5 novembre 2022

Le Coin des Tendances – Apple – inflation – COP27 – environnement

La COP27 entre deux eaux

La militante écologiste, Greta Thunberg, a décidé de boycotter la réunion de la COP27 qui se tient, en 2022 à Charm el-Cheikh, en Egypte. Elle a déclaré le 30 octobre dernier que les conférences de l’ONU sur le climat, les COP, étaient devenues des machines à « greenwashing ». Elle estime que les militants pour la planète doivent désormais devenir des activistes. Depuis la dernière COP qui s’était tenue en 2021 à Glasgow, les résultats peuvent être considérés comme décevants. Selon le dernier rapport sur les écarts d’émissions du Programme des Nations unies pour l’environnement, les engagements de réduction des gaz à effet de serre par les différents États ont été faibles. Parmi les pays membres du G20, seules l’Australie, l’Indonésie et la Corée du Sud ont relevé leur ambition en matière d’émission, le Brésil, sous la présidence Jair Bolsonaro, a fait machine arrière.

Les simulations effectuées par les services de l’ONU indiquent qu’en l’état actuel des engagements et sous réserve qu’ils soient respectés d’ici la fin de cette décennie, les températures mondiales moyennes augmenteraient de 2,4 °C d’ici 2100. Si la neutralité carbone était respectée, d’ici 2059, le réchauffement pourrait être limité à 1,8 °C mais les auteurs du rapport avertissent que ce scénario n’était pas le plus crédible. Une augmentation des températures de 2,8°C n’est pas impensable au vu de l’évolution des émissions. Les modèles climatiques suggèrent que, pour éviter un réchauffement supérieur à 1,5 °C, les émissions de gaz à effet de serre doivent culminer avant 2025, puis chuter, d’ici 2030, de 43 % par rapport aux niveaux de 2019. Systems Change Lab, réunissant des organisations environnementales et des groupes de réflexion suit plu de quarante indicateurs. En l’état actuel, rien ne permet d’affirmer que les objectifs de réduction des émissions des gaz à effet de serre seront atteintes. La part de l’électricité produite par du « gaz fossile » sans captation du dioxyde de carbone, augmente tout comme la quantité de CO2 générée pour chaque unité d’acier produite. La production alimentaire émet plus de CO2 qu’il y a cinq ans. La guerre en Ukraine en aboutissant à la réouverture de centrales électriques au charbon et au recours au gaz liquéfié augmente les émissions de gaz à effet de serre. L’Agence internationale de l’énergie est, en revanche, plus optimiste. Elle estime que les émissions de CO2 n’augmenteront, cette année que de 1 %. Le développement des énergies renouvelables et le ralentissement de la croissance expliquent cette faible augmentation. La guerre en Ukraine avec ses effets sur les prix incite à la multiplication des investissements dans le secteur des énergies décarbonées. Aux États-Unis, en Europe et également en Chine, des efforts conséquents pour électrifier les véhicules et pour favoriser l’émergence d’activités à faibles émissions de CO2.

La COP27 est un exercice diplomatique obligé. Aucune grande avancée est attendue ; en revanche, elle permettra à nouveau de mettre l’accent sur la nécessité d’accélérer la marché vers la neutralité carbone. Elle devrait être également l’occasion de mettre en place les dispositifs de solidarité en faveur des pays en développement prévus lors de la COP de Paris en 2015.

Apple et la Chine, un divorce tout relatif

Apple entend réduire sa dépendance à la Chine. Avec plusieurs partenaires, la firme américaine a décidé d’investir dans la région de Bangalore en Inde. Foxconn, un fabricant taïwanais de microprocesseur, Pegatron, une autre entreprise technologique taïwanaise, l’entreprise indienne Tata ont installé de nouvelles usines. Apple, leur principal client porte le nom de code « the fruit company ». Jusqu’à ces dernières années, l’essor d’Apple est concomitant à l’ouverture au commerce international de la Chine. En vingt ans, le chiffre d’affaires de la « pomme » a été multiplié par 70, le cours de l’action par 600. La capitalisation dépasse 2 400 milliards de dollars. Apple fabriquent plus de 90 % de ses produits en Chine et collabore avec plus de 150 sous-traitants chinois. Tim Cook, l’actuel directeur général d’Apple a longtemps occupé la fonction de chef des opérations en Chine. Il a organisé les chaînes d’approvisionnement et a noué des relations avec les autorités politiques locales. Au nom des bonnes relations avec le gouvernement chinois, Apple a obéi à ses exigences en supprimant des applications jugées contraires aux intérêt de la Chine et en fournissant les données des utilisateurs chinois aux autorités. Apple a également fait le pari du consommateur chinois qui, certaines années, ont contribué jusqu’à un quart de ses revenus. Ce modèle est remis en cause par la montée du protectionnisme, par la progression des coûts salariaux et par la politique du zéro covid. Le changement de cap pour Apple est emblématique de l’évolution de l’économie mondiale.

