19 juin 2021

Le Coin des Tendances – GAFA – transition énergétique

La transition énergétique face à ses goulets d’étranglement

Avec la reprise de l’économie mondiale après plus d’une année passée sous l’éteignoir de l’épidémie, des goulets d’étranglement se multiplient. Les microprocesseurs, l’acier, le bois viennent à manquer entraînant une hausse des prix et des arrêts de production. Le prix du lithium a plus que doublé au cours de la dernière année. Le prix du cuivre a augmenté d’environ 70 %. Les problèmes d’approvisionnement ont été mis sur le compte de la désorganisation des chaînes de production provoquée par les confinements. Au fil des semaines, les pénuries ne se résorbent pas. La folle reprise, en particulier américaine, les explique en partie, mais il apparaît également que l’épidémie a modifié de manière structurelle la demande. Les plans de relance adoptés à l’échelle mondiale visent à accélérer la transition énergétique. Ils provoquent une augmentation de la demande de certains biens équipements et de biens intermédiaires indispensables pour la décarbonisation de l’économie. Ce processus devrait s’amplifier dans les prochaines années. En effet, seuls 10 % des investissements nécessaires pour la neutralisation carbone en 2050 ont été réalisés. Pour atteindre les objectifs, ces investissements devront être multipliés par trois en quelques années.

L’accélération de la transition énergétique

Les gouvernements des pays avancés se sont engagés à réduire à néant leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. De plus en plus d’investisseurs exigent que les entreprises optent pour des processus de production sans émission de CO2. Des entreprises comme Volkswagen, BMW, Mercedes, Total ou ExxonMobil, doivent modifier leurs plans d’investissement et se repositionner afin de conserver leurs actionnaires et leurs clients. Le changement de cap est extrêmement rapide, modifiant les structures de production. Dans le passé, les transitions énergétiques étaient lentes et cumulatives. Les nouveaux modes de production d’énergie s’ajoutaient aux anciennes, la substitution étant progressive et partielle. La transformation radicale qu’impose la transition énergétique est un précédent qui n’est pas, en soi, un défi impossible à tenir. Ce dernier est simplement exigeant en capitaux et suppose une mobilisation de tous les acteurs.

En 2019, la capacité solaire installée était près de 15 fois supérieure à ce qu’elle était en 2010 ; pour l’éolien, le rapport était de 3,4 fois supérieur. Le renforcement des capacités provoque une baisse rapide des prix. Les « coûts actualisés » du solaire, de l’éolien offshore et de l’éolien terrestre (chiffres qui prennent en compte les investissements initiaux en équipement et en construction, le financement et la maintenance) ont, selon The Economist, diminué de respectivement de 83 %, 62 % et 58 %. Le groupe danois d’éoliennes, Orsted, dont le chiffre d’affaires dépasse 52 milliards d’euros prévoit une croissance de 30 % en 2021. Tesla, le constructeur de voitures électriques et la première capitalisation mondiale pour le secteur de l’automobile, prévoit une progression de ses ventes de plus de 60 %. Sur le seul premier trimestre 2021, 178 milliards de dollars ont été versés dans des fonds d’investissement spécialisés dans la transition énergétique.

En février dernier, une vente aux enchères au Royaume-Uni, de droits sur des fonds marins devant être transformés en parcs éoliens offshore a rapporté 12 milliards de dollars.

La production annuelle de véhicules électriques devra connaître une croissance exponentielle. Ces dernières devraient représenter 60 % des achats en 2030 contre 5 % en 2020. Le nombre de bornes de recharge en bordure de route devra être multiplié par plus de 30. La production d’énergie renouvelable doit tripler avant 2030. À cette fin, la construction de parcs éoliens ou solaires devra être multipliée par quatre. Les sociétés minières mondiales estiment qu’elles devront augmenter de 500 % la production annuelle des minéraux essentiels pour les batteries.

Certains craignent une bulle verte à l’image de la bulle digital des années 2000. D’autres estiment que cette transition énergétique provoquera un cycle inflationniste de grande ampleur. Les craintes seraient d’autant plus justifiées que la transition énergétique ne vient que de commencer.

