L’INSEE s’accroche à son optimisme
L’INSEE s’accroche à son optimisme mesuré
L’INSEE, dans le cadre de son étude sur la conjoncture du mois de décembre, prévoit une accélération de la croissance en 2016 qui ferait suite à un ralentissement au cours du dernier trimestre 2015. Le PIB augmenterait de 0,2 % au 4ème trimestre 2015 et de 0,4 % au 1er trimestre 2016. Ce rythme de croissance serait également celui du 2ème trimestre 2016.
Un contexte économique un peu plus porteur
L’INSEE considère que plusieurs facteurs restent favorables à la reprise, en France, de la croissance. Le maintien des faibles taux d’intérêt, la poursuite de la dépréciation de l’euro et le bas niveau des cours du pétrole soutiendraient l’activité. De même, l’organisme statistique table sur une amélioration de la situation économique au sein de l’ensemble des pays avancés et sur un redressement de la croissance au sein des pays émergents. Si la Chine devrait connaître en 2015 sa plus faible croissance de ces 25 dernières années, une reprise pourrait, en 2016 intervenir. En revanche, le Brésil devrait rester confronté, l’année prochaine, à la récession. L’INSEE s’attend, par ailleurs, à une légère augmentation du commerce international.
Pour la zone euro, l’INSEE souligne que, pour la première fois depuis trois ans, les encours de crédits aux sociétés non financières progressent. La consommation est bien orientée au sein des Etats membres et, en particulier en Allemagne, du fait de l’apport des réfugiés et des augmentations salariales.
L’économie française, une accélération modérée
L’économie française en cette fin d’année 2015 doit faire face, selon l’INSEE, aux conséquences des attentats et aux difficultés récurrentes de certains secteurs d’activité dont, en premier lieu, le bâtiment.
Le taux de croissance pour le 4ème trimestre ne serait que de 0,2 % quand il était espéré à 0,4 % il y a encore quelques semaines. Sur l’ensemble de l’année, la croissance s’élèverait à 1,1 % ce qui constitue une faible mais réelle progression par rapport aux trois dernières années. En 2014, elle n’avait été que de 0,2 %.
L’INSEE qui avait espéré une baisse du chômage au cours du deuxième semestre 2015 reporte ses espoirs pour le milieu de l’année prochaine. Le taux de chômage reviendrait de 10,6 à 10,4 % de la population active à mi-2016 retrouvant ainsi son niveau du deuxième trimestre 2015.
Sur l’inflation, l’organisme statistique reste très prudent et parie sur une très légère accélération au cours de l’année 2016. Le taux d’inflation serait de 0,2 % au milieu de l’année avec une inflation sous-jacente qui resterait stable à 0,7 %.
Le pouvoir d’achat du revenu des ménages augmenterait en 2015 de 1,7 % contre 1,1 % en 2014 et une baisse de 0,1 % en 2013. Ce rebond est rendu possible par une baisse du prix de l’énergie et par un arrêt des hausses des prélèvements obligatoires. En 2016, le pouvoir d’achat continuerait d’augmenter, à hauteur de 0,3 % par trimestre.
La consommation serait toujours en mode yoyo. Elle a progressé de 0,3 % au 3ème trimestre après une stagnation au cours du 2ème trimestre. Pour le quatrième, du fait des attentats, une contraction de 0,1 % est attendue. En 2016, une légère progression est espérée avec, en particulier, une augmentation des dépenses d’équipement électroménager en prévision de l’Euro2016.
Les Français augmenteraient leur taux d’épargne pour le porter à 15,4 % du revenu disponible brut. Les ménages reconstituent leur patrimoine.
L’INSEE place beaucoup d’espoir dans la reprise de l’investissement qui a été le maillon faible, depuis de nombreuses années, de l’économie française. Au cours des trois premiers trimestres 2015, l’investissement des entreprises a augmenté (0,8 % au 1er trimestre, 0,5 % au 2ème et 0,7 % au 3ème). Cette progression intervient en parallèle avec l’amélioration du taux de marge. Le déploiement du CICE, du pacte de responsabilité et de l’amortissement exceptionnel de 40 % ont certainement joué un rôle favorable dans cette reprise. Pour les prochains trimestres, l’INSEE compte sur une progression de l’investissement des entreprises comprise entre 0,8 et 0,9 %.
L’investissement des ménages en forte baisse depuis deux ans serait en train de repartir. Cette inversion constitue une bonne nouvelle pour le secteur du bâtiment.
Du fait du ralentissement du commerce international, les exportations françaises ont reculé au cours du troisième trimestre. L’INSEE espère qu’elles pourraient à nouveau augmenter avec une hausse de 0,7 % en fin 2015 atteignant 1 % au cours du premier semestre 2016. Les importations qui ont fortement augmenté durant l’été ralentiraient surtout si l’hiver reste clément (moindres consommations de produits énergétiques). La reprise de l’activité au cours des prochains mois devrait se traduire par une hausse des importations d’ici le milieu de l’année prochaine.