L’élection de Donald Trump en 2016 a créé une rupture dans les relations commerciales entre les États-Unis et la Chine. L’instauration d’embargos, l’interdiction de transferts de technologies ont provoqué une remise en cause des schémas des entreprises de la Net économie. Depuis 2019, pour cause de covid mais aussi pour des raisons d’ordre politique Tim Cook ne s’est plus rendu en Chine. En revanche, il a multiplié les déplacements au Vietnam et dans d’autres pays d’Asie. En 2024, Apple devrait ouvrir son premier magasin physique en Inde avec l’appui du Premier ministre, Narendra Modi qui dispose d’un IPhone doré.

D’ici 2025, le poids de la Chine dans la fabrication des produits américains ? sera en forte baisse par rapport au niveau atteint en 2019. Depuis 2017, Apple a répertorie des fournisseurs alternatifs en Inde et au Vietnam. Leur nombre est passé de 18 à 37 lors des deux dernières années. Depuis le mois de septembre 2022, Apple produit une partie de ses iPhone 14 en Inde. Auparavant, seuls les anciens modèles étaient fabriqués dans ce pays. Prochainement, Apple a prévu la production de ses ordinateurs portables MacBook au Vietnam. Près de la moitié de ses écouteurs AirPod sont déjà assemblés dans ce pays. D’ici 2025, les deux tiers le seront. Si aujourd’hui moins de 5 % des produits d’Apple sont fabriqués hors de Chine, d’ici 2025, ce chiffre sera de 25 %.

La firme américaine entend ne plus être dépendante d’un seul pays. La politique du zéro covid pratiquée en Chine met en danger permanent l’approvisionnement en produits. Elle amène des retards dans la production, retards dont les coûts peuvent dépasser plusieurs centaines de milliards de dollars. L’arrêt, début novembre, de l’usine de Shanghai avec interdiction du personnel d’en sortir a conforté les décisions d’Apple de trouver de nouveaux pays de production. L’achat de produits d’Apple est en partie impulsif et obéît aux règles de la mode. Les clients doivent pouvoir accéder rapidement aux nouveautés, faute de quoi ils peuvent opter pour une autre marque. L’autre motivation d’Apple dans la diversification de ses zones d’approvisionnement et de production est la maîtrise des coûts. Les salaires moyens en Chine ont doublé au cours de la dernière décennie. En 2020, un ouvrier chinois de l’industrie gagnait généralement 530 dollars par mois, soit environ deux fois plus qu’un ouvrier basé en Inde ou au Vietnam. Pendant des années, les infrastructures défectueuses de l’Inde ont pénalisé son économie et dissuadé les entreprises étrangères de s’y installer. Les efforts entrepris depuis une décennie et le niveau relativement peu élevé des salariés, changent la donne. Par ailleurs, les autorités indiennes qui autrefois étaient méfiantes à l’égard des investisseurs étrangers est désormais plus accueillantes en multipliant les subventions et les aides fiscales. Le Vietnam propose également des dégrèvements fiscaux. Ce pays a signé dernièrement un accord de libre-échange avec l’Union européenne pour favoriser l’implantation d’entreprises.

Le marché chinois qui, au début des années 2010, était un eldorado pour toute entreprise occidentale pâlit. Les mesures protectionnistes rendent plus difficiles les ventes et la moindre progression du pouvoir d’achat de la population se fait ressentir. En 2015, la Chine représentait 25 % des ventes annuelles d’Apple, soit plus que l’Europe. Ce taux est depuis revenu à 19 %. Xi Jinping, le président chinois, aurait déclaré qu’il espérait que le poids des ventes d’Apple continue à baisser dans son pays. Il demande à ses concitoyens de privilégier les achats de Smartphone de marque chinoise.

