Le Coin des Tendances du 24 janvier 2015
Le Royaume-Uni, la nouvelle puissance agricole
Le Royaume-Uni au nom de la théorie des avantages comparatifs a été un des premiers pays à délaisser son agriculture, au 19ème siècle, afin de se spécialiser sur la production de biens industriels qu’il a délaissée par la suite en privilégiant la finance.
Le faible rôle de l’agriculture Outre-Manche a eu pour conséquence le fameux « I want my money back » de Margaret Thatcher. Mais ces temps sont peut-être révolus. Selon les derniers chiffres de l’Institut des exportations britanniques, les exportations agro-alimentaires sont en forte hausse. Ainsi, elles se sont élevées, en 2014, à 25 milliards d’euros. Les entreprises britanniques ont exporté dans 86 pays leurs fromages dont 22 000 tonnes en France, ce qui reste une goutte d’eau au regard de la production nationale, 1,9 million de tonnes. Néanmoins, les exportations vers la France ont augmenté de 25 % en quatre ans. De même et cela est encore plus étonnant, les exportations de vins anglais vers la France ont atteint, en 2014, 63 millions d’euros. Les exportations viticoles de la perfide Albion génèrent plus de 100 millions d’euros de recettes. Pour la France, le gain est de près de 8 milliards d’euros. Le Royaume-Uni a réussi à vendre du chocolat aux Suisses et du thé au Chinois. Pour autant, notre voisin n’est pas en train de devenir une puissance agricole. Il mène avant tout une campagne de communication pour faire connaître le savoir-faire de son industrie agro-alimentaire et pour inciter à consommer « made in Great-Britain ».
Pas très tendance, de moins en moins d’entreprises innovantes en Europe
Au sein de l’Union européenne, 48,9 % des entreprises de 10 salariés et plus ont déclaré avoir mené des activités d’innovation entre 2010 et 2012. Ce taux était de 52,8 % entre 2008 et 2010. Parmi les pays où la proportion d’entreprises innovantes est la plus figurent l’Allemagne (67 %), le Luxembourg (66 %), l’Irlande (59 %), l’Italie et la Suède. La France se situe au 8ème rang avec un taux de 53,4 %. Notre pays est handicapé par le nombre réduit d’entreprises de taille intermédiaire. Néanmoins, le taux français est stable depuis 2008 quand, pour la très grande majorité des pays, il s’inscrit en baisse.
Ce recul du nombre d’entreprises innovantes est la conséquence de la baisse de l’investissement constaté depuis la crise financière et surtout depuis 2010 dans de nombreux pays. L’Allemagne ne fait pas exception car le taux d’entreprises innovantes y est passé de 79 à 67% de en six ans. Ce déclin de l’innovation privée qui va de pair avec une baisse des gains de productivité explique, en grande partie, l’écart de croissance avec les Etats-Unis.