Le Coin des tendances
COP 21 : la transition énergétique en cours n’est pas celle que l’on croit
Les énergies renouvelables représentaient, en 2013, 9 % de la consommation d’énergie primaire au niveau mondial, sachant que l’hydraulique pesait 6,7 %. Malgré le décollage récent de l’énergie solaire et de l’éolien, le système énergétique mondial se caractérise par une très grande inertie. En effet, en 1975, le poids des énergies fossiles était comparable à celui d’aujourd’hui. Certes, en quarante ans, la consommation énergétique a fortement progressé en particulier en raison du développement des pays d’Asie. Cela s’est traduit par une forte croissance de la consommation de charbon. De leur côté, les pays avancés ont recours de plus en plus au gaz surtout aux Etats-Unis. Face aux contraintes politiques ou en raison d’évènements naturels, le curseur d’utilisation de telle ou telle énergie est amené à bouger avec souvent comme conséquence un recours au charbon comme cela est constaté en Allemagne ou au Japon.
Entre 2000 et 2014, le charbon a dépassé le pétrole en tant que première source primaire d’énergie. La part du charbon dans la consommation mondiale d’énergie des pays du G20 est passée, sur cette période, de 27 à 35 % quand la part du pétrole est passée de 35 à 29 %. Le charbon représente 73 % de de la consommation énergétique chinoise et 74 % de celle de l’Inde.
Les pays d’Afrique qui entament leur phase de décollage économique risquent de devenir des consommateurs importants de charbon d’autant plus que les prix sont orientés à la baisse. En effet, avec la progression de l’offre au niveau du gaz et du pétrole, les prix du charbon ont fortement chuté.
La bonne nouvelle provient de la stabilisation, au niveau des pays du G20, de la consommation énergétique. En 2014, la consommation de la Chine qui représente 30 % de la consommation mondiale a stagné en 2014. L’année dernière, les émissions de C02 ont diminué dans ce pays. La Chine a décidé de réduire la part du charbon à terme à 50 % en recourant davantage au gaz notamment grâce à la construction du gazoduc Power of Siberia. Cette substitution n’est pas neutre en terme d’émissions des gaz à effet de serre. La combustion du gaz émet deux fois moins de CO2 que celle du charbon.
Les pays avancés consomment moins d’énergie car elles ont transféré, volontairement ou pas, leur production industrielle au sein des pays émergents. Aux Etats-Unis, la substitution du gaz au charbon a fortement progressé ces dernières années. Elle pourrait se ralentir en raison de la chute des prix du pétrole et du gaz qui remet en cause des programmes d’investissement, chute qui s’accompagne en outre de la chute plus rapide du prix du charbon.
Au Japon, l’accident de Fukushima a eu pour conséquences un recours plus important au charbon pour produire de l’électricité et des émissions plus importantes de CO2.
L’Europe est le continent le plus engagé dans la transition énergétique mais son poids dans les émissions de CO2 est faible, environ 10 %. Par ailleurs, le déploiement de dispositifs divers s’effectue au détriment de la recherche et de solutions pérennes. L’Europe dépense beaucoup pour la mise en place de dispositifs coûteux à la rentabilité discutable. En outre, il y a peu de coordination à l’échelle de l’Union européenne. Sur le terrain des innovations, technologies de fracturation, de stockage de l’énergie électrique, séquestration du CO2… l’Europe prend du retard.
Les dépenses pré-engagées mettent à mal les finances des ménages
Les dépenses pré-engagées sont celles qui s’imposent automatiquement aux ménages et auxquelles ils ne peuvent pas s’y soustraire sauf acte volontaire de leur part. Parmi les dépenses pré-engagées figurent les dépenses liées au logement, les assurances, la cantine scolaire, les services de télécommunication, les services financiers. La progression des dépenses liées au logement et la montée en puissance des abonnements (Internet, téléphonie) contribuent fortement à l’impression de la dégradation du pouvoir d’achat même si elle est, par ailleurs avérée en 2012 et 2013.
Le poids des dépenses pré-engagées diffère en fonction du revenu. Du fait de leur caractère contraint et peu élastique aux revenus, elles pèsent plus lourd chez les ménages les plus modestes. Par ailleurs, leur accroissement est également plus sensible au sein de cette catégorie de la population.