5 juin 2021

Le Coin des Tendances : investissement, démocratie, cohésion nationale

L’investissement est de retour !

Depuis de nombreuses années, les entreprises et les États avaient eu tendance à diminuer leurs investissements. Au Royaume-Uni, en 2019, le niveau d’investissement des entreprises était inférieur de 15 % à celui des années 1990. Même si les bénéfices des entreprises avaient fortement augmenté depuis les années 1980, ces dernières consacraient une plus petite part de leurs flux de trésorerie aux dépenses d’investissement et à la recherche et développement, et davantage aux rachats d’actions et aux dividendes. L’attrition des dépenses en capital a contribué à la baisse de la productivité et donc à la stagnation de la croissance. Les États avaient également diminué depuis une vingtaine d’années les dépenses d’équipement.

Avec la pandémie, un changement de cap pourrait s’opérer. Ainsi, depuis un an, l’investissement des entreprises américaines augmente à un taux annuel de 15 %. Les grandes entreprises lancent des programmes de recherche et d’équipement. Le processus de digitalisation s’accélère. L’entreprise américaine de télécommunication ATT a décidé de dépenser 24 milliards de dollars pour moderniser ses réseaux quand Sony prévoit un accroissement de son budget d’investissement de 18 milliards de dollars. Les entreprises de microprocesseurs se sont engagées dans des dépenses de création de nouvelles usines afin de répondre à une demande croissante. Leurs dépenses en capital atteignent des niveaux jusqu’alors inconnus.

L’accumulation des plans de relance laisse entrevoir une augmentation sans précédent depuis les années 1970 de la demande intérieure des États. Les ménages ont accumulé depuis un an des sommes considérables, plus de 3 000 milliards de dollars pour l’ensemble des pays de l’OCDE. Grâce aux mesures de soutien des États, leur niveau de vie n’a pas baissé, voire a augmenté comme cela a été constaté aux États-Unis ou en France. Après quinze mois d’épidémie, une soif de dépenses se fait jour sous forme d’achats plaisir. Les réservations pour la période estivale se situent à un très haut niveau malgré l’absence de la clientèle internationale. Les entreprises, face aux prévisions de croissance de la demande, investissent afin d’accroître leurs capacités de production,  ce qui constitue un changement d’état d’esprit par rapport aux années précédentes.

La pandémie a également souligné l’essor de nouveaux modes de consommation avec le développement du e-commerce qui entre de plus en plus en concurrence avec les magasins traditionnels. Les détaillants de grande distribution investissent massivement dans les offres en ligne pour concurrencer Amazon, Cdiscount et les autres plateformes. Les restaurants continuent d’améliorer leur service de restauration à domicile même après leur réouverture. La digitalisation des activités sort renforcée des confinements. Elle a permis de maintenir l’activité dans de nombreux secteurs. L’essor du télétravail suppose de nouveaux équipements informatiques et des capacités supplémentaires en matière de réseaux. Les entreprises technologiques qui ont enregistré des résultats en forte augmentation en 2020 consacrent une part croissante de leur chiffre d’affaires à la recherche & développement pour répondre aux nouveaux besoins de leurs clients dans un marché concurrentiel. La hausse de l’investissement dans ce secteur d’activité devrait dépasser 30 % en 2021.

La transition énergétique avec l’augmentation du prix de la tonne de carbone conduit également à une progression des investissements. Les entreprises s’engagent dans des programmes d’électrification de leur flotte de véhicules ou l’adaptation de leur parc immobilier. 

Que ce soit aux États-Unis ou en Europe, les gouvernements ont décidé d’augmenter les dépenses d’investissement afin de lutter contre le réchauffement climatique et pour améliorer la compétitivité de leur pays. Le plan de 1 900 milliards de dollars aux États-Unis présenté par Joe Biden vise à mettre à niveau les grandes infrastructures américaines. Il en est de même pour le plan européen de 750 milliards d’euros, complété par les plans des différents États membres de l’Union en vue de relancer massivement l’investissement public dans les trois prochaines années.

