L’immobilier dans une mauvaise nasse
Le secteur de l’immobilier avait été le grand gagnant du début des années 2000 avec à la clef de nombreuses créations d’emploi. Poussé par l’augmentation des prix des logements, ce secteur a été un moteur de la croissance. Sur la corde raide depuis la crise de 2008, il a basculé dans la crise depuis deux ans. Le moindre attrait de la pierre en raison d’un prix d’entrée très élevé et la fin de certains dispositifs d’incitation fiscale expliquent le retournement de tendance. Les derniers chiffres publiés par l’administration prouvent que le mal est profond.
Les mises en chantier de logements en France se sont contractées de plus de 19 % entre avril et juin pour s’élever à 69.531 unités, selon les statistiques du ministère de l’Écologie publiées ce mardi. La construction dans le neuf a reculé de 18,7%, tandis que celle sur bâtiment existant a chuté de 24%.
Les mises en chantier de logements ordinaires sont en baisse de 21,9%, à 63.338 unités, contre un recul de 21,4% de mars à mai.
Seul point positif, le segment des logements en résidence (seniors, étudiants…) a progressé de 20,9% entre avril et juin, à 6193 unités (contre une augmentation de 9,7% à fin mai). Ce secteur reste néanmoins marginal.
Sur les douze mois écoulés entre juillet 2013 et juin 2014, le nombre de logements neufs mis en chantier enregistre une baisse de 10,7%, à 305.654 unités loin des 800 000 nécessaires pour couvrir les besoins.
Ce nombre de mises en chantier est un plus bas depuis novembre 1998. La baisse a tendance à s’amplifier
Les autorisations de permis de construire -qui renseignent sur les futures mises en chantier- sont également en baisse avec un repli de 12,5% entre avril et juin par rapport à la même période l’an dernier. Sur douze mois, la baisse des permis de construire est de 20,2% à 387.748 unités, équivalente à celle enregistrée un mois plus tôt (-20,7%).
Les faibles taux de crédit n’arrivent pas à venir à endiguer ce mouvement. Les Français sont très prudents dans leurs investissements et le caractère déflationniste du marché immobilier les incite à reporter leur projet. Les contraintes économiques et l’instabilité fiscale de ces dernières années ont bloqué le marché de l’immobilier qui il est vrai avait connu une très forte croissance de 2000 à 2008.