Le Coin des tendances du 22 octobre 2016 – métropoles – fruits et légumes
Les métropoles, des foyers d’inégalités
L’OCDE, dans le cadre d’un rapport publié le 13 octobre, souligne que les grandes métropoles que ce soit dans les pays avancés ou au sein des pays émergents génèrent de profondes inégalités. Le coût du logement en constitue, sans surprise, la principale cause.
Les différences de revenus sont plus importantes dans les grandes agglomérations que dans le reste des pays concernés. En raison d’une moins grande solidarité de proximité, les populations fragiles sont plus dépendantes des services sociaux.
Sur 153 aires métropolitaines situées dans 11 pays de l’OCDE, les inégalités de revenu (mesurées par le coefficient de Gini sur la base du revenu disponible des ménages) varient de 0,5 à Tuxtla Gutierrez au Mexique à 0,26 à Linz en Autriche.
Les inégalités de revenu sont généralement plus marquées dans les villes que dans leurs pays respectifs, exception faite du Canada.
Plus la population d’une ville est importante, plus celle-ci est inégalitaire. Dans la plupart des pays, la montée des inégalités constatée ces 20 dernières années est plus prononcée dans les grandes agglomérations. Les villes représentent un pôle d’attraction fort autant pour la main-d’œuvre très qualifiée que peu qualifiée.
Les travailleurs hautement qualifiés et les entreprises performantes renforcent la productivité des villes mais également les inégalités de salaires, car la prime aux compétences est plus élevée en ville. L’existence de services de proximité rendus possibles par l’effet taille et par l’importance des revenus conduit à la création d’emplois à faible rémunération (restauration, commerce, services à la personne, logistique).
Les grands centres urbains sont marqués par une forte segmentation des populations et une faible mixité sociale. A la différence des villes de moins de 100 00 habitants où la mixité peut exister, la ségrégation est la règle dans les métropoles.
Au Danemark et aux Pays-Bas, la ségrégation urbaine touche essentiellement les plus pauvres quand en France, au Canada ou aux États-Unis, ce sont les riches qui s’isolent dans des quartiers distincts, les autres catégories continuant à cohabiter. Il est à souligner que la France tend de plus en plus à connaître une double segmentation du fait de l’élévation des prix de l’immobilier. Les classes moyennes éprouvent de plus en plus de difficultés à rester au cœur des agglomérations. Elles cèdent la place aux personnes aux revenus élevés et marginalement aux classes modestes bénéficiant de prestations sociales ou d’accès aux logements sociaux.
La ségrégation par quartier a des conséquences importantes en matière de pauvreté et d’emploi. En effet, les habitants de quartiers difficiles n’ont pas accès à des écoles de qualité et font l’objet d’un ostracisme au niveau de l’emploi, etc. Ils ne bénéficient pas, en outre, de services publics de qualité en raison des faibles recettes des collectivités locales dont ils dépendent. Cette spirale qui concerne tous les grands pays avancés amène la ghettoïsation et la marginalisation d’une partie de la population. L’OCDE préconise un effort important en matière d’éducation, d’infrastructures et de services pour contrecarrer cette tendance.
C’est au Royaume-Uni que l’on mange le mieux !
Depuis de nombreuses années, les pouvoirs publics, à travers des campagnes d’information, répètent que nous devons manger au minimum cinq portions de fruits et de légumes par jour. La consommation régulière de fruits et de légumes est considérée comme un élément important d’une alimentation saine et équilibrée permettant d’éviter un certain nombre de maladies. Ces campagnes relaient les préconisations de l’Organisation Mondiale de la Santé en vertu desquelles il faut consommer au minimum 400 g de fruits et légumes par jour (à l’exclusion des pommes de terre et autres tubercules amylacés). Cette consommation contribuerait à diminuer l’obésité et réduirait l’exposition de certaines maladies handicapantes pour les personnes concernées et coûteuses pour la collectivité.