Cette augmentation de l’investissement est censée permettre d’importants gains de productivité et une élévation de la croissance potentielle. Celle-ci avait tendance à être inférieure à 1 % en Europe avant le déclenchement de l’épidémie et de se rapprocher de 1,5 % aux États-Unis. Afin de financer les dépenses sociales, notamment celles liées à la santé, la retraite et la dépendance, un taux de croissance potentielle de 2 % serait souhaitable. La progression rapide de l’investissement suppose également celle du taux d’emploi. Les pays avancés risquent d’être confrontés à des pénuries d’emplois dans les prochains mois. Certains secteurs sont déjà à la peine pour recruter faute de candidats disponibles ou formés. L’amélioration du taux d’emploi est incontournable pour pérenniser le retour de la croissance. Le recours à la robotisation et à la digitalisation pourra pallier le manque de personnel mais ne sera pas suffisant au regard des besoins, tant dans les services, que dans l’industrie en cas de relocalisation de certaines activités.

La langueur des démocraties, une faiblesse passagère ?

Depuis une quinzaine d’années, le pessimisme gagne du terrain au sein des populations des pays avancés. Si au tournant du XXe siècle, après la chute du rideau de fer et avec l’ouverture de la Chine au monde, l’optimisme était de mise, le réchauffement climatique, les mutations technologiques, la mondialisation pèsent de plus en plus sur l’état des opinions. Si un milliard et demi de personnes en trente ans ont rejoint les classes moyennes dans les pays émergeants, sur la même période, au sein des pays avancés, celles-ci se sont éprises d’un sentiment d’insécurité économique et sociale. Au sein de ces pays, une part croissante de la population s’estime victime de la mondialisation. La remontée des inégalités sociales est de plus en plus mal vécue. Selon un sondage réalisé en 2020 par Edelman, au sein de l’OCDE, une majorité des personnes considérait que dans cinq ans la situation de leur famille serait amenée à se dégrader. Cette proportion est en constante augmentation depuis 2010. Moins d’un quart de la population française ou allemande pense que sa situation sera meilleure en 2025 qu’en 2020. Dans les années 1970, malgré les deux chocs pétroliers, les gouvernements arrivaient, en moyenne, à conserver le soutien de la moitié de la population. Depuis 2012 les gouvernements en place arrive peuvent compter entre 30 et 45 % de la population. Le ressenti sur la situation économique ou la confiance dans les pouvoirs publics diffère en fonction de son niveau de revenu et de formation initiale. L’écart entre les moins bien et les mieux lotis a été multiplié par trois entre 2012 et 2021. La fragmentation de la société est de plus en plus maquée. Les classes sociales les plus modestes expriment dans les enquêtes un rejet vis-à-vis des élites qui correspondent aux classes les plus aisés. Cette division des pays est source de conflits. Ceux-ci sont alimentés par un réflexe identitaire. Dans un contexte de difficultés économiques et de changements rapides au niveau tant démographique que technologique, de plus en plus d’individus se tournent vers des groupes qui leurs sont familiers, qui partagent les mêmes valeurs et idées. Les réseaux sociaux en ligne facilitent l’agrégation de ces groupes qui ont remplacé le café du commerce, le marché ou le terrain de sport. Dans les pays avancés, l’esprit de tolérance demeure dominant comme en témoigne l’acceptation par exemple de l’homosexualité (plus de 30 pays ont reconnu le mariage homosexuel). Dans la grande majorité des pays avancés, l’égalité homme/femme a progressé ces dernières années. Cet esprit est néanmoins de plus en plus en bute des groupes radicaux que ce soit sur le plan de la religion, des mœurs, de l’immigration ou même de l’écologie. Dans les pays émergents ou en développement, les tensions sont de plus en plus violentes se traduisant par un recul du pluralisme comme au Brésil, en Pologne ou au Nigéria.

