L’euro baisse, bonne ou mauvaise nouvelle !
Pourquoi l’euro baisse ?
La faible croissance, les dernières annonces de la BCE et l’anticipation d’une hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis et au Royaume-Uni expliquent l’évolution de la monnaie européenne.
L’augmentation de la taille du bilan de la BCE qui devrait passer de 2 000 à 3 000 milliards d’euros pèse sur le cours de l’euro d’autant plus que la FED devrait, au cours du mois d’octobre, arrêter ses injections de liquidités qui sont passées en moins d’un an de 85 à 15 milliards de dollars.
La moindre progression des exportations allemandes contribue à la marge à la baisse de l’euro. L’euro a, par ailleurs, souffert des troubles en Ukraine et des embargos croisés avec la Russie.
L’euro, l’arme de la relance…
Il ne faut jamais en demander trop aux outils monétaires. Les Français ont tendance à surestimer les effets des politiques monétaires. Convaincus que les dévaluations des années passées leur avaient procuré emploi et richesse, ils espèrent beaucoup de la baisse du cours de l’euro. Il ne faut pas oublier que les dévaluations étaient, dans les années 60 et 70, accompagnées de plans de rigueur assez drastiques. Les objectifs de ces plans étaient de lutter contre l’inflation et de réduire les déséquilibres commerciaux. Question inflation, aucune menace ne pointe à l’horizon, ce serait même l’inverse. Au niveau du déséquilibre commercial qui a dépassé 60 milliards d’euros en 2013, la dépréciation de l’euro n’est pas trop pénalisante car les cours des matières premières et de l’énergie sont également en baisse. Il ne faut pas oublier que toute dépréciation de la monnaie augmente le prix des importations et réduit la valeur des exportations.
La France ne peut pas compter que sur l’euro pour régler ses problèmes. Contrairement à certaines idées reçues, notre pays dégage plus d’excédents commerciaux en dehors de la zone euro qu’à l’intérieur. Hors zone euro, à l’exception de la Chine et des pays pétroliers, nous exportons plus que nous importons. La dépréciation de la monnaie européenne ne réduira pas notre déficit avec l’Allemagne ou avec les Pays-Bas. Nous réalisons 60 % de nos exportations dans la zone euro ou avec des pays dont la monnaie est liée à l’euro. Il ne faut donc pas surestimer l‘effet économique d’une dépréciation monétaire.