La dépendance de la transition énergétique aux métaux rares

Les nouvelles sources d’énergie dépendent de minéraux qui sont bien plus concentrés géographiquement que le pétrole et du gaz. Les voitures électriques ne sont pas produites de la même manière que les voitures thermiques. Elles comportent des batteries exigeant des métaux rares. Depuis la fin de l’année 2020, le prix des cinq métaux rares utilisés pour la production des véhicules électriques a augmenté  de 139 %. Le risque de pénurie pourrait occasionner de fortes hausses de prix. Au cours de la seconde moitié de cette décennie, la demande mondiale de lithium pourrait être plus du double du niveau de l’offre. Les matières premières représentent désormais 50 à 70 % des coûts des batteries, contre 40 à 50 % il y a cinq ans, ce qui rend les prix plus vulnérables aux matières premières chères. Les progrès techniques qui ont permis la diminution du prix des batteries de plus de 80 % entre 2012 et 2020 ne suffiront plus, dans les prochaines années, pour compenser la hausse des matières premières. Les entreprises de la transition énergétique se préparent à gérer des pénuries de matières premières. Ainsi, Andreas Nauen, le PDG de Siemens Gamesa, qui fabrique des turbines d’éolienne, a déclaré que le balsa (bois tropical très léger) sera remplacé par de la mousse d’ici le milieu de la décennie. En février de cette année, Elon Musk, le PDG de Tesla, le premier constructeur de voitures électriques, a qualifié la disponibilité du nickel comme la « plus grande préoccupation de son entreprise ». Cette dernière étudie la possibilité de substituer les cathodes à base de nickel aux cathodes en fer. En attendant, Telsa investit dans les mines de nickel. L’entreprise a pris ainsi pied en Nouvelle Calédonie.

Le balsa est aujourd’hui introuvable car il est utilisé pour la fabrication des pales d’éoliennes. La Chine ou la Russie sont en position de force dans ce domaine. Plusieurs États africains comme la République Démocratique du Congo sont également bien dotés. Actuellement, les entreprises chinoises contrôlent une grande partie de nombreuses chaînes d’approvisionnement en minerais cruciaux et celle de fabrication des batteries. Pour éviter une dépendance, les États-Unis ont entreprise de rechercher sur leur sol des gisements. L’Europe est en retard en matière de diversification de ses approvisionnements même si un plan « batteries » est en train d’être déployé.

L’exploitation des mines de terres rares ne sont pas sans poser des problèmes écologiques et sociaux. L’exploitation d’une mine de lithium au Chili provoque une importante contestation de la part des agriculteurs dans l’Atacama du fait de l’utilisation massive de l’eau. La République démocratique du Congo qui délivre 70 % du cobalt fait l’objet de nombreuses critiques en raison de du travail dans des conditions déplorables d’hommes, de femmes et d’enfants. Au sein des pays occidentaux, les oppositions se multiplient à l’encontre des mines et des parcs d’éoliennes ou de panneaux solaires. Au Groenland, au mois d’avril dernier, la majorité en place a été battue en raison de son soutien à l’exploitation d’une mine de terres rares au Groenland. Dans l’État du Minnesota, des groupes de pression s’opposent à l’ouverture d’une mine de cuivre et de nickel au nom de la préservation des cours d’eau. Ils ont reçu le soutien de Joe Biden qui qui a accepté de reconsidérer les permis d’exploitation de la mine.  En moyenne, entre la décision et l’exploitation réelle d’une mine, un délai de 16 ans s’écoule au sein des pays de l’OCDE. 

Un problème de foncier

Les nouvelles sources d’énergie renouvelable sont consommatrices de foncier. Une étude américaine considère que 2 % des terres américaines devront être recouvertes de turbines et de panneaux solaires afin que le pays respecte ses engagements internationaux. En Europe, les fermes d’éoliennes offshore devraient se multiplier faute de place sur terre. 3 500 milliards de dollars d’investissement seront nécessaires d’ici 2030. Pouvant générer un préjudice esthétique ou peser sur certaines activités en particulier agricoles, la réalisation de fermes éoliennes ou solaire provoquent fréquemment des oppositions locales. Les contentieux sont nombreux, ralentissant la réalisation des projets. Aux États-Unis, la mise en place d’éoliennes nécessite, en moyenne, au moins dix ans. Le choix des éoliennes en mer permet de contourner ces problèmes même si les pêcheurs se révèlent également être des opposants forcenés. Les éoliennes en mer sont plus coûteuses à construire et à exploiter du fait de leur exposition aux tempêtes et à l’eau salée.

L’adaptation des réseaux

Les énergies renouvelables exigent une restructuration des réseaux qui devront être plus denses, interconnectés et pilotés par ordinateur. Ces nouvelles énergies exigent une gestion plus complexe que les anciennes en raison de leur production décentralisée et intermittentes. Les dépenses annuelles consacrées aux réseaux électriques devraient plus que tripler d’ici 2030. Aux États-Unis, la modernisation des réseaux est plus lente que l’augmentation des capacités de production. Au Vietnam, une part non négligeable de l’énergie produite a été gâchée par l’absence de réseaux.

La diffusion de la transition énergétique aux pays en développement

Une des clefs de la réussite de la neutralité carbone repose sur l’action des pays émergents et en développement. Compte tenu de leur retard et de l’accroissement de leur population, leurs besoins en énergie sont importants. Leur tentation est d’opter pour l’énergie la moins chère et la plus facile à maîtrise, le charbon. Le recours aux énergies renouvelables est pour ces pays générateur de surcoûts. Le capital à mobiliser pour un projet éolien en Indonésie est environ quatre fois supérieur à celui d’un projet en Allemagne. Avec la crise sanitaire, les transferts en faveur des pays en développement se sont réduits et ont été inférieurs aux engagements pris lors des Accords de Paris.