Internet, les réseaux sociaux, les algorithmes de traitement des données ont complètement modifié les systèmes d’information et la formation des idées politiques. 4 milliards sur 7,5 milliards de personnes accèdent tous les jours à Internet. Plus de 5 milliards possèdent un téléphone portable.

Autrefois, la radio, la télévision rassemblaient les populations. La messe du 20 heures a rythmé pendant des décennies la vie des Français tout comme les matinales de RTL ou d’Europe 1. Aujourd’hui, les populations s’agrègent en de multiples communautés recevant des informations préfiltrées et répondant à leurs attentes. Dans les familles, l’information ne se consomme plus autour de la table de la salle à manger ou au salon mais de manière individuelle derrière un écran. La fabrique des opinions a profondément évolué. Le réactif, l’émotion l’emportent sur le rationnel. Certains craignent un enfermement au sein de groupes à tendance identitaire, d’autres une très forte volatilité en fonction des humeurs du moment. Les deux phénomènes ne sont pas contradictoires. Les peurs se succèdent et peuvent modifier les comportements des électeurs. Le ressenti l’emporte sur les attachements.

Depuis une dizaine d’années, les « fake news » se répandent comme des trainées de poudre au point qu’il devient difficile de donner crédit à toute nouvelle. Les fausses informations ont de tout temps existé, de l’affaire de la fausse mort de Napoléon en 1812 orchestrée par Malet aux rumeurs sur le Covid en passant par la dépêche d’Ems en 1870 et les libelles politiques sous la IIIe République. La capacité et la vitesse de diffusion ont été simplement démultipliées avec Internet. En Inde, des fausses informations concernant des assassinats en masse de vaches, animaux sacrés, censés avoir été perpétrés par des musulmans débouchèrent sur des pogroms obligeant les pouvoirs publics à réagir dans l’urgence.

Les ingérences extérieures sont devenues de plus en plus importantes. La Russie ou la Turquie sont accusées de vouloir influencer les élections des pays démocratiques. Les États-Unis ont reconnu avoir écouté les conversations de chefs d’État et de Gouvernement de pays alliés en utilisant leurs capacités de contrôle d’Internet. Les mouvements terroristes utilisent les réseaux pour recruter et pour organiser des attentats.

Internet permet logiquement un brassage des idées. Il offre à tout un chacun une fenêtre sur le monde. Pour autant, en 2020, selon l’organisation non gouvernementale de promotion de la démocratie Freedom House, les Internautes auraient connu une détérioration globale de leurs droits pour la dixième année consécutive. Depuis plusieurs années, les démocratie sont sur la défensive face aux régimes autoritaires comme ceux de Chine, de Russie ou de la Turquie. L’état de droit est menacé dans plusieurs pays classés parmi les démocraties comme la Hongrie, la Pologne ou la Bulgarie. Au sein même des pays occidentaux, une part croissante des opinions adhèrent au valeurs des régimes autoritaires. En France, selon un article du quotidien « Le Monde » du 9 juillet 2018, 46 % des jeunes de 18 à 35 ans estiment que d’autres systèmes politiques sont tout aussi bons que la démocratie, contre 28 % seulement chez les plus de 60 ans.

Jusqu’à l’avènement des réseaux sociaux, la constitution d’un parti politique, d’un syndicat était un processus lent reposant sur des personnalités reconnues autour de valeurs politiques clairement identifiées. La télévision avait déjà ébréché ce modèle à travers une personnalisation accrue. Avec Internet, comme la crise des « gilets jaunes » l’a prouvé, des groupes peuvent se former sans réel responsable, sans intermédiaire. Le parti n’est plus un lieu de constitution de l’expression publique. Il a cédé la place à des structures informelles, à des groupes sur des plateformes en ligne. La fragmentation des opinions s’accompagne d’une montée de la violence à l’occasion des manifestations, violence condamnée par ailleurs par une large majorité des populations.

