Le Coin des tendances du 11 août 2018
Quand Donald Trump engagea la guerre des robots
6 heures 30, le radio réveil crépite sans faiblir, un son m’inonde progressivement en me délogeant de mes songes. De nouvelles augmentations d’impôt sont annoncées afin de protéger notre environnement et notre climat. L’opposition hurle à l’escroquerie, la majorité souligne le haut niveau de responsabilité du Gouvernement. Tout cela ne m’incite pas à me lever d’un pas gaillard. En quinze minutes, j‘ai compris que la nuit n’avait rien changé. Quelques accidents de voiture en plus avec des délits de fuite à la clef, un jeune homme poignardé en banlieue parisienne, le pouvoir d’achat en berne. La litanie de l’information. Les grands sujets économiques passent au second plan. Heureusement, les Stones ont prévu une nouvelle tournée leur 60 ans d’existence. Il reste des valeur sûres et stables !
Sept heures trente, je suis dans ma voiture, une Mégane Renault électrique rouge. Durant la nuit, un loup solitaire a décidé de lui raboter les rétroviseurs. Depuis des années, il sévit dans mon quartier. Il doit avoir un contrat avec tous les garagistes de Paris et de la proche banlieue à moins qu’il n’aime pas les lapins. À défaut d’en trouver à Paris, il a jeté son dévolu sur tout ce qui peut ressembler à des oreilles. Je demande à mon autoradio connecté à Google de déposer plainte auprès de la Préfecture de Paris. Si je ne perds plus deux heures comme autrefois, le résultat est le même. La probabilité que le mangeur d’oreilles à miroirs soit arrêté est faible.
Sur le chemin, j’écoute toujours Europe n°1. Rien de nouveau jusqu’à ce la journaliste en chef de la matinale annonce que, selon des sources concordantes, Washington s’apprête à annoncer des mesures de la plus grande importance qui pourraient remettre en cause l’ordre économique et politique qui prévaut depuis la Seconde guerre mondiale. Son ton mêle excitation et angoisse. Elle parle à demi-mots de guerres, de sortie des États-Unis de l’ONU, de l’imposition de taxes pour l’usage d’Internet, de l’interdiction pour toutes les entreprises ayant un lien direct ou indirect avec les États-Unis de commercer avec la Chine.
8 heures 53, je suis dans le parking de mon entreprise. Je ne capte plus la radio. L’ordinateur de la voiture, ayant intégré mes préférences, m’offre quelques notes de « Jumping Jack Flash ». J’en oublie les États-Unis, leur président et les annonces révolutionnaires attendues à 14 heures françaises.
9 H 15, j’assiste à ma première réunion ; elle est consacrée à la situation des marchés. Tous les participants se perdent en conjectures. Est-ce la fin d’une époque, une nouvelle crise ou est-ce la continuité dans le changement ?
À 10 heures 15, après la réunion, j’ai un rendez-vous avec une jeune femme à la recherche de sponsors pour monter une opération en Corse afin de protéger les dauphins. En quelques minutes, elle me rabâche trois fois que l’entreprise pour laquelle je travaille est riche et que son projet est le plus beau. Elle sait que j’aime la Corse et les dauphins. Merci monsieur Google… Je suis obligé de refroidir son ardeur. Elle est la vingtième depuis le début de l’année à réclamer une obole.
11 heures, j’essaie de me remettre au travail. Cinquante mails se sont accumulés depuis ce matin. Le mail a remplacé le téléphone. Autrefois, avant d’appeler, nous réfléchissions sur l’intérêt de déranger notre interlocuteur. Avec le mail, pas de scrupule, en appuyant sur la touche « envoyer », nous avons l’impression d’avoir travaillé, d’avoir fait avancer le bidule. Pour nous couvrir de tout risque, nous avons mis en copie un maximum de personnes. L’économie périt sous l’hyperinflation des mails qui congestionnent les réseaux et notre temps. L’instantanéité d’Internet a modifié en profondeur notre rapport au travail. Il est communément admis que la productivité aurait progressé mais nul ne garantit pourtant que le surf digital soit une réelle source d’efficacité.
