Le Coin des Graphiques – travail détaché, dette publique – logements –
Baisse du travail détaché en France
En 2021, hors transport routier (dont les modalités de déclaration ne permettent pas de réaliser des comparaisons avec les autres secteurs), 200 000 salariés étaient détachés au moins une fois en France par des entreprises étrangères. Certains l’étant plusieurs fois, 615 000 détachements ont eu lieu dans l’année.
Le nombre de travailleurs détachés présents à une date donnée, comparable au nombre de salariés en emploi, s’établit en moyenne à 57 500. Ce niveau est proche de celui de 2020 (58 000), mais en baisse de 21 % par rapport à 2019 (72 600).
Début 2020, les mesures de restrictions associées à la pandémie de Covid-19 ont provoqué un fort recul du travail détaché en France. Entre la fin du quatrième trimestre 2019 et la fin du quatrième trimestre 2020, il a baissé de 28 % (-20 000 salariés). Malgré la reprise de l’activité, au cours de chaque trimestre de 2021, le nombre de salariés détachés reste inférieur à celui d’avant-crise. Le retour rapide du plein emploi dans de nombreux pays notamment à l’Est de l’Europe limite les possibilités de recours au travail détaché.
Cercle de l’Épargne – données DARES
En 2021, 45 % de l’emploi de salariés détachés en France se situe dans la construction. La part de ce secteur augmente nettement depuis 2019 (34 %), le nombre d’emplois détachés ayant notamment bien résisté durant la crise sanitaire. La majorité des salariés détachés dans ce secteur effectuent des travaux de construction spécialisés (55 %), ce qui représente 25 % de l’emploi de travailleurs détachés. La part de l’industrie dans l’emploi détaché recule, passant de 34 % en 2019 à 28 % en 2021. Ce secteur est ainsi le deuxième employeur de travailleurs détachés (16 200 salariés) en 2021.
Le repli du travail détaché en 2021 affecte plus fortement l’industrie que les autres secteurs d’activité (-35 % depuis 2019). La baisse est notable dans la fabrication de matériel de transport particulièrement touchée par la crise sanitaire, par exemple dans les chantiers navals en Pays de la Loire. En 2021, les services marchands et l’agriculture représentent respectivement 19 % et 8 % des travailleurs détachés, en légère baisse depuis 2019. Entre 2019 et 2021, dans des services, l’emploi de salariés détachés passe de 14 600 à 10 800 (-26 %) : le recours au détachement diminue dans des secteurs fortement affectés par la crise, comme l’hébergement et la restauration. En moyenne en 2021, 4 600 travailleurs sont détachés dans l’agriculture ; ce nombre recule de 32 % par rapport 2019, malgré un pic à près de 7 000 au troisième trimestre lié à l’arrivée de saisonniers pour les vendanges et les récoltes de fruits.
La dette recule grâce à la croissance et à l’inflation
À la fin du deuxième trimestre, le ratio de la dette publique par rapport au PIB s’élevait, selon Eurostat, en moyenne au sein de la zone euro, à 94,2 % contre 95,2 % à la fin du premier trimestre. Dans l’Union européenne, le ratio a également diminué, passant de 87,5 % à 86,4 %. Tant pour la zone euro que pour l’Union, la baisse dans le ratio de la dette publique par rapport au PIB est due à la croissance du PIB, croissance liée au rebond de l’activité et à l’inflation.
Par rapport au deuxième trimestre 2021, le ratio de la dette publique par rapport au PIB a diminué plus fortement tant dans la zone euro (de 97,9 % à 94,2 %) que dans l’Union (de 90,5% à 86,4 %).
La Grèce, l’Italie, le Portugal et l’Espagne sont les pays les plus endettés au sein de l’Union. La France arrive en cinquième position avec une dette publique supérieure à 113 % du PIB.
Cercle de l’Épargne – données Eurostat
Les entreprises s’endettent toujours pour investir
À la fin septembre, l’endettement des sociétés non financières françaises s’élevait à 1 305 milliards d’euros dont 901 au titre des crédits à l’investissement et 337 au titre de la trésorerie. Les crédits à l’équipement atteignent 565 milliards d’euros et les crédits immobilier 336 milliards d’euros. La croissance de l’encours de crédit aux sociétés non financières se poursuit à un rythme soutenu en septembre (+7,9 %, après +7,2 % en août et +7,0 % en juillet). La croissance annuelle du crédit à l’investissement se renforce de nouveau (+8,1 %, après +7,8 % en août), toujours portée par sa composante équipement, dont la croissance atteint +10,0 %, après +9,4 % en août. Le crédit de trésorerie progresse à +8,4 %, après +6,3 % en août.
Cercle de l’Épargne – données Banque de France
Sur un an, le nombre de logements autorisés et commencés toujours en progrès
Au troisième trimestre, le nombre de logements autorisés sont en baisse de 2,0 % par rapport au trimestre précédent où ils avaient décru de près de 10 % (- 9,9% ) en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO). Malgré tout, le nombre de logements autorisés au cours des trois derniers mois est supérieur (+ 9,3 %) à la moyenne des 12 mois précédant la crise sanitaire (mars 2019 à février 2020). L’effet du nombre exceptionnel de demandes de permis déposées en décembre 2021 s’estompe pour les logements collectifs ou en résidence.
Au troisième trimestre, le nombre de logements commencés ont augmenté de + 1,4 % par rapport au deuxième trimestre, où ils étaient en baisse de 5,3 %), en données CVS-CJO. Au cours de ces trois mois, les mises en chantier de logements ont été inférieures (- 1,7 %) à leur moyenne des 12 mois précédant le premier confinement.
D’octobre 2021 à septembre 2022, 512 400 logements ont été autorisés à la construction, soit 46 600 de plus qu’au cours des 12 mois précédents (+ 10,0 %). Dans le même temps, 386 000 logements ont été mis en chantier, soit 1 700 de plus (+ 0,4 %) que lors des 12 mois précédents (octobre 2020 à septembre 2021). Par rapport à la période de mars 2019 à février 2020, les nombres de logements autorisés et commencés au cours des 12 derniers mois écoulés sont supérieurs de respectivement 11,5 % et 0,6 %.
Cercle de l’Epargne – données SDES, Sit@del2, estimations à fin septembre 2022