Le franc suisse s’envole
Depuis la crise des dettes publiques en zone euro, la Suisse freinait l’appréciation de sa monnaie face à l’euro. Cette politique visait à maintenir la compétitivité des produits suisses à l’exportation au moment où le franc suisse était considéré comme une valeur refuge. La Banque centrale a abaissé ses taux et a institué des taux négatifs pour les dépôts.
La dépréciation de l’euro par rapport aux autres monnaies rendait difficile le maintien du plancher de un euro pour 1,20 franc suisse. La Banque centrale suisse devait acquérir des montants de plus en plus élevés d’euros qui se déprécient. L’engagement prochain de programmes d’achats de titres par la BCE a incité les autorités monétaires suisses à changer leur fusil d’épaule et de laisser filer leur monnaie. Il est possible que cette déconnexion entre l’euro et le franc suisse avait été préparée par les deux banques centrales. Le franc suisse a gagné jusqu’à 30 % par rapport à l’euro. En fin de semaine, il s’échangeait à parité avec l’euro.
Les exportateurs helvétiques seront pénalisés. En revanche, les travailleurs frontaliers payés en franc suisse font une bonne opération. Les non-résidents qui empruntaient en francs suisses, ce qui est fréquent dans les pays d’Europe de l’Est, doivent s’acquitter de remboursements plus élevés.
Dans ces conditions, la bourse a plongé. L’Indice National Suisse a perdu 13,25 % en une semaine.
Plusieurs experts économiques considèrent que la croissance ne pourrait être que de 0,5 % en 2015 contre 1,8 % initialement prévue. Pour 2016, le taux devrait être de 1,1 % au lieu de 1,7 %.