Le protectionnisme vert

La transition énergétique est devenue le terrain d’excellence de l’interventionnisme d’État. L’Europe entend mettre en place une politique d’indépendance dans le domaine de la production des batteries. Les investissements doivent être également réalisés afin de soutenir les États ou les régions en difficulté. La Chine envisage de plafonner les prix intérieurs des matières premières dans son prochain plan quinquennal et d’augmenter ceux destinés à l’exportation. Le plan vert du président Joe Biden vise à privilégier les emplois et les fabricants locaux. La transition énergétique permet de faire du protectionnisme sans le dire ouvertement. L’interventionnisme se traduit également par la fixation de prix minimums pour la production d’électricité et par l’octroi de primes pour l’achat de véhicules électrique. Les réglementations visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre se sont multipliées. L’introduction d’un prix du carbone est également un moyen pour les collectivités publiques d’accélérer la transition énergétique. La fixation d’un prix du carbone demeure, pour le moment, partielle. Seulement 22 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont, en effet, couvertes par des systèmes de tarification.

La transition énergétique accélère avec comme risque la création d’une bulle spéculative. Associée à la spéculation qui entoure certaines biens et services digitaux, elle est une source de volatilité comme l’a prouvé le cours du bitcoin. Il a suffi que plusieurs voix dont celle d’Elon Musk PDG de Tesla dénoncent le coût écologique des cryptomonnaies pour que celles-ci chutent. La décarbonation de l’économie est une nouvelle aventure qui est censée concerner tous les États. En moins de trente ans, la communauté mondiale aura donc à traiter tout à la fois une épidémie et le réchauffement climatique. La hausse plus rapide des températures pourrait, plus tôt que prévu, redonner la main aux scientifiques pour trouver un remède, sachant que le contrôle des émissions de gaz à effet de serre sera un exercice plus que difficile à réaliser avec une population mondiale amenée à augmenter d’ici 2100 de 4 milliards de personnes.

Les États contre les GAFA, un combat de longue haleine

Si la crise sanitaire a renforcé les multinationales de l’information et de la communication, les gouvernements tentent de renforcer la régulation de ce secteur. Que ce soit sur le terrain fiscal que sur celui du droit de la concurrence, les États ne veulent pas abdiquer.

Depuis le salon « Vivatech », le 16 juin 2021, le Président Emmanuel Macron a déclaré qu’il jugeait le démantèlement des GAFA « légitime ». Il a ajouté « je pense que quand on a des groupes qui ont les comportements de prédation qu’ils ont eus sur les marchés européens ou émergents sur les dernières années, qui s’attaquent à des verticaux qui ne sont pas bien régulés malgré tout le travail qui a été fait par la Commission européenne et que je salue, c’est de toute façon une question car en termes de bien-être collectif, à un moment donné ils finissent par être négatifs ». Cette déclaration s’inscrit dans le prolongement de l’accord fiscal du G7 visant à instituer un taux minimal d’impôt sur les bénéfices.  Cet accord sans nommer les entreprises digitales, les visent en premier lieu. Ces dernières ont eu tendance à optimiser leur situation fiscale en logeant leurs bénéfices issus de leur services immatériels et délocalisables au sein de pays à faible fiscalité.

La volonté de mieux réguler le secteur de la communication et de l’information fait suite à l’année faste que ce dernier a connu en raison de la crise sanitaire. La tendance hégémonique des entreprises qui le composent ainsi que leur prétention d’étendre leur champ d’action, en particulier dans le domaine financier et monétaire, incitent les États à être plus incisifs. Les procédures administratives et judiciaires se multiplient dans tous les pays. Aux États-Unis, au mois de mai 2021, le procureur général du district de Columbia a déposé une plainte contre Amazon pour atteinte à la libre concurrence. De nombreux autres États font de même. Toujours aux États-Unis, Facebook, depuis le mois de décembre dernier, fait l’objet d’une enquête de la part de la Federal Trade Commission (FTC) pour abus de position dominante à travers le rachat de concurrents comme Instagram et WhatsApp. L’autorité allemande de la concurrence poursuit Amazon et Google pour déterminer s’ils sont en position dominante et son homologue italien a décidé d’appliquer à Google une amende de 100 millions d’euros pour avoir restreint l’accès à Android, une version du système d’exploitation mobile de l’entreprise destinée au guidage des véhicules. La Commission européenne a annoncé le 4 juin l’ouverture d’une enquête concernant Facebook Marketplace, le service de petites annonces du réseau social. Elle souhaite apprécier si Facebook enfreint les règles de concurrence européenne en utilisant des données publicitaires recueillies auprès d’annonceurs afin de les concurrencer sur des marchés où il est présent, comme celui des annonces en ligne. La Commission examine également le respect de la concurrence par Apple en matière de streaming musical. En France, le 7 juin dernier, l’Autorité de la Concurrence a annoncé qu’elle était parvenue à un accord avec Google au sujet des allégations selon lesquelles l’entreprise abuserait de sa position dominante sur le marché pour diffuser des publicités en ligne. Google devra payer à la France une amende de 220 millions d’euros et modifiera certaines pratiques commerciales.

