Le coin des tendances du 8 décembre – personnes seules et monoparentalité
Plus de personnes seules et de familles monoparentales en France
La multiplication des divorces, la diminution du nombre d’enfants au sein des familles et le vieillissement de la population ont comme conséquence une réduction de la taille des ménages. En moyenne, en 2013, ces derniers étaient composés de 2,2 personnes, contre 2,4 en 1999. Plus d’un tiers des ménages sont constitués d’une seule personne, un tiers d’entre eux de deux personnes et à peine un tiers de trois personnes ou plus.
Au niveau statistique, l’INSEE distingue l’individu, le ménage et la famille. Un ménage est constitué par l’ensemble des occupants d’une résidence principale, qu’ils aient ou non des liens de parenté. Une personne est comptée à son domicile personnel ou familial, même si elle passe plus de temps dans un autre logement pour raisons scolaires ou professionnelles. Les sans-abris, les résidents des communautés et les personnes vivant dans des habitations mobiles sont considérés « hors ménage ». Il y a également des ménages sans famille (une personne seule, un frère et une sœur, deux colocataires, etc.). Par ailleurs, deux conjoints vivant dansdeux logements séparés ne sont donc pas comptabilisés comme couple et ne forment pas un ménage. Enfin, pour être comptabilisée comme enfant, une personne (sans limite d’âge) doit vivre sans conjoint ni enfant dans le même ménage qu’au moins un de ses parents.
Le nombre de ménages continue à s’accroître. Depuis 1999, il a progressé de 4,2 millions pour atteindre 28,5 millions, soit une hausse de 17 %. La population correspondante a augmenté moins vite : + 9 %. Cette hausse est imputable à 50 % à la croissance de la population, et à 50 % à la réduction de la taille des ménages. Depuis les années 1980, l’augmentation du nombre de ménages provient presque uniquement de ceux d’une ou de deux personnes. De 1999 à 2013, leurs nombres se sont accrus respectivement de 2,4 millions et de 1,8 million. Les nombres de ménages de trois et quatre personnes ont augmenté légèrement (+ 0,1 million chacun), tandis que les ménages d’au moins cinq personnes sont devenus moins nombreux (-0,2 million). Ces derniers représentaient un ménage sur cinq dans les années 1960 et un sur dix en 1990 ; ils en représentent un sur seize en 2013. Les ménages d’au moins cinq personnes étaient, dans les années 1960, aussi fréquents que ceux d’une seule personne.
Le nombre moyen de personnes par ménage a diminué régulièrement depuis 1851, où il était de 4,0 personnes. Durant le baby-boom des années 50 et 60, ce nombre s’est maintenu autour de 3,1 personnes. Il était de 2,2 en 2013.
Source : INSEE
Par voie de conséquence, le nombre de personnes par logement diminue fortement. En 2015, plus du tiers des logement sont occupés par une seule personne contre moins d’un quart en 1982. Plus des deux tiers de logements comptent, au plus, deux personnes. En 2013, 10 millions de personnes résident seules, dont 57 % de femmes. Ainsi, 15 % de la population vit seule, contre 12 % en 1999 et 10 % en 1990. Cette configuration est désormais plus fréquente que celle des ménages de deux personnes (33 %). Un tiers des ménages compte une personne, un autre tiers en compte deux, et le denier tiers est constitué de trois personnes ou plus. Le nombre de ménages constitués d’une seule personne est ainsi passé de 7,5 à 9,9 millions de 1999 à 2013. Le poids relatif de ces derniers au sein de l’ensemble de la population des ménages atteint donc 35 % en 2013 contre 31 % en 1999.
20 % des ménages sont constitués d’une femme seule quand ce ratio est de 15 % pour les hommes. Il faut souligner qu’en 14 ans la proportion d’hommes vivant seuls a augmenté plus vite que celle des femmes (+ 39 % contre +27 %). Ce phénomène est lié aux gains d’espérance de vie plus importants, ces dernières années, chez les hommes et par la multiplication des divorces. Malgré tout si, en moyenne, 38 % des plus de 75 ans vivent seules en 2013, ce taux est de 21 % des hommes et de 48 % des femmes. Ces dernières sont confrontées bien plus souvent que les hommes au veuvage.
