Le Coin des Tendances du 16 décembre 2017
Les entreprises européennes mettent le cap sur le digital
En 2016, 16 % des entreprises situées dans l’Union européenne (UE) et employant au moins dix personnes ont reçu des commandes via un site web ou via des applications. Ces ventes web comprennent tant les ventes aux consommateurs individuels que celles réalisées au profit d’autres entreprises. Ce taux était de 12 % en 2010 mais il est stable depuis deux ans. Parmi ces entreprises, la quasi-totalité (97 %) a vendu au sein même de son pays, tandis que moins de la moitié (44 %) a effectué des ventes à des clients situés dans d’autres États membres de l’Union et plus d’un quart (28 %) à des clients extra-communautaires. Près de 2 entreprises de l’Union sur 5 ayant effectué des ventes web auprès d’autres États membres de l’UE en 2016 faisaient état de difficultés, du fait notamment des coûts de livraison et/ou des barrières linguistiques.
Au niveau des différents États membres, la vente en ligne rencontre plus ou moins de succès. Ainsi, en Irlande, en Suède et au Danemark, une entreprise sur quatre a vendu en ligne. À l’autre extrémité de l’échelle, les ventes web concernaient une entreprise sur dix voire moins en Roumanie (7 %), en Bulgarie ainsi qu’en Pologne (9 % chacune), en Italie ainsi qu’en Lettonie (10 % chacune).
En France, 67 % des entreprises ont un site web, soit 10 points que la moyenne communautaire. 15 % effectue des ventes en ligne (moyenne européenne de 16 %). 41 % des entreprises françaises ayant un site web vendent dans d’autres États membres de l’union européenne et 28 % en dehors de l’Union. Le retard français s’explique en partie par le poids plus important des petites entreprises que chez nos partenaires. Le caractère fortement tertiaire de l’économie française contribue également au moindre rôle du web comme vecteur de vente. Arrivent en tête les États ayant une forte appétence digitale (Irlande, Suède, Finlande) ou ayant des traditions industrielles et commerciales (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, République tchèque).
La vente web transfrontalière intra-UE est plus courante pour les entreprises des petits États comme Chypre, l’Autriche ou le Luxembourg. En revanche, cela concerne un tiers ou moins des entreprises dans les trois États membres nordiques – Finlande (24 %), Danemark (30 %) et Suède (33 %) – de même qu’en Roumanie (28 %). En ce qui concerne le commerce avec les pays hors UE, c’est uniquement à Chypre que plus de la moitié (62 %) des entreprises vendu à des clients extra-communautaires. Suivaient Malte (44 %), l’Irlande (41 %) et le Portugal (40 %).
Les frais de transport, le principal obstacle aux ventes web transfrontalières au sein de l’Union
59 % des entreprises ayant reçu des commandes via un site web ou via des applications au cours de l’année 2016 estimaient n’avoir rencontré aucune difficulté. Toutefois, près de 4 sur 10 (38 %) ont soulevé plusieurs catégories de problèmes. Les coûts élevés d’expédition et de réexpédition des produits constituent pour 27 % des entreprises un frein au développement des ventes en ligne. Suivent les barrières d’ordre technique telles que le manque de connaissance des langues étrangères (13 %) ou l’adaptation de l’étiquetage des produits (9 %), et/ou des raisons juridiques liées par exemple à la résolution des litiges et différends (12 %).
La France, le pays des TPE mais aussi des grands groupes
L’économie des pays avancés et émergents se structure de plus en plus autour de groupes et de réseaux dont le capital est détenu par des actionnaires pouvant se situer dans de nombreux pays. L’activité de ces groupes, avec l’éclatement des chaînes de valeurs, s’effectue dans de nombreux pays et sur plusieurs continents.
Selon le classement établi par le cabinet de conseils PwC, la France place 4 de ses entreprises parmi les 100 premières entreprises mondiales et arrive en 5ème position. La première place est occupée par les États-Unis qui classent 54 entreprises américaines parmi les 100 entreprises les mieux valorisées au monde. Elles représentent à elles seules 62% de la capitalisation boursière totale. La forte croissance des capitalisations boursières des géants du Net a favorisé les États-Unis. En 2016, les entreprises américaines du classement ont vu leur capitalisation boursière augmenter de 314 milliards de dollars supplémentaires. La Chine possède 11 entreprises dans le classement. L’Europe en compte 24 entreprises (2 de moins qu’en 2015 et 17 de moins qu’en 2008) et représente 19 % de la capitalisation boursière totale. Le Royaume-Uni arrive au 3e rang au niveau international avec 7 entreprises parmi les 100 premières,
Les quatre entreprises françaises classées sont Total (57e), Sanofi (61e), L’Oréal (67e) et LVMH (86e).