Les tensions géopolitiques expliquent aussi la volonté de la Chine de trouver de nouveaux pays de production. Au-delà des mesures protectionnistes, les autorités chinoises demandent de manière de plus en plus insistante que les biens achetés à Taïwan soient étiquetés « Made in Chinese Taipei » ce que les Taïwanais refusent. Le gouvernement américain a de son côté interdit à Apple de se fournir auprès de certains fabricants chinois de microprocesseurs. Apple a été ainsi obligé de suspendre un contrat avec YMTC, une société chinoise de microprocesseurs, accusée d’être subventionnée par l’État chinois. Le déplacement de la production hors de Chine ne réduit pas totalement la dépendance vis à vis de ce pays. Les fabricants chinois tels que Luxshare, Goertek et Wingtech sont parties prenantes dans la construction des nouvelles unités de production au Vietnam et ailleurs. Ironie de l’histoire, si la production made in China baisse, celle effectuée par des entreprises chinoises augmente. L’apparition de sociétés indiennes ou vietnamiennes capable de fournir des composants de qualité à faible prix nécessitera du temps.

Les Français face à l’augmentation des prix de l’énergie

Depuis plus un an, une accélération de l’inflation est constatée dans la quasi-totalité des pays avancés. Depuis plus de trente ans, l’indice des prix à la consommation n’avait pas connu, en France, une telle hausse. Le taux d’inflation évoluait en effet entre 0 et 3,5 % avec une moyenne de 1,5 %. L’inflation en cours a été provoquée par l’augmentation du prix de l’énergie. Entre les deuxièmes trimestres 2021 et 2022, selon l’INSEE, le prix du gaz et de l’électricité a augmenté de +28 %, celui des carburants de 34 %. Les ménages ont, en grande partie, été préservés de l’augmentation des prix de l’énergie grâce au bouclier tarifaire et aux ristournes sur les carburants mis en œuvre par l’État. Sans ces mesures, les hausses auraient respectivement atteint 54 % et 46 %. Le budget énergie représente, en France, près de 9 % des dépenses de consommation des ménages. En 2020, un foyer dépensait en moyenne 1 590 euros pour la consommation d’énergie dans le logement (dont 1 000 euros pour l’électricité) et 1 100 euros pour les carburants.

La COP27 entre deux eaux

La militante écologiste, Greta Thunberg, a décidé de boycotter la réunion de la COP27 qui se tient, en 2022 à Charm el-Cheikh, en Egypte. Elle a déclaré le 30 octobre dernier que les conférences de l’ONU sur le climat, les COP, étaient devenues des machines à « greenwashing ». Elle estime que les militants pour la planète doivent désormais devenir des activistes. Depuis la dernière COP qui s’était tenue en 2021 à Glasgow, les résultats peuvent être considérés comme décevants. Selon le dernier rapport sur les écarts d’émissions du Programme des Nations unies pour l’environnement, les engagements de réduction des gaz à effet de serre par les différents États ont été faibles. Parmi les pays membres du G20, seules l’Australie, l’Indonésie et la Corée du Sud ont relevé leur ambition en matière d’émission, le Brésil, sous la présidence Jair Bolsonaro, a fait machine arrière.