La gouvernance est devenue un art d’une rare complexité. L’absence de consensus rend toute décision une épreuve. De plus en plus d’acteurs interviennent dans les processus décisionnels, les organisations non-gouvernementales, les associations, les lobbys, etc. Les institutions représentatives traditionnelles que sont les assemblées parlementaires sont de plus en plus contestées au point d’être mises en concurrence avec des conventions citoyennes composées de membres tirés au sort. La verticalité du pouvoir est critiquée avec une demande croissante pour la prise en compte des intérêts locaux mais, dans le même temps, l’appel à l’État est incessant. Plus d’horizontalité mais avec une verticalité omnisciente, telle est la problématique à laquelle sont confrontés les gouvernements démocratiques. Ces derniers doivent également faire face à une demande importante de sécurité qui se traduit par un recours croissant aux techniques digitales de surveillance et de contrôle, techniques qui peuvent entrer en contradiction avec le respect des libertés individuelles.

Si depuis une décennie, les démocraties apparaissent à la peine, elles disposent d’atouts indéniables sur les régimes autoritaires. Leur résilience, leur capacité d’adaptation sont plus fortes. Même si elles sont divisées, les populations estiment appartenir librement à une communauté. Les régimes autoritaires sont, sur la durée, plus instables car ils dépendent d’un nombre réduit de responsables. La disparition du leader ouvre fréquemment des périodes d’instabilité. La corruption est, en règle générale, plus prégnante dans les régimes non-démocratiques, ce qui génère sur le long terme des tensions sociales et politiques. Le contre-exemple est la Chine dont le régime communiste se maintien au pouvoir depuis soixante-dix-ans. Dans trois ans, il dépassera la durée de vie du régime soviétique en URSS. En matière d’innovations et de dynamisme économique, sur longue période, les démocraties sont jusqu’à maintenant plus performantes que les dictatures. Les premières ont peut-être besoin de la concurrence des secondes pour maintenir leur compétitivité et leur attractivité. La menace soviétique a été longtemps une source d’innovations technologiques voire sociales.

Les Français face à eux-mêmes après un an de crise sanitaire

Avec la crise sanitaire qui a provoqué trois confinements, la cohésion de la communauté nationale a été mise à dure épreuve. Certains liens se sont distendus du fait d’une mobilité restreinte. La cohabitation forcée au sein de logements parfois de taille réduite a pu être une source de tensions au sein des familles. Le rapport à la communauté a évolué au fil des mois. Lors du premier confinement, selon le Crédoc, la proportion de Français déclarant accorder une place importante dans leur vie à la cohésion sociale avait augmenté de 12 points par rapport à son niveau d’avant crise pour atteindre 31 %, Elle a baissé, depuis, à 24 %. Les élans de solidarité en faveur des personnels soignants ont disparu dès la fin du premier confinement.

Le jugement des Français sur la crise sanitaire est plus mesuré que ce qui transparaît dans les médias et en particulier sur les chaînes d’information en continue. Au-delà des polémiques sur les masques, les lits de réanimation ou les vaccins, 57 % des Français estiment, selon le Crédoc, que la propagation du virus est principalement liée aux comportements individuels. La gestion par les autorités se place loin derrière (30 %) et la virulence du virus encore plus loin (13 %). Les Français jugent les recommandations des pouvoirs publics justifiés. 84 % d’entre eux déclarent qu’ils portent systématiquement un masque en public. 77 % ont décidé de ne plus serrer la main ou d’embrasser. 69 % affirment éviter les rassemblements festifs (enquête Santé publique France).