Face aux mails, deux comportements prédominent. Les accrocs qui les lisent dès leur réception sur leur ordinateur ou sur leur mobile et qui y répondent le plus rapidement possible. En pratiquant de la sorte, ils éliminent le problème ou plutôt le renvoie sur une autre personne ou à son destinataire. En renvoyant immédiatement un mail, ils se mettent dans la situation du bon élève de la classe qui tentait de répondre toujours le premier à la maîtresse. Bien souvent, la réponse n’est pas à la hauteur de la question bien que celle-ci puisse être également une réponse immédiate à un précédent mail.
L’autre réaction face aux mails est de les stocker et d’attendre d’être relancé. Nous pouvons toujours espérer qu’un destinataire zélé aura répondu au problème en ayant la courtoisie de nous mettre en copie, nous permettant ainsi d’émettre une appréciation. Sur les réseaux, ce qui est important, c’est d’être vu !
12 heures, je dois achever un document sur la nouvelle réforme des retraites. Être synthétique, pédagogique, faire dans l’efficience. En fait, Donald Trump est très tendance.
13 heures, l’heure du déjeuner. Il est fini le temps où le déjeuner s’étalait de 12 H 30 à 15 heures. Les règles de santé publique et l’impératif de productivité ont abouti au raccourcissement de la pause de la mi-journée pour le plus grand plaisir des marchands de graines et de plats tout préparés. La réunion de travail avec plateau repas est devenue une religion, presque un moment de récréation. À l’heure du digital, les sièges sociaux ressemblent à des édifices religieux, le silence règne sans partage dans les couloirs. Autrefois, les allers-venus nécessaires pour obtenir un dossier, une note, une information étaient une source de gazouillement permanent. Le bruit du téléphone rythmait notre quotidien. Nous pestions comme les indélicats qui appelaient pour un rien..
14 heures, mon smartphone me rappelle que Donald Trump vient d’adresser le tweet du siècle. En ce lundi 21 novembre 2022, Il a annoncé qu’il voulait changer de monde, renverser les rapports de force et affirmer la prédominance américaine. En moins de 140 caractères. Il a ainsi déclaré « Ronald Reagan a vaincu le communisme en lançant en 1983 la guerre des étoiles, je mettrai un terme au complot anti-américain en engageant la guerre des robots ». Au début, je pense à une publicité de Walt Disney pour le 11e volet de la fameuse « Guerre des Etoiles ». Mais, non ce tweet émane bien de la présidence des États-Unis. Sur les différents réseaux, des vidéos du porte-parole de la Maison Blanche circulent en boucle. Elles précisent la pensée du Président américain. Ce dernier aurait pris conscience que la guerre commerciale qu’il a entamée en 2017 n’était pas à la hauteur du défi qui se posait au monde libre. Il entend déclarer la guerre à la Chine, un pays non démocratique qui pratique le dumping, et l’espionnage industriel. Donald Trump considère que l’Empire du Milieu par sa puissance militaire et financière met en danger les États-Unis. Il estime que ce pays tend à dominer le monde en imposant son léninisme de marché. Le Président a tenté de négocier avec les autorités chinoises durant cinq années en vain à ses yeux. Il a essayé d’emmener avec lui les anciens alliés européens. Ces derniers sont jugés cupides et couards par les États-Unis. Face aux menaces, le Président des États décident d’engager son pays dans la première grande guerre du XXIe siècle en faisant fi des interdépendances, une guerre technologique totale avec un objectif, la victoire des valeurs américaines.
