Les Etats-Unis, entre deux eaux
Côté face, la baisse du chômage et la reprise de la demande intérieure, côté pile, le faible taux d’emploi et une croissance qui demeure faible compte tenu des standards américains.
Après un sombre premier trimestre qui s’était traduit par un recul du PIB de 2,9 %, l’économie américaine a relevé la tête au cours du deuxième trimestre. Ainsi, les ventes au détail ont progressé de 9,6% en rythme annualisé par rapport aux trois premiers mois de l’année au cours desquels le taux de croissance n’avait été que de 0,9 %. Il faut, néanmoins, rester prudent car les statistiques américaines sont sujettes à de fortes corrections. Dans les faits, la consommation serait en hausse de 2 %
Le point positif proviendrait d’une reprise des dépenses d’investissement de la part des entreprises. Il devrait avoir augmenté de plus de 10% (en rythme trimestriel annualisé) durant le deuxième trimestre. L’investissement deviendrait ainsi le premier facteur de croissance aux Etats-Unis mais ce résultat doit être relativisé compte tenu du recul du premier trimestre.
Le rebond reste, en effet, modéré. Le PIB à la fin du deuxième trimestre ne serait supérieur à son niveau de la fin d’année 2013 que de 0,05 %. Le taux de croissance devrait être de 3 % pour ce dernier trimestre. La croissance sur le premier semestre ne devrait donc pas dépasser 0,2 %, soit un taux plus européen qu’américain. Sur l’année 2014, la croissance devrait se situer entre 1,5 et 2 %.
Au vu des résultats du marché de l’emploi, la politique monétaire devrait rester inchangée. Comme indiqué par le compte rendu de la réunion du FOMC des 17 et 18 juin, la FED réalisera ses derniers achats d’actifs en octobre prochain
L’économie américaine continue, en effet, à créer des emplois. Ainsi sur les cinq derniers a créé en moyenne 248 000 postes par mois. Ce processus permet une réduction rapide du taux de chômage d’autant plus que de nombreux Américains n’ont pas encore décidé de revenir sur le marché du travail
Le taux de chômage s’est établi, au mos de juin dernier, à 6,1% en juin dernier contre 10% en octobre 2009. Néanmoins, en prenant le taux d’emploi de 2009, le taux de chômage s’élèverait au minimum à 9 %.