À première vue, les Français se sont éloignés du monde professionnel avec la crise sanitaire. Le télétravail, le chômage partiel, les fermetures administratives des activités ont contraint de nombreux actifs à rester de longs mois chez eux. Pourtant, selon une étude du Crédoc, l’attachement à sa communauté professionnelle a augmenté de plus de 5 points depuis le début de la crise. La crainte de la perte de son emploi et le manque de contacts peuvent expliquer cette évolution. A contrario, l’appartenance à une communauté locale ou de quartier est en baisse. Il en est de même pour le sentiment d’appartenance à une communauté liée aux opinions ou engagements politiques.

L’épidémie a renforcé l’isolement tant chez les seniors, ces derniers ayant été invités à rester chez eux ou bloquer dans les EHPAD, que chez les jeunes. Ces derniers habitent, en moyenne, dans des logements plus petits, 20 % vivent seuls. Ils ont été davantage touchés par le repli économique (arrêt des contrats courts et à temps partiel). Selon l’étude sur la santé mentale de Santé publique France (CoviPrev), 31,5 % des jeunes souffrent de syndromes dépressifs en février 2021 contre 12 % en juin-juillet 2020. Durant cette crise, certains experts ont avancé l’imminence d’une guerre des générations. Or, 70 % des Français estiment que les générations sont traitées de manière égalitaire. Certes, par rapport à la situation qui prévalait avant la crise, il y a un peu plus de Français à penser que les pouvoirs publics ménagent un peu trop les jeunes (+6 point). Ces derniers ont été accusés de ne pas respecter les règles de distanciation sociale en participant à des fêtes ou rassemblements spontanés. Sur le comportement individuel, un écart existe entre les jeunes et les seniors. Ainsi, 67 % des plus de 70 ans considèrent que le manque de civisme de la population contribue à la propagation du virus quand ce taux n’est que de 51 % chez les moins de 25 ans. Un quart de ces derniers affirme, selon l’enquête du Crédoc, être une génération sacrifiée. Ils estiment avoir consenti à des efforts importants en ayant mis en suspens leurs études pour limiter la diffusion du virus qui touche essentiellement les aînés. Ils ont dû accepter des pertes de revenus importantes et durant de nombreux mois se priver de loisirs. Ils considèrent qu’ils devront, par ailleurs, rembourser « le quoi qu’il en coûte ». Ils imputent la responsabilité du réchauffement climatique aux générations précédentes en soulignant qu’ils en seront les premières victimes. Au sein d’une minorité de jeunes, autour de 20 %, la volonté d’un changement radical sur le plan politique et social est avancée. Ils souhaitent l’arrivée au pouvoir de personnes jeunes qui ne sont pas liées aux erreurs écologiques du passé.

La sensibilité des Français vis-à-vis de la violence a augmenté. Si la criminalité en dehors du domicile a fortement diminué (-24 % pour vols sans violence contre les personnes,-20 % cambrio­lages, et – 13 % pour les vols de véhicules), le ressenti est tout autre. La médiatisation des actes violents donne lieu à des réactions vives de l’opinion. Les confinements qui ont abouti à une mise à l’écart de la vie publique semblent avoir exacerbé l’inquiétude par rapport à la violence et la sécurité. Le Crédoc souligne que les personnes dont la vie a été moins touchée par les confinements que les autres sont moins inquiètes. Il n’en demeure pas moins que pour 42 % des Français la première préoccupation est la sécurité. Suivent, loin derrière, l’environnement, l’immigration, la pauvreté en France, la santé et le chômage.

La crise sanitaire complique l’altérité qui était déjà conflictuelle en France. La succession de crises, d’attentats, les « gilets jaunes » et le débat agité autour de la réforme des retraite notamment, avaient fissuré la cohésion nationale. Les conditions de sortie de crise influeront, dans les prochains mois, sur l’état d’esprit de l’opinion. Si l’épidémie est réellement endiguée au courant de l’été et que le rebond économique est au rendez-vous, un vent d’euphorie pourrait s’installer favorisant le retissage des liens sociaux.