Selon le classement de Fortune Global 500 qui recense les 500 premières entreprises mondiales par leur chiffre d’affaires, la France se classait, en 2016, au 4e rang (29 entreprises). Notre pays est devancé par les États-Unis (134), la Chine (103) et le Japon (52). L’Allemagne et le Royaume-Uni sont respectivement 5e et 6e.
A la fin de l’année 2015, la France comptait ainsi 123 000 groupes rassemblant 442 000 sociétés employant 10,5 millions de salariés en équivalent temps plein sur le territoire français, soit la moitié de l’ensemble des salariés des secteurs privé et public.
En moyenne, les groupes présents sur le territoire comptent quatre sociétés sur le sol français. Et parmi ces 123 000 groupes, six sur dix sont constitués seulement d’une société qui appartient dans ce cas à une firme multinationale ou de deux sociétés implantées en France. Neuf groupes sur dix présents en France sont sous contrôle français. La quasi-totalité d’entre eux (95 %) sont des groupes franco-français. Les autres (5 %) sont des firmes multinationales sous contrôle français.
Les groupes de moins de 250 salariés en France sont de très loin les plus nombreux (97 %), mais ils ne représentent qu’un quart des effectifs salariés en France des groupes. À l’inverse, les 220 plus grands groupes concentrent à eux seuls 41 % des effectifs des groupes. Les firmes multinationales françaises emploient cinq millions de salariés, soit presque la moitié des effectifs en France des groupes. Les deux principaux pays contrôlant des firmes qui emploient des salariés dans des filiales sur le sol français sont les États-Unis avec 308 000 salariés et l’Allemagne avec 295 000 salariés.
Ces dernières années, les grandes entreprises ont réduit leurs effectifs sur le territoire national. Leur mondialisation s’est accompagnée d’une redistribution internationale de leurs centres de production.
Depuis la crise, les grandes structures ont poursuivi l’allègement de leurs effectifs. Les créations d’emploi en France ont été majoritairement réalisées au sein des PME et des TPE dont certaines sont rattachées ou adossées à de grands groupes.
En 2015, les firmes multinationales françaises (hors secteur bancaire et services non marchands) contrôlent 37 000 filiales à l’étranger dans plus de 190 pays. Les filiales à l’étranger emploient 5,5 millions de salariés, ce qui représente 58 % des effectifs des firmes dont elles font partie en 2015. Elles réalisent 1 211 milliards d’euros de chiffre d’affaires consolidé, soit 54 % du chiffre d’affaires consolidé total des firmes multinationales françaises. Ces firmes ont effectué 63,2 milliards d’investissements corporels dans leurs filiales à l’étranger. Le coût salarial par tête y est en moyenne de 38 000 euros par an.
La moitié des filiales françaises sont implantées dans 10 pays principaux. Parmi ces dix pays, les trois premiers concentrent près d’un quart des filiales françaises à l’étranger : les États-Unis (3 500 filiales), le Royaume-Uni (2 900 filiales) et l’Allemagne (2 600 filiales). Ces trois pays sont également les plus importants pour le chiffre d’affaires consolidé. Ils représentent 35 % du chiffre d’affaires consolidé total réalisé à l’étranger par les firmes multinationales françaises. En ajoutant la Chine et l’Italie, la moitié des chiffres d’affaires consolidés sont concentrés dans cinq pays. De son côté, l’Union européenne représente un peu moins de la moitié des filiales françaises (46 %) et des chiffres d’affaires consolidés totaux (46 %).
En matière d’effectifs salariés à l’étranger, les trois premiers pays sont les États-Unis (608 000 salariés), la Chine (498 000) et le Brésil (464 000). Ces trois pays représentent 29 % du total des emplois à l’étranger des multinationales françaises et 46 % des emplois hors Union européenne. Au sein de l’Union européenne, les emplois se concentrent au Royaume-Uni (377 000 salariés), en Allemagne (347 000) et en Espagne (299 000). Ces trois pays représentent 19 % du total des emplois à l’étranger des multinationales françaises et 50 % des emplois localisés en Union européenne. Dans son ensemble, l’Union européenne, hormis la France, reste la première zone d’implantation des firmes multinationales françaises, avec 37 % des effectifs à l’étranger, soit 2,1 millions de salariés. Le coût salarial par tête est significativement plus élevé dans l’Union européenne (49 000 euros) que dans le reste du monde (31 500 euros).
Dans les firmes multinationales françaises, 37 % des salariés des filiales implantées à l’étranger travaillent dans l’industrie, 36 % dans les services, 23 % dans le commerce, 4 % dans la construction et moins de 1 % dans l’agriculture.