Les conseillers du Président américain ont vendu l’idée qu’il fallait battre la Chine et les autres pays émergents sur leur terrain. Grâce à leur main d’œuvre mal payée, grâce à l’utilisation astucieuse des brevets américains, ils sont devenus les premiers producteurs mondiaux et ont accumulé des excédents commerciaux. Ils ont contribué à la désindustrialisation des pays dits avancés. Pour contrer ce déclin, les États-Unis proposent de mener une bataille de la productivité. Produire en plus grande quantité et plus vite que les Chinois, les Indiens, les Philippins, noyer les marchés avec des produits made in USA, tel est le défi de Donald Trump. Si les pays mettent des droits de douane de 25, 30 ou 50 %, il demandera aux firmes américaines de baisser leurs prix voire de rendre gratuits tous leurs produits. En revanche, si Google est interdit d’accès en Chine, les États-Unis fermeront le robinet d’Internet aux entreprises chinoises. Par ailleurs, toutes entreprises ayant des liens avec les États-Unis et qui travailleraient avec la Chine pourront faire l’objet de poursuites sur le modèle de ce qui s’est passé avec l’Iran.
Dans cette guerre d’un nouveau genre entre les deux plus grandes puissances économiques du monde moderne, le plan le plus audacieux du Président américain vise donc à automatiser toutes les activités humaines en ayant recours à tous les types de robots que ce soit dans le secteur de la production que dans celui des services. Plus d’ouvriers, plus d’employés, le Président américain vend l’idée du temps libre total pour mettre à bas la Chine communiste. Les équipes de la présidence, conscientes que la guerre des robots entrainera donc un chômage de masse, a retenu l’idée du revenu universel. Tout Américain recevra au minimum 4000 dollars par mois. La banque centrale américaine qui a perdu depuis deux ans son indépendance, émettra l’argent nécessaire. La robotisation complète de l’économie libère l’Homme de la contrainte du travail. Les Américains sont libres de travailler ou pas. De toute façon, ils sont moins productifs que les machines et cela même pour des activités purement intellectuelles. Payer les humains à ne rien faire est devenu plus rentable que de les payer à mal travailler. En outre, le niveau scolaire n’en finit pas de baisser aux États-Unis comme au sein des autres pays de l’OCDE.
Donald Trump se moque des experts qui soulignent que son plan ne fera que précipiter la chute de l’Empire. Il raille leur conservatisme, leur myopie. Il ne croit en aucun cas que l’Américain devenu oisif passera son temps devant les jeux vidéo ou à manger ou à se droguer. Il n’imagine pas que les citoyens assistés se révolteront contre le pouvoir, que la délinquance explosera. Il pense que la Chine ne pourra pas gagner cette bataille de la compétitivité, car elle ne disposera pas des capacités technologiques pour gagner. America first est une évidence. Donald Trump est convaincu qu’il est le seul à même à changer la trajectoire du monde, qu’il peut sauver le monde libre.
Entre la fin du réseau Internet ouvert et l’engagement d’un plan d’investissement sans précédent, entre la menace d’une guerre technologique sans limite, les marchés financiers considèrent que le potentiel de croissance l’emporte sur les risques. Néanmoins, les bourses occidentales ont dû se contraindre, dès 15 heures, d’arrêter leurs cotations en raison d’une attaque informatique de grande ampleur. Est-ce la Russie, la Chine ou la Corée du Nord ? Nul ne sait encore. La réaction de l’administration américaine a été très claire. Cette attaque justifie l’instauration de contrôle sur la toile, le paiement de redevance et le suivi de tous les intervenants.