Les simulations effectuées par les services de l’ONU indiquent qu’en l’état actuel des engagements et sous réserve qu’ils soient respectés d’ici la fin de cette décennie, les températures mondiales moyennes augmenteraient de 2,4 °C d’ici 2100. Si la neutralité carbone était respectée, d’ici 2059, le réchauffement pourrait être limité à 1,8 °C mais les auteurs du rapport avertissent que ce scénario n’était pas le plus crédible. Une augmentation des températures de 2,8°C n’est pas impensable au vu de l’évolution des émissions. Les modèles climatiques suggèrent que, pour éviter un réchauffement supérieur à 1,5 °C, les émissions de gaz à effet de serre doivent culminer avant 2025, puis chuter, d’ici 2030, de 43 % par rapport aux niveaux de 2019. Systems Change Lab, réunissant des organisations environnementales et des groupes de réflexion suit plu de quarante indicateurs. En l’état actuel, rien ne permet d’affirmer que les objectifs de réduction des émissions des gaz à effet de serre seront atteintes. La part de l’électricité produite par du « gaz fossile » sans captation du dioxyde de carbone, augmente tout comme la quantité de CO2 générée pour chaque unité d’acier produite. La production alimentaire émet plus de CO2 qu’il y a cinq ans. La guerre en Ukraine en aboutissant à la réouverture de centrales électriques au charbon et au recours au gaz liquéfié augmente les émissions de gaz à effet de serre. L’Agence internationale de l’énergie est, en revanche, plus optimiste. Elle estime que les émissions de CO2 n’augmenteront, cette année que de 1 %. Le développement des énergies renouvelables et le ralentissement de la croissance expliquent cette faible augmentation. La guerre en Ukraine avec ses effets sur les prix incite à la multiplication des investissements dans le secteur des énergies décarbonées. Aux États-Unis, en Europe et également en Chine, des efforts conséquents pour électrifier les véhicules et pour favoriser l’émergence d’activités à faibles émissions de CO2.

La COP27 est un exercice diplomatique obligé. Aucune grande avancée est attendue ; en revanche, elle permettra à nouveau de mettre l’accent sur la nécessité d’accélérer la marché vers la neutralité carbone. Elle devrait être également l’occasion de mettre en place les dispositifs de solidarité en faveur des pays en développement prévus lors de la COP de Paris en 2015.

Apple et la Chine, un divorce tout relatif

Apple entend réduire sa dépendance à la Chine. Avec plusieurs partenaires, la firme américaine a décidé d’investir dans la région de Bangalore en Inde. Foxconn, un fabricant taïwanais de microprocesseur, Pegatron, une autre entreprise technologique taïwanaise, l’entreprise indienne Tata ont installé de nouvelles usines. Apple, leur principal client porte le nom de code « the fruit company ». Jusqu’à ces dernières années, l’essor d’Apple est concomitant à l’ouverture au commerce international de la Chine. En vingt ans, le chiffre d’affaires de la « pomme » a été multiplié par 70, le cours de l’action par 600. La capitalisation dépasse 2 400 milliards de dollars. Apple fabriquent plus de 90 % de ses produits en Chine et collabore avec plus de 150 sous-traitants chinois. Tim Cook, l’actuel directeur général d’Apple a longtemps occupé la fonction de chef des opérations en Chine. Il a organisé les chaînes d’approvisionnement et a noué des relations avec les autorités politiques locales. Au nom des bonnes relations avec le gouvernement chinois, Apple a obéi à ses exigences en supprimant des applications jugées contraires aux intérêt de la Chine et en fournissant les données des utilisateurs chinois aux autorités. Apple a également fait le pari du consommateur chinois qui, certaines années, ont contribué jusqu’à un quart de ses revenus. Ce modèle est remis en cause par la montée du protectionnisme, par la progression des coûts salariaux et par la politique du zéro covid. Le changement de cap pour Apple est emblématique de l’évolution de l’économie mondiale.

L’élection de Donald Trump en 2016 a créé une rupture dans les relations commerciales entre les États-Unis et la Chine. L’instauration d’embargos, l’interdiction de transferts de technologies ont provoqué une remise en cause des schémas des entreprises de la Net économie. Depuis 2019, pour cause de covid mais aussi pour des raisons d’ordre politique Tim Cook ne s’est plus rendu en Chine. En revanche, il a multiplié les déplacements au Vietnam et dans d’autres pays d’Asie. En 2024, Apple devrait ouvrir son premier magasin physique en Inde avec l’appui du Premier ministre, Narendra Modi qui dispose d’un IPhone doré.