Les régulateurs qui sont restés longtemps paralysés face à des nouvelles activités sont de plus en plus enclins à réagir, une émulation existant par ailleurs entre eux. Au sein de l’Union européenne, une concurrence entre les États membres et la Commission de Bruxelles se fait jour, les premiers ne souhaitant pas abandonner la totalité du pouvoir de contrôle du droit de la concurrence à la seconde. Les législations nationales imposent de plus en plus des règles « ex ante » aux entreprises du numérique qui sont contraintes de démontrer qu’elles n’enfreignent pas le respect des règles de la libre concurrence en temps réel. La directive de l’Union européenne sur les marchés numériques, si elle est adoptée, obligera les grandes technologies à se conformer à une longue liste de règles ex ante. Aux États-Unis, des parlementaires démocrates et républicains du Congrès américain ont présenté plusieurs propositions de loi ciblant directement les « monopoles » de Google, Apple, Facebook et Amazon. L’une des propositions de loi américaine interdit l’acquisition de petits groupes concurrençant les plateformes dominantes dans le seul but de les faire disparaître. Une autre vise à empêcher des groupes comme Amazon de manipuler leur marché en ligne pour promouvoir leurs propres produits. Si des élus des deux partis se sont unis pour les rédiger, ces textes ne sont toutefois pas assurés d’être approuvés au Congrès. De nombreux républicains mais aussi des démocrates sont hostiles à un durcissement des lois « antitrust ». Les GAFA mènent, par ailleurs, un lobbying important afin d’empêcher leur adoption. L’organisation Computer & Communications Industry Association, dont Amazon, Facebook et Google font partie, a dénoncé des propositions représentant un « virage dans les principes d’économie de marché ». Le communiqué de presse mentionne que ces lois auront « un impact sévère sur le leadership économique américain et réduiront la possibilité pour les consommateurs de profiter des services numériques gratuits ». Pour Jessica Melugin, directrice du Centre technologie et innovation du centre de réflexion Competitive Enterprise Institute,  « ces textes sont des régulations à l’européenne dans le sens le plus déprimant économiquement ».

Si les entreprises du digital doivent faciliter la vie de leurs concurrents, si elles doivent être plus transparentes sur l’utilisation des données, il est peu probable que cela diminue réellement leur domination. La valeur des actions des GAFA n’a pas été touchée par la multiplication des actions anti-trust. Les étoiles du digital arrivent à surmonter les chicanes des régulateurs. Ainsi, en 2018, quand la Commission de Bruxelles a forcé Google à dégrouper son service de recherche de son système d’exploitation mobile Android, après lui avoir infligé une amende de plus de 4 milliards d’euros,  la quasi-totalité des acheteurs ont installé son application de recherche. Au moment de la mise en fonctionnement de leur portable, la fenêtre d’accueil présente un « écran de choix » des services de recherche qui place en tête celui de Google. Le 8 juin dernier, la Commission a déclaré que l’écran de choix classerait plutôt les services de recherche en fonction de leur part de marché… ce qui ne devrait pas trop nuire à Google.

Depuis l’échec de la tentative de démantèlement de Microsoft, au début des années 2000, les régulateurs comme les législateurs semblaient désarmés face à l’émergence des multinationales du digital. L’accumulation des pertes, lors de la phase d’émergence de secteur ainsi que l’explosion de la bulle Internet, ont masqué ses caractéristiques monopolistiques et rentières. Les données sont vite devenues le nouvel or noir de l’économie. Plus une entreprise dispose de données, plus elle est en capacité d’en récupérer et d’exclure du marché ses concurrentes. Les données sont sources de valeurs et permettent l’élaboration de puissants algorithmes. Qwant, le moteur de recherche français qui ne trace pas ses utilisateurs peine à s’imposer faute d’un nombre de requêtes suffisant. Les autorités américaines ont rapidement compris le rôle des GAFA dans le cadre d’une stratégie de « soft power ». Le numérique a remplacé le cinéma en matière d’influence. Compte tenu des positions acquises et du rôle des applications proposées tant dans la vie professionnelle que dans la vie courante, la régulation des GAFA sera un long combat.