Les annonces de l’exécutif américain soldent une période tourmentée qui avait débouché sur une impasse économique et politique. La guerre commerciale commencée par Donald Trump en 2017 a été, en effet, un échec pour les États-Unis, le déficit n’en finit pas de s’accroître. Faute de pouvoir acheter des produits américains, les consommateurs ont acquis des produits chinois et européens surtaxés. L’inflation générée par cette guerre commerciale érode le pouvoir d’achat des ménages et la croissance. Les produits américains sont plus chers du fait de la hausse généralisée des prix et de l’augmentation du prix des pièces importées nécessaires à leur fabrication. Les États-Unis s’enfoncent depuis près de trois ans dans un indéniable déclin. La bourse a perdu 40 % de sa valeur. Le taux de chômage est repassé de 3,9 à 8 %. Les valeurs technologiques ont perdu plus de 60 % de leur valeur, la Chine et le Japon ayant décidé de réserver leurs meilleurs composants à leurs entreprises. La politique américaine a abouti à la décomposition de l’Union européenne. Les pays d’Europe de l’Est, face à la menace russe, ont signé un nouvel accord militaire qui remplace l’OTAN. Les pays d’Europe du Nord ont rejoint le Royaume-Uni qui a réussi de créer un grand marché commun avec les États-Unis. L’Espagne, le Portugal, La France, l’Allemagne, le Benelux et l’Italie ne savent plus sur quel pied danser. L’euro ne tient plus qu’à un fil. Le départ de l’Italie y mettrait un terme. Ce pays est incité à couper le lien ombilical tant par les États-Unis que par la Russie. L’Allemagne gouvernée par une très grande coalition composée des socio-démocrates, des verts, des libéraux et de la CDU qui s’est séparée de la CSU est tétanisée depuis que le parti d’extrême droite a recueilli plus de 30 % des voix aux dernières élections. Les retraités craignent de vivre une nouvelle extermination des rentiers quand les grandes entreprises vivent dans l’angoisse de la fermeture des marchés européens après avoir subi celle du marché américain. L’Italie, en proie à de fortes divisions intérieures, hésite entre l’alliance avec la France et l’Allemagne ou une association avec la Russie.
Malgré tout, Donald Trump l’a emporté à l’élection présidentielle de 2020 en accusant les Chinois, les Japonais et les Allemands de vouloir porter atteinte aux États-Unis. Le pays des libertés serait menacé par un complot commercial planétaire. Durant la campagne, il a démontré que son adversaire démocrate était un défaitiste, qu’il était le représentant d’un monde disparu. Il l’a contraint à prendre parti en faveur de mesures protectionnistes au point que l’électeur ne savait plus lequel des deux candidats était le moins libéral. Après être sorti de l’accord de Paris, du Traité transpacifique, et après avoir décidé de mettre un terme au marché commun avec le Canada et le Mexique, les États-Unis s’enfoncent dans leur isolationnisme. Malgré son régime autoritaire, malgré l’absence de transparence qui la caractérise, la Chine est devenue un havre de stabilité pour un grand nombre de nations. En refusant de mêler droits de l’Homme et commerce, elle est considérée comme un partenaire fiable. Après la décision de Donald Trump de renoncer à l’accord avec l’Iran et de menacer de sanctions toutes entreprises qui commercent avec ce pays en ayant recours à des biens et services américains, de nombreux gouvernements ont pris des mesures pour être indépendants des États-Unis. La Chine en a profité pour vendre sa technologie en vantant qu’elle respectait les coutumes de tous les pays. Avec sa Banque Asiatique d’investissement des infrastructures, elle a supplanté la Banque mondiale inféodée aux États-Unis. Elle a également créé un fonds de soutien monétaire qui a vocation à supplanter le FMI. Ce fonds est intervenu à deux reprises pour sauver l’euro après l’éclatement de l’Union européenne. La banque centrale chinoise a effectué des rachats d’obligations européennes pour éviter l’implosion de la zone monétaire européenne. L’Inde en voie de devenir la deuxième puissance économique mondiale derrière la Chine, menace de sortir de l’ONU si la composition du Conseil de sécurité n’est pas revue. Elle est soutenue en sous-main par le Japon et l’Allemagne ainsi que par le Brésil.
