Le Coin des Tendances du 7 novembre 2015
COP21 : environnement, les bons et les mauvais élèves européens
Les émissions des gaz à effet de serre en repli grâce à la crise et à la désindustrialisation !
Au niveau de l’Union européenne, les émissions ont diminué de 17,9 % par rapport à leurs niveaux de 1990. L’Europe devrait atteindre son objectif consistant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % d’ici à 2020. Dans le cadre de la négociation COP21, l’Union européenne a décidé récemment de doubler son objectif et de réduire ses émissions, toujours par rapport aux niveaux de 1990, de 40 % d’ici à 2030.
Les émissions de gaz à effet de serre se sont élevées dans l’UE à 4 683 millions de tonnes équivalent CO2 en 2012, le plus gros émetteur étant l’Allemagne (965 millions), suivie par le Royaume-Uni (615 millions), la France (507 millions), l’Italie (471 millions), la Pologne (401 millions) et l’Espagne (354 millions). Ensemble, ces six États membres sont responsables d’environ 70 % des émissions de gaz à effet de serre dans l’UE en 2012.
De 1990 à 2012, les plus fortes baisses des émissions de gaz à effet de serre ont été enregistrées dans les États baltes et en Roumanie. Sur cette période, la plupart des États membres ont réduit leurs émissions à effet de serre. Elles ont diminué de plus de moitié en Lettonie (-57,1 %), en Lituanie (-55,6 %), en Estonie (-52,6 %) et en Roumanie (-52,0 %). Elles ont en revanche augmenté à Malte (+56,9 %), à Chypre (+47,7 %), en Espagne (+22,5 %), au Portugal (+14,9 %), en Irlande (+7,0 %), en Grèce (+5,7 %), en Autriche (+4,0 %) ainsi qu’en Slovénie (+2,6 %).
Le fret ferroviaire, un problème pas seulement français
Le secteur des transports est la deuxième source d’émissions de gaz à effet de serre dans l’Union européenne et celui qui a eu tendance à progresser le plus vite ces dernières décennies. Plus des deux tiers des émissions de gaz à effet de serre imputables aux transports proviennent du transport routier.
La Commission de Bruxelles a fait du transfert de la route vers le rail une de ses priorités.
Au sein de l’Union européenne, le poids du chemin de fer pour le transport des passagers est en hausse. Sa part est passée de 6,7 % en 2003 à 7,6% en 2013. Cette part a augmenté dans la plupart des États membres. Les meilleurs résultats ont été obtenus en Autriche (de 9,5 % en 2003 à 12,7 % en 2013, soit une hausse de 3,2 points de pourcentage) et au Royaume-Uni (+3,0 pp) ayant connu les plus fortes progressions relatives. En revanche, des baisses ont été enregistrées en Roumanie (-7,0 pp), en Hongrie (-3,2 pp), en Pologne (-3,0 pp) et en Bulgarie (-2,6 pp).
En ce qui concerne le du transport de marchandises, la tendance est inverse. La part du rail, entre 2003 et 2013, a baissé de 18,3 % à 17,8 %. Les baisses les plus importantes sont intervenues en Europe orientale, notamment en Estonie (-26,8 pp), en Bulgarie (-25,2 pp), en Pologne (-18,5 pp), en Lituanie (-16,4 pp) et en Slovaquie (-16,1 pp). La part du transport ferroviaire de fret a augmenté le plus en Autriche (+13,4 pp), au Danemark (+5,3 pp) et en Allemagne (+5,1 pp).
La consommation énergétique, la crise a aidé à l’atteinte des objectifs
Vingt États membres de l’Union ont déjà atteint leur objectif Europe 2020 de consommation énergétique. À partir de 1995, la consommation primaire d’énergie dans l’Union Européenne a augmenté pour atteindre un pic en 2006. Elle connaît depuis lors une baisse générale, qui l’a ramenée à son niveau du début des années 1990. La crise de 2008/2009 a fortement contribué à cette baisse. Par rapport à 2005, la consommation primaire d’énergie a reculé en 2013 dans tous les États membres de l’UE, à l’exception de l’Estonie et de la Pologne. Les baisses les plus marquées ont été enregistrées en Lituanie (-27,9%), en Grèce (-22,6%) et à Malte (-20,0%), suivis par le Hongrie (-17,3 %), l’Espagne (-16,4 %), la Roumanie (-15,8 %), le Portugal (-14,5 %), l’Italie (-14,1 %), la Bulgarie (-13,8 %), le Royaume-Uni (-12,7 %) et Chypre (-12,0 %).
Vingt États membres de l’UE ont déjà atteint en 2013 le niveau requis pour réaliser leur objectif national fixé au titre de la stratégie Europe 2020, tandis que la Belgique, la Bulgarie, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche, la Suède et le Royaume-Uni ont affiché une consommation primaire d’énergie encore supérieure à leur objectif Europe 2020.
