Les ménages français épargnent sous le feu de la contrainte
Le taux d’épargne a nettement progressé au premier trimestre 2014. Il est en effet passé de 14,7 à 15,9 % soit un gain de 1,2 point. Cette forte augmentation est le produit d »une augmentation des flux financiers et d’une recapitalisation des produits issus des produits financiers. Il dépasse le niveau de 2012 et revient à des niveaux élevés. L’inquiétude face à la situation du chômage, face à la croissance et la question lancinante de la réduction du déficit ont certainement incité les Français à épargner.
Le premier trimestre est, en règle générale, plutôt favorable à l’épargne. La consommation avait reculé de 0,5 % au premier trimestre ce qui peut expliquer le ressaut de l’épargne. Par ailleurs, les produits financiers (intérêts, dividendes) sont versés au cours du premier semestre et contribue à l’augmentation de l’épargne. Il ne faut pas oublier que le remboursement du capital des emprunts immobiliers constitue la principale composante de l’épargne en France, autour de 9 points. Cette composante a tendance naturellement à augmenter en raison du poids croissant de la dette immobilière. L’épargne financière connaît des évolutions assez fortes au grès des besoins et de la conjoncture. Après une chute en 2008 et 2009, les ménages reconstituent leur cagnotte d’autant plus que la crise semble s’installer.
. Les Français ont retrouvé les chemins des livrets, des dépôts et de l’assurance-vie. Les Français ont accu leurs liquidités en numéraire ou sur leurs dépôts à vue de plus de 21 milliards d’euros en 2013. Sur le premier semestre 2014, le numéraire et les dépôts a vue ont augmenté de plus de 10 milliards d’euros. Au cours du premier semestre, la collecte nette de l’assurance-vie a atteint 10,3 milliards d’euros (contre 2,38 milliards d’euros pour le Livret A). Le patrimoine des ménages a progressé passant de 3986 à 4075 milliards d’euros entre la fin 2013 et le premier trimestre 2014.Cette forte augmentation du taux d’épargne pénalise par nature la consommation. Elle ne favorise pas d’autant plus l’économie qu’elle est liquide et investie en produits de taux. Le Gouvernement, avec la création de nouveaux produits d’épargne, eurocroissance et vie-génération, espère réorienter à la marge l’épargne des Français.