La décision de mener une guerre totale avec la Chine peut surprendre au regard des liens qui unissent les deux pays. Les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial de la Chine quand elle-même est leur premier partenaire. Les échanges représentent respectivement 16 et 14 % de leur commerce total en 2017. Mais, le solde commercial des États-Unis avec la Chine était, cette même année, négatif de plus de 375 milliards de dollars. Il s’est accru depuis. Il représente à lui seul près de la moitié du déficit commercial américain. La Chine est devenue le premier banquier des Américains en détenant un tiers des bons du Trésor. Depuis 1990, les entreprises chinoises n’en finissent pas d’investir aux États-Unis. Paradoxe, ces investissements sont perçus comme un danger tout en étant réclamés. La Chine qui est membre de l’Organisation Mondiale du Commerce est accusée par les pays avancés de ne pas respecter les règles du libre-échange en manipulant le cours de sa monnaie, en empêchant les investissements directs et freinant par des règlements tatillons les importations. Mais, en raison de l’absence de consensus sur ces sujets, l’OMC n’a jamais voulu entamer une procédure lourde contre la Chine qui sait user en la matière de son réseau d’influence parmi les pays émergents.
Donald Trump prend donc le parti que les machines seront capables de remplacer les humains dans toutes les tâches considérant que c’est le seul moyen pour éviter d’être siniser.
16 heures, je m’interroge encore sur le bienfondé du plan américain. Jusqu’à maintenant, la machine-outil avait comme objectif d’améliorer la productivité du travailleur sans le remplacer totalement. La machine améliorait l’efficacité et permettait de spécialiser l’actif sur des missions à plus forte valeur ajoutée. Si désormais la machine travaille seule. Plus de travail humain, uniquement du capital. Il faudra revoir les règles de fixation des salaires qui sont actuellement liées à la productivité du travail.
Comment Donald Trump financera-t-il sa guerre des robots ? Il pourrait décider que le fruit du travail des machines soit redistribué. Celui-ci renflouerait les caisses de l’État et de la sécurité sociale. Mais le problème est que plus la taxe sur les robots sera élevé, plus ces derniers seront concurrencés par leurs homologues asiatiques. Par ailleurs, il faudrait interdire les délocalisations car des pays seraient tentés de créer des paradis fiscaux pour les robots.
Les conseillers du Président américain sont convaincus que la guerre des robots permettra de donner un nouveau lustre au fordisme. Les entreprises auront tout intérêt à maintenir leurs effectifs et de bien les payer afin de pouvoir vendre leur production. Les actifs des temps nouveaux seraient répartis en trois catégories : les dirigeants en charge de la stratégie, des choix et de l’organisation, les chercheurs en charge des créations, du marketing et de la publicité, les influenceurs en charge d’inciter le plus grand nombre de personnes à consommer. Au sein de ces trois catégories, des armées de robots seraient présents pour épauler ces nouveaux travailleurs.
A l’approche de 20 heures, je remonte dans ma voiture. Sur France Info, les experts en tout genre dissertent sur la signification du tweet de Donald Trump. Tout ceci est entrecoupé par quelques résultats sportifs et messages de prévention du fait d’un nouveau pic à l’ozone en région parisienne.
20 H 15, je pose machinalement mon doigt sur ma télévision afin que le son du présentateur du journal télévisé de TF1 percute mes oreilles déjà encombrées de la fatigue des mots écoutés dans la voiture. Donald Trump n’arrive qu’en quatrième position après le pouvoir d’achat en berne, les agriculteurs en colère et les retards des trains à grande vitesse.
D’un coup, je me réveille, il est 7 heures. Je suis en retard. La radio crépite les mêmes antiennes. La journaliste annonce que Donald Trump est arrivé en Chine pour négocier un accord commercial. Je ne comprends plus rien. Je pensais que nous étions au bord de la guerre commerciale et technologique. Devant ma tasse de café, j’essaie de comprendre. Sans en être certain, je commence à admettre que cette fameuse guerre des robots n’était qu’un rêve.