Le retour de la tragédie grecque
Le premier tour de l’élection présidentielle s’est déroulé mercredi 17 décembre. Le candidat du gouvernement, Monsieur Dimas, n’a pas obtenu les 200 voix de parlementaires lui permettant d’être élu. L’issue du scrutin ne devrait pas être connue avant le troisième tour, le 29 décembre prochain. Pour ce dernier tour, une majorité qualifiée « allégée » de 180 voix suffira. A défaut d’obtention de cette majorité, des élections législatives devraient être organisées dans les trente jours. A la connaissance des résultats du premier tour, la Bourse d’Athènes a perdu près de 13% et les taux d’intérêts à 10 ans ont atteint 9%.
De plus en plus d’observateurs considèrent crédible l’arrive du de la gauche radicale Syriza au pouvoir. Ce parti qui représentait moins de 5% des suffrages en 2009 est devenu le premier parti politique au moment des élections européennes et est donné gagnant pour les prochaines élections législatives.
La coalition au pouvoir entend utiliser le risque de victoire du parti d’extrême gauche pour négocier au mieux avec les représentants de la Troïka et obtenir des concessions. En effet, la Grèce doit finaliser la dernière tranche du plan d’aide et l’obtention et l’obtention d’une ligne d’une ligne de précaution. Le Gouvernement en précipitant les échéances électorales, entend placer devant ses responsabilités, le parti Syriza. L’actuelle majorité souhaite le placer devant ses contradictions. Le parti d’extrême de gauche a déjà admis que la Grèce ne devrait pas se mettre en situation de défaut unilatéral, option qui avait sa préférence il y a encore peu. Il serait disposé à engager des négociations avec les autorités européennes. Ce léger recentrage du Syriza est indispensable car il devra sans nul doute nouer un accord de gouvernement. En effet, en l’état de l’opinion publique, il n’est pas certain de disposer de la majorité absolue au Parlement. Même s’il y parvenait, il faudrait qu’il obtienne un accord des créanciers pour éviter une crise financière.
Cependant, si la situation sociale et économique reste tendue, l’amélioration conjoncturelle se poursuit. Le PIB a renoué avec la croissance depuis le début de l’année et progresse en moyenne de 0,6% par trimestre. De même, l’emploi a progressé de 1,7 % au troisième trimestre.