Jusqu’à 23 ans, les femmes logent plus souvent seules que les hommes, car elles quittent plus tôt le foyer parental. À l’inverse, les hommes résident plus souvent seuls que les femmes entre 24 et 46 ans. Cet écart est lié au fait que les hommes s’installent plus tardivement en couple. En cas de séparation, dans une majorité des cas, les enfants demeurent chez la mère. De ce fait, selon l’INSEE, l’homme est considéré comme vivant seul même s’il peut garder les enfants le week-end.
Dans les ménages de deux personnes vivent 18,7 millions d’habitants, soit 1,8 million de plus qu’en 1999 (+ 24 %) et 2,9 millions de plus qu’en 1990. 78 % de ces ménages sont constitués d’un couple (marié ou non) et 16 % d’une famille monoparentale (un adulte et son enfant). Les 6 % restants regroupent deux personnes sans relation conjugale ou filiale : colocataires, deux sœurs, etc. Cette répartition est quasi stable depuis 1999 au moins. L’avancée en âge des générations du baby-boom (âgées de 38 à 66 ans en 2013) a comme conséquence une forte hausse du nombre de couples dont les enfants ont quitté le foyer parental. En 2013, les femmes résidant en couple sans enfant ont en moyenne 57 ans, celles qui vivent en couple avec des enfants en ont 42. Pour les hommes, ces âges sont supérieurs de 2 ans : respectivement 59 ans et 44 ans. Dans les ménages de deux personnes vivent un peu plus de la moitié des familles monoparentales.
Le nombre de couples avec enfants est resté stable depuis 1999. En 2013, 28 % des ménages comprennent une famille avec au moins un enfant mineur. En revanche, le nombre de familles monoparentales augmente, + 33 % en quatre ans.
En 2013, 80 % des ménages de trois personnes ou plus sont constitués d’un couple vivant avec des enfants, 11 % le sont d’une famille monoparentale et 9 % regroupent d’autres configurations (une famille monoparentale et les grands-parents, deux couples, plusieurs amis, etc.). Seulement un quart de ces 9 %, soit 2 % des ménages de trois personnes ou plus, réunissent des personnes sans relation conjugale ou filiale.
Le nombre moyen d’enfants par famille comprenant au moins un enfant mineur au domicile a diminué entre 1990 et 2013, passant de 2,06 à 1,93. Cette baisse résulte de baisse du taux de fécondité. La part des familles de trois enfants dont un au moins est mineur est passée de 26 % en 1990 à 22 % en 2013. En revanche, le nombre de familles avec un ou deux enfants dont au moins un mineur s’est accru de 630 000 entre 1990 et 2013.
La composition des familles avec au moins un enfant mineur a évolué. En 2013, 6,2 millions sont constituées autour d’un couple ; elles étaient 6,3 millions dans ce cas en 1999 et 6,7 millions en 1990. Cette diminution est due essentiellement à la hausse des séparations. Le nombre de familles monoparentales avec enfants mineurs, lui, ne cesse de croître régulièrement : 1,8 million en 2013, contre à peine 1,3 million en 1999 et un million en 1990 (soit + 87 % en 23 ans). La part des familles monoparentales est ainsi passée de 12 % en 1990 à 17 % en 1999 pour atteindre 22 % en 2013.
Les familles monoparentales se constituent en général à la suite de la rupture d’un couple, plus rarement à la suite d’un décès ou d’une naissance hors d’un couple. Les enfants vivent donc d’autant plus souvent dans cette configuration familiale qu’ils sont âgés : 12 % des enfants vivent en famille monoparentale avant 3 ans, 20 % entre 6 et 10 ans et 26 % entre 15 et 17 ans.