La Commission européenne et les autorités des différents Etats européens mènent des campagnes de sensibilisation qui sont relayées notamment par les groupes de protection sociale comme AG2R LA MONDIALE. La restauration collective (cantines d’écoles, restaurants d’entreprise) intègre ces préconisations pour l’élaboration des menus. Les comportements des Européens commencent à évoluer. Ainsi, au sein de l’Union européenne, un peu plus du tiers (34,4%) de la population âgée de 15 ans et plus n’en mangeaient pas sur une base quotidienne en 2014, tandis que moins de 15% (14,1%) en consommaient au moins cinq portions par jour
La consommation quotidienne de fruits et légumes varie grandement d’un État membre de l’UE à l’autre, la proportion des 15 ans et plus qui ne mangent ni fruits ni légumes sur une base quotidienne s’échelonnant de presque deux-tiers de la population en Roumanie (65,1 %) à un peu plus de 15 % en Belgique (16,5%). La proportion des consommateurs d’au moins cinq portions de fruits ou de légumes par jour variait d’un tiers au Royaume-Uni (33,1 %) à moins de 5 % en Roumanie (3,5 %) ainsi qu’en Bulgarie (4,4 %).
Plus le niveau d’éducation est élevé, plus la proportion de consommateurs « 5 par jour » est importante. Dans tous les États membres de l’UE en 2014, le pourcentage de la population consommant au moins cinq fruits ou légumes par jour était plus important chez les personnes ayant un niveau d’éducation élevé que chez celles dont le niveau d’éducation était faible. Globalement dans l’UE, 18,8 % de la population âgée de 15 ans et plus ayant un niveau d’éducation élevé mangeaient au moins cinq portions de fruits ou légumes chaque jour, tandis que cela concernait 12,1 % de la population ayant un niveau d’éducation faible (soit une différence de 6,7 points).
Parmi les États membres, l’écart le plus important de consommation de cinq portions de fruits ou légumes par jour entre les personnes au niveau d’éducation élevé et celle au niveau d’éducation faible a été observé en 2014 au Royaume-Uni (40,5 % pour la part de la population ayant un niveau d’éducation élevé, contre 24,9 % pour celle ayant un niveau d’éducation faible, soit une différence de 15,6 points), suivi du Danemark (avec une différence de 14,3 points) et du Portugal (différence de 11,5 points). En revanche, des écarts de moins de deux points de pourcentage ont été enregistrés en Grèce (0,9 point), en Allemagne et en Autriche (1,6 points chacun).
En France, 35 % des personnes ne consomment pas tous les jours des fruits et des légumes. 50 % en consomment une à quatre portions et 15 % au moins 5 portions. La France est globalement dans la moyenne mais fait beaucoup mieux que l’Allemagne où 45 % de la population ne consomment pas tous les jours des fruits et des légumes. Les différences au sein des Etats de l’Union européenne sont intimement liées aux traditions culinaires issues des productions agricoles nationales. Ainsi, en Europe du Nord et en Europe de l’Est, l’importance de la culture de la pomme de terre et la faiblesse de la production de fruits ont une forte influence sur les comportements alimentaires. A l’inverse, au sein des Etats de l’Europe du Sud, le régime alimentaire repose davantage sur les fruits et les légumes qui sont, de longue date, produits sur place. Ainsi 65 % des Italiens, 62 % des Grecs et des Espagnols et 61 % des Portugais consomment quotidiennement de 1 à 4 portions de fruits et de légumes. En revanche, la consommation de 5 portions ou plus de fruits et légumes n’est pas liée à la géographie. Ainsi, les taux les plus élevés sont atteints dans des pays d’Europe du Nord comme le Royaume-Uni (33 %), le Danemark 26 %) ou les Pays-Bas (25 %). Ce sont les campagnes de sensibilisation, une plus grande attention des populations concernées vis-à-vis de leur santé et le niveau de vie qui expliquent ces taux.