Les énergies renouvelables, la France parmi les mauvais élèves
Depuis 2004, la part des sources renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie s’est considérablement accrue dans tous les États membres, treize d’entre eux l’ayant au moins doublée au cours des dix dernières années. Avec un part à 52,1 %, la Suède était de loin l’État membre dont la part de l’énergie provenant de sources renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie était la plus élevée en 2013, devant la Lettonie (37,1 %), la Finlande (36,8 %) et l’Autriche (32,6 %).
En revanche, les plus faibles proportions d’énergies renouvelables ont été observées au Luxembourg (3,6%), à Malte (3,8 %), aux Pays-Bas (4,5 %) et au Royaume-Uni (5,1 %). Au niveau de l’Union, la part des sources renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie a atteint 15,0 % en 2013, contre 8,3 % en 2004, première année pour laquelle les données sont disponibles. Cette décennie a été marquée par une progression constante en direction de l’objectif de 20 % de la stratégie Europe 2020.
Quatre des 28 États membres de l’UE ont déjà atteint le niveau requis pour réaliser leurs objectifs nationaux Europe 2020 : la Bulgarie (avec une part de 19,0% d’énergies renouvelables en 2013), l’Estonie (25,6 %), la Lituanie (23,0 %) ainsi que la Suède (52,1 %). En outre, la Roumanie (avec une part de 23,9 % en 2013) et l’Italie (16,7%) sont à moins de 0,5 point de pourcentage de leur objectif pour 2020.
À l’autre extrémité de l’échelle, le Royaume-Uni (à 9,9 pp de son objectif national pour 2020), les Pays-Bas (9,5 pp), la France (8,8 pp) et l’Irlande (8,2 pp) figurent parmi les mauvais élèves.
La digitalisation du B to B
Les relations inter-entreprises se réalisent de plus en plus en ayant recours à Internet. Cette digitalisation intervient en parallèle à une montée en puissance, au sein des grandes entreprises des directions « achats ». Ces dernières interviennent de plus en plus surtout le spectre des achats afin de d’obtenir des prix plus avantageux et pour réduire les coûts de gestion fournisseurs (rationalisation des achats sur un nombre réduit de fournisseurs). Elles permettent également de rationaliser les circuits de dépenses en interne.
Au niveau des PME, les processus de rationalisation des achats sont de plus en plus courants avec à la clef leur informatisation.
Au niveau des grandes entreprises, l’informatisation représente plus de 50 % des achats ; elle progresse très rapidement dans les PME, le plus souvent en lien avec les progiciels de gestion. Par ailleurs, les groupements d’achats se développent, que ce soit dans le secteur public (par exemple dans les établissements de santé sous l’impulsion des pouvoirs publics dans le cadre des politiques de maîtrise des dépenses) mais aussi dans les entreprises privées avec des groupements d’achats pour les PME et TPE (qui pourraient concerne déjà plus de 5 % des entreprises en France, hors microentreprises.
L’émergence des places de marché, plates-formes d’approvisionnements contribue à centraliser les achats. Cette évolution conduit les fournisseurs à revoir de fond en comble leurs relations clients et à mettre de nouvelles solutions numériques dédiées
D’après l’Insee, un peu plus de 20 % de l’ensemble des entreprises françaises procèderaient à des achats de manière électronique (via un site web, ou via des systèmes d’échanges de données informatisés – EDI). Ce taux serait de 21 % pour les entreprises de moins de 10 salariés et de 25 % pour les plus de 10 salariés. . Les entreprises de plus de 500 salariés effectueraient plus du tiers de leurs achats de manière électronique.
Avec 385 milliards d’euros de ventes électroniques en 2013, la France est en retard par rapport au Royaume-Uni ou à l’Allemagne. Au Royaume-Uni, le montant atteint plus de 650 milliards d’euros. Il est de 870 milliards, en Allemagne. Rapportés au PIB, les achats numériques dans ces deux pays sont supérieurs de 70 % à ceux de la France.
Le poids plus élevé de l’industrie et la taille supérieure des entreprises allemandes peuvent expliquer l’avance de ce pays. Le marché allemand se distingue également par l’importance des transactions web réalisées sur des places de marché ou plates-formes d’approvisionnements électroniques.
Au Royaume-Uni mais aussi au sein des pays d’Europe du Nord), le recours au numérique s’est très vite imposé du fait d’une culture « papier » moins importante qu’en France.
La croissance des commandes électroniques devraient se poursuivre en France dans les prochaines années. Elle est estimée à 8 % par an. Elles représenteraient plus de 15 % des ventes B to B à l’horizon 2020.