobilier d’entreprise que ceux à l’équipement. L’encours des crédits à l’investissement est de 785 milliards d’euros et celui des crédits de trésorerie de 317 milliards d’euros. Les premiers ont progressé sur un an de 5,7 milliards d’euros et les seconds de 30,4 milliards d’euros. Le taux de croissance annuel du crédit aux entreprises s’est ainsi établi à +12,1 %, après +11,6 % en mai.
Cercle de l’Épargne – données Banque de France
Les crédits de trésorerie, du fait des PGE et de la crise, ont pris une place importante dans le financement des entreprises. En temps, normal, leur production est assez réduite, environ 20 % des crédits aux entreprises. Ainsi, entre janvier 2017 et février 2020, leur hausse mensuelle était de seulement 600 millions d’euros, contre 10 milliards d’euros en juin 2020. Au 26 juin, l’encours des PGE atteignait déjà 105,6 milliards d’euros, soit plus d’un tiers de l’enveloppe totale prévue d’ici à la fin de l’année.
Les crédits à l’investissement sont réduits au strict minimum à l’heure actuelle. Pour des raisons purement techniques, ils devraient augmenter en 2021, En effet, fin 2020, les entreprises pourront opter pour un remboursement immédiat de leur PGE, ou pour un étalement du remboursement sur cinq ans. Le PGE sera alors comptabilisé par la Banque de France comme un crédit d’investissement. Les pouvoirs publics espèrent également que les entreprises reprennent le chemin de l’investissement réel aidé en cela par les différents plans de relance adoptés ou en cours de préparation.