Le Coin des tendances du 12 décembre 2015
Le livre papier vit-il ses dernières heures ?
Aux Etats-Unis où les réseaux des librairies sont moins développés qu’en France, le livre numérique est en forte progression et pourrait à terme prendre le dessus. Les Européens sont culturellement plus attachés au « livre-papier ». Cette tradition pourrait néanmoins vivre ses dernières heures. En effet, si en 2011, 80 % des enquêtés déclaraient ne jamais vouloir lire de livres au format numérique, ce taux n’est plus que 72 % en 2015.
L’idée de lire à l’avenir sur un support numérique a progressé : 20 % des personnes interrogées l’envisagent en 2015 contre 16 % en 2011.
Aujourd’hui, il est possible de lire des livres sur des écrans numériques.
Pensez-vous qu’à l’avenir vous lirez des livres numériques ?
Sans surprise, la pratique et l’intérêt porté aux livres numériques sont conditionnés par l’âge. Les 25-39 ans sont les plus gros lecteurs de livres numériques : 13 % affirment en lire déjà. Les 12-24 ans moins intéressés par leurs ainés par la lecture et donc les livres déclarent néanmoins leur appétence pour le livre numérique.
Les sexagénaires sont naturellement plus réfractaires aux livres numériques. En 2011. Ils étaient 90 % à déclarer ne pas lire et ne jamais vouloir lire un livre numérique. En 2015, ce taux est descendu à 78%.
Les plus accrocs aux livres numériques sont les habitants des grands centres urbains, les diplômés et les membres des catégories sociales supérieures.
Ménages, entreprises qui paient réellement les impôts ?
La faute à l’accroissement de la concurrence, d’un rapport de force favorable aux actionnaires, le poids des impôts sur les entreprises tend à diminuer quand ceux supportés par les ménages s’accroissent.
Cette analyse souvent mise en avant doit être relativisée. En effet, tout impôt est toujours supporté par les particuliers même ceux qui sont payés par les entreprises. Une imposition accrue des sociétés affecte la répartition entre salariés et actionnaires. Dans l’un ou dans l’autre cas, en bout de chaine, ce sont des particuliers qui supportent le surcroît de charge fiscale. Une taxation aggravée des bénéfices peut entraîner un manque à gagner pour les actionnaires mais aussi une diminution de la part affectée aux salaires.
Contrairement à une idée reçue, en France, la part des salaires dans la valeur ajoutée n’a pas diminué ces vingt dernières années. Elle a même eu tendance à augmenter lors de ces dix dernières années. Cette augmentation est tout à la fois la conséquence de celle des charges sociales que de celle des salaires nets. En 2014, la masse salariale représentait 58,9 % de la valeur ajoutée contre 56,6 % en 2004. Elle représentait plus de 60 % de la valeur ajoutée de 1975 à 1985.
Les cotisations sociales à la charge de l’employeur sont relativement stables sur trente ans. Elles ont représenté 16 % de la valeur ajoutée en 2014. Elles sont en hausse depuis 2007 où elles s’élevaient à 14,7 %. Leur niveau actuel correspond à celui des années 80.
Au-delà de ces chiffres, il n’en demeure pas moins que les recettes tirées de l’imposition des bénéfices des sociétés sont en baisse dans la majorité des pays de l’OCDE depuis le début de la crise économique mondiale. Il en résulte une augmentation de la pression sur les particuliers pour permettre aux États de satisfaire leurs besoins de financement.
En moyenne, les recettes perçues au titre de l’impôt sur les sociétés ont reculé de 3,6 % à 2,8 % du Produit Intérieur Brut entre 2007 et 2014. Les recettes issues de l’imposition du revenu des personnes physiques ont augmenté de 8,8 % à 8,9 % et les recettes de TVA ont progressé de 6,5 % à 6,8 % du PIB pendant la même période.
Cette évolution est liée à la concurrence que se mènent les Etats pour attirer et conserver les entreprises sur leur territoire mais également à la mondialisation des échanges qui permet aux grands groupes d’optimiser leur fiscalité. Depuis plusieurs années, l’OCDE et le G20 se sont engagés dans une bataille pour lutter contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices vers des paradis fiscaux.
En 2014, les recettes fiscales, 34,4 % du PIB, ont été en moyenne supérieures, dans les pays de l’OCDE, de 0,3 point de pourcentage au niveau d’avant la crise, soit 34,1 % en 2007. Elles ont dépassé le précédent record de 34,2 % enregistré en 2000. Les recettes moyennes tirées de l’imposition des bénéfices des sociétés ont reculé, passant de 3,6 % à 2,8 % du PIB pendant la même période. Ce repli a été compensé par une progression des cotisations de sécurité sociale portées de 8,5 % à 9,2 % du PIB et une augmentation des recettes de TVA. Deux tiers de la hausse de la fiscalité s’expliquent par l’augmentation des prélèvements sur les revenus et par celle de la TVA. Le taux normal moyen de TVA a fortement progressé en passant, au sein de l’OCDE, de 17,7 % en 2008 à 19,2 % en 2015. Vingt-deux des 34 pays membres de l’Organisation ont également relevé leurs taux maximum d’imposition des revenus des personnes physiques entre 2008 et 2014.
Le rapport des recettes fiscales au PIB est en hausse par rapport à 2013 dans 16 des 30 pays membres de l’OCDE pour lesquels des données relatives à l’année 2014 sont disponibles et en recul dans les 14 autres. Entre 2009 et 2014, il a progressé dans 22 pays, fléchi dans sept pays et est resté inchangé dans un pays.
Le Danemark affiche le rapport recettes fiscales/PIB le plus élevé des pays de l’OCDE (50,9 % en 2014), suivi de la France (45,2 %) et de la Belgique (44,7 %).
Le Mexique (19,5 % en 2014) et le Chili (19,8 %) sont en revanche les pays où le rapport recettes fiscales/PIB est le plus bas, suivis de la Corée (24,6 %) et des États-Unis (26,0 %).
Il faut souligner qu’en Espagne, les recettes fiscales rapportées au PIB ont reculé de 3,3 points entre 2007 et 2014 quand en Grèce, elles ont augmenté de 4,7 points. La charge fiscale en Grèce a été portée de 31,2 % à 35,9 % entre 2007 et 2014. Deux autres pays, le Danemark et la Turquie, affichent une hausse de la pression fiscale de plus de 4 points pendant la même période. Les rapports recettes fiscales/PIB enregistrés en 2014 restent inférieurs de 3 points de pourcentage aux chiffres de 2007 (avant la crise) dans trois pays – Espagne, Israël et Norvège.