29 mai 2021

Le Coin des Graphiques – endettement – emploi – comptes publics

Endettement, le Japon et la France, la course en tête

Fin 2020, le taux d’endettement global du Japon dépassait 390 % du PIB, contre 353 % du PIB fin 2010. Sur dix ans, la plus forte augmentation est à mettre au compte de la France dont le taux d’endettement est passé de 198 à 272 % du PIB. Au sein de l’OCDE, les plus faibles progressions malgré la crise sanitaire sont constatées en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne. De 2010 à 2019, la dette publique allemande avait fortement baissé. En Espagne et au Royaume-Uni, le désendettement avait essentiellement concerné les ménages.

BdF

L’immobilier résiste sauf à Paris

Avec la crise sanitaire, les prix de l’immobilier sont annoncés à la baisse, mais ils résistent pour le moment. Il y a eu simplement une inflexion de la hausse des prix notamment à Paris.

INSEE

Au premier trimestre 2021, la hausse des prix des logements anciens en France (hors Mayotte) a été de +1,4 % par rapport au quatrième trimestre 2020 (données provisoires corrigées des variations saisonnières), après +2,4 % et +0,6 % aux trimestres précédents.  Sur un an, les prix ont augmenté de +5,9 %, après +6,4 % et +5,2 %. Depuis le quatrième trimestre 2020, la hausse est plus marquée pour les maisons (+6,5 % en un an au premier trimestre 2021) que pour les appartements (+5,1 %), ce qui ne s’était pas produit depuis fin 2016, traduisant le souhait des Français à disposer d’un espace de vie plus important. Le durcissement des règles d’urbanisme limite la construction de maisons neuves, ce qui induit une hausse de leur prix.

L’Île-de-France connait un net fléchissement au niveau des prix de l’immobilier. Longtemps en pointe, elle est désormais à la traîne.  Au premier trimestre 2021, les prix des logements anciens en Île-de-France n’ont augmenté que de 0,6 % par rapport au trimestre précédent, après +1,6 % et +0,5 %. Sur un an, les prix restent en hausse mais ralentissent, +4,7 % entre le premier trimestre 2020 et le premier trimestre 2021, après +6,3 % au quatrième trimestre 2020 et +6,1 % au troisième. Les maisons en Île-de-France sont recherchées, leurs prix augmentent de +7,1 % sur un an, après +6,8 % au quatrième trimestre 2020 et +4,8 % au troisième. Les prix des appartements ralentissent (+3,6 % sur un an, après +6,1 % au quatrième trimestre 2020 et +6,7 % au troisième). La hausse annuelle des prix des maisons est ainsi davantage marquée que celle des appartements depuis le quatrième trimestre 2020, ce qui ne s’était pas produit depuis 2016.

Le ralentissement des prix des appartements est encore plus marqué à Paris, +1,7 % sur un an au premier trimestre 2021, après +5,5 % au quatrième trimestre 2020 et +7,0 % au troisième. Les prix des appartements parisiens sont même en baisse entre le quatrième trimestre 2020 et le premier trimestre 2021 (-0,9 %).

Au premier trimestre 2021, les prix des logements anciens en province augmentent de +1,7 %, après +2,7 % au quatrième trimestre 2020 et +0,5 % au troisième trimestre 2020.

Sur un an, la hausse des prix est de +6,4 % entre le premier trimestre 2020 et le premier trimestre 2021, après +6,5 % et +4,9 %. Pour la première fois depuis 2018, la hausse des prix des maisons (+6,5 % sur l’année) est légèrement plus forte que celle des appartements (+6,3 %).

Au premier trimestre 2021, le volume annuel de transactions augmente à nouveau. En mars, le nombre de transactions réalisées au cours des douze derniers mois est estimé à 1 080 000, après 1 024 000 fin décembre. Il s’agit du deuxième trimestre consécutif de hausse, après une décrue entre fin 2019 et le troisième trimestre 2020. Si l’on rapporte ce nombre de transactions au stock de logements disponibles, qui augmente d’environ 1 % par an, la proportion de ventes se situe à un niveau comparable au pic de la fin de l’année 2019, et plus haut que le niveau élevé observé au début des années 2000.

Plus de 200 000 emplois vacants en France

Au premier trimestre 2021, selon la DARES, le taux d’emplois vacants dans les entreprises de 10 salariés ou plus s’élevait à 1,4 %. Ce taux progresse légèrement par rapport au troisième trimestre 2020 (+0,1point). Longtemps inférieur à 1 %, il a augmenté sensiblement à partir de 2014 avec l’amélioration du marché de l’emploi. La crise sanitaire a interrompu sa progression mais n’a pas fondamentalement changé la donne.

DARES

Fin mars, la France comptabilisait 205 500 emplois vacants. Ce nombre a augmenté de 6 % par rapport au quatrième trimestre 2020. La hausse concerne les principaux secteurs d’activité. Elle était de 9 % dans le tertiaire marchand, de 5 % dans la construction (+5 %) et de 8 % dans l’industrie. A contrario, le nombre d’emplois vacants recule dans le tertiaire non marchand (-2 %).  Fin 2020, 46 % des emplois déclarés vacants correspondaient à des emplois inoccupés, 30 % à des emplois nouvellement créés et 23 % à des emplois encore occupés mais qui font l’objet d’un remplacement à venir.

DARES

Comptes publics 2020, retour sur une année en enfer

En 2020, le déficit public au sens de Maastricht a atteint, en France, le niveau historique de 9,2 % du produit intérieur brut. Les recettes publiques ont diminué avec le recul de l’activité. Leur baisse est un peu moins prononcée que celle du PIB en valeur, si bien que, exprimées en proportion de celui-ci, elles augmentent légèrement. Les dépenses ont connu une progression sans précédent en lien avec les mesures de soutien à l’économie et à l’emploi. Le besoin de financement des administrations publiques s’est élevé à 212,0 milliards d’euros et augmente de 137,3 milliards d’euros par rapport à 2019. Cet effort a été pris en charge essentiellement par l’État et les administrations de sécurité sociale, respectivement 71,3 milliards d’euros et 63,3 milliards d’euros. Le solde des administrations publiques locales s’est dégradé, de son côté, de 3,1 milliards d’euros.

INSEE
INSEE

Le taux de prélèvements obligatoires augmente de 0,7 point à 44,5 % du PIB en 2020, après 43,8 % en 2019. La bonne tenue des prélèvements obligatoires provient que certains impôts sont peu sensibles aux fluctuations conjoncturelles comme les impôts locaux. Par ailleurs, la bonne résistance des revenus des ménages avec les mesures de soutien ont permis de maintenir le rendement de l’impôt sur le revenu.