D’ici 2025, le poids de la Chine dans la fabrication des produits américains ? sera en forte baisse par rapport au niveau atteint en 2019. Depuis 2017, Apple a répertorie des fournisseurs alternatifs en Inde et au Vietnam. Leur nombre est passé de 18 à 37 lors des deux dernières années. Depuis le mois de septembre 2022, Apple produit une partie de ses iPhone 14 en Inde. Auparavant, seuls les anciens modèles étaient fabriqués dans ce pays. Prochainement, Apple a prévu la production de ses ordinateurs portables MacBook au Vietnam. Près de la moitié de ses écouteurs AirPod sont déjà assemblés dans ce pays. D’ici 2025, les deux tiers le seront. Si aujourd’hui moins de 5 % des produits d’Apple sont fabriqués hors de Chine, d’ici 2025, ce chiffre sera de 25 %.

La firme américaine entend ne plus être dépendante d’un seul pays. La politique du zéro covid pratiquée en Chine met en danger permanent l’approvisionnement en produits. Elle amène des retards dans la production, retards dont les coûts peuvent dépasser plusieurs centaines de milliards de dollars. L’arrêt, début novembre, de l’usine de Shanghai avec interdiction du personnel d’en sortir a conforté les décisions d’Apple de trouver de nouveaux pays de production. L’achat de produits d’Apple est en partie impulsif et obéît aux règles de la mode. Les clients doivent pouvoir accéder rapidement aux nouveautés, faute de quoi ils peuvent opter pour une autre marque. L’autre motivation d’Apple dans la diversification de ses zones d’approvisionnement et de production est la maîtrise des coûts. Les salaires moyens en Chine ont doublé au cours de la dernière décennie. En 2020, un ouvrier chinois de l’industrie gagnait généralement 530 dollars par mois, soit environ deux fois plus qu’un ouvrier basé en Inde ou au Vietnam. Pendant des années, les infrastructures défectueuses de l’Inde ont pénalisé son économie et dissuadé les entreprises étrangères de s’y installer. Les efforts entrepris depuis une décennie et le niveau relativement peu élevé des salariés, changent la donne. Par ailleurs, les autorités indiennes qui autrefois étaient méfiantes à l’égard des investisseurs étrangers est désormais plus accueillantes en multipliant les subventions et les aides fiscales. Le Vietnam propose également des dégrèvements fiscaux. Ce pays a signé dernièrement un accord de libre-échange avec l’Union européenne pour favoriser l’implantation d’entreprises.

Le marché chinois qui, au début des années 2010, était un eldorado pour toute entreprise occidentale pâlit. Les mesures protectionnistes rendent plus difficiles les ventes et la moindre progression du pouvoir d’achat de la population se fait ressentir. En 2015, la Chine représentait 25 % des ventes annuelles d’Apple, soit plus que l’Europe. Ce taux est depuis revenu à 19 %. Xi Jinping, le président chinois, aurait déclaré qu’il espérait que le poids des ventes d’Apple continue à baisser dans son pays. Il demande à ses concitoyens de privilégier les achats de Smartphone de marque chinoise.

Les tensions géopolitiques expliquent aussi la volonté de la Chine de trouver de nouveaux pays de production. Au-delà des mesures protectionnistes, les autorités chinoises demandent de manière de plus en plus insistante que les biens achetés à Taïwan soient étiquetés « Made in Chinese Taipei » ce que les Taïwanais refusent. Le gouvernement américain a de son côté interdit à Apple de se fournir auprès de certains fabricants chinois de microprocesseurs. Apple a été ainsi obligé de suspendre un contrat avec YMTC, une société chinoise de microprocesseurs, accusée d’être subventionnée par l’État chinois. Le déplacement de la production hors de Chine ne réduit pas totalement la dépendance vis à vis de ce pays. Les fabricants chinois tels que Luxshare, Goertek et Wingtech sont parties prenantes dans la construction des nouvelles unités de production au Vietnam et ailleurs. Ironie de l’histoire, si la production made in China baisse, celle effectuée par des entreprises chinoises augmente. L’apparition de sociétés indiennes ou vietnamiennes capable de fournir des composants de qualité à faible prix nécessitera du temps.

Les Français face à l’augmentation des prix de l’énergie

Depuis plus un an, une accélération de l’inflation est constatée dans la quasi-totalité des pays avancés. Depuis plus de trente ans, l’indice des prix à la consommation n’avait pas connu, en France, une telle hausse. Le taux d’inflation évoluait en effet entre 0 et 3,5 % avec une moyenne de 1,5 %. L’inflation en cours a été provoquée par l’augmentation du prix de l’énergie. Entre les deuxièmes trimestres 2021 et 2022, selon l’INSEE, le prix du gaz et de l’électricité a augmenté de +28 %, celui des carburants de 34 %. Les ménages ont, en grande partie, été préservés de l’augmentation des prix de l’énergie grâce au bouclier tarifaire et aux ristournes sur les carburants mis en œuvre par l’État. Sans ces mesures, les hausses auraient respectivement atteint 54 % et 46 %. Le budget énergie représente, en France, près de 9 % des dépenses de consommation des ménages. En 2020, un foyer dépensait en moyenne 1 590 euros pour la consommation d’énergie dans le logement (dont 1 000 euros pour l’électricité) et 1 100 euros pour les carburants.

Les mesures prises par les gouvernements depuis un an ont permis de préserver en grande partie le pouvoir d’achat des ménages (baisse limitée en moyenne à 1 % par unité de consommation en 2022). Le ressenti est tout autre. En juin 2022, selon le Crédoc, 54 % des Français estiment que leur situation financière s’est dégradée de manière importante. Face à l’augmentation des prix de l’énergie, 44 % des ménages qui ont un système de chauffage individuel déclarent avoir réduit la température de leur logement. Les températures estivales durant l’automne ont limité l’ampleur de l’effort consenti. 24 % des ménages indiquent avoir l’intention de retarder l’usage du chauffage. La diminution d’un degré permet de diminuer sa consommation d’énergie de 7 à 14 %. Les personnes les plus enclines à limiter le chauffage durant cet hiver ont pour caractéristiques d’être en situation de précarité professionnelle ou en inactivité.

Selon le Crédoc, la proportion de Français en incapacité financière de s’acquitter des factures d’énergie sur les douze 12 derniers mois serait de 10 % en juin 2021 à 18 % en juin 2022. 4 automobilistes sur dix auraient réduit leurs déplacements. Ceux habitant en zone rurale ou en périphérie des grands centres urbains sont les plus pénalisés. Une augmentation de prix de 10 % des carburants diminuerait à court terme, la quantité de carburants consommée par les ménages de 2 % à 3 % sur un an. Après un an, la consommation d’essence diminuerait de 4 à 6 %. Les Français utiliseraient plus fréquemment les transports collectifs afin de réduire leurs dépenses de transports, les dépenses en la matière auraient augmenté de 9 % en un an. 15 % des ménages auraient renoncé à certains déplacements.

56 % des Français déclarent devoir réaliser des économies face à la hausse des prix. Cette proportion est moindre que lors des précédentes crises. Elle avait 69 % durant la récession de 1993/1994 tout comme durant la crise des subprimes en 2008. Contrairement à cette dernière crise, les ménages français sont plus nombreux à souligner devoir restreindre leurs dépenses d’alimentation. Cette différence peut s’expliquer par le fait que les prix des produits alimentaires sont en forte hausse. Cette hausse est d’autant plus ressentie que les achats alimentaires sont réguliers.

Les ménages français ressentent une véritable contrainte en matière de pouvoir d’achat dont l’ampleur est supérieure à la réalité statistique. La situation des ménages face à l’inflation est fonction du lieu d’habitation (territoires à faible densité de population, périphéries des grandes agglomérations) et des charges (enfants, logements). Avec la répercussion de plus en plus nette de l’augmentation des prix de l’énergie et des biens intermédiaires sur les produits finaux, un nombre croissant de ménages devrait être affecté dans les prochains mois. La baisse des dépenses alimentaires qui concerne en premier lieu le bio souligne une attention élevée des ménages sur des produits achetés régulièrement. Pour le bio, les labels perdent peut-être en légitimité ou du moins le surcoût des produits n’est plus considéré comme un gage suffisant de qualité. Si des économies sont réalisées sur des produits courants (alimentation, habillement, petits équipements), les dépenses de loisirs, en particulier les voyages, ne sont pas encore touchés comme en témoigne le nombre important de déplacements durant les vacances de la Toussaint. De même, pour le moment, les Français ne touchent pas à leur épargne. Ils continuent à mettre de l’argent de côté essentiellement par précaution.