Prévisions INSEE juin 2014 : Le retour incertain de la croissance
Un taux de croissance revu à la baisse, quel impact pour les finances publiques ?
Le Gouvernement avait retenu un taux de croissance de 0,9 % pour 2014 ; or selon les dernières prévisions de l’INSEE, la croissance ne devrait pas dépasser 0,7 en 2014. Cette moindre croissance devrait générer une dérive modérée du déficit d’environ 2 milliards d’euros. Le taux de 0,7 % est a priori crédible même si de nombreux instituts penchent pour une croissance tournant entre 0,5 à 0,6 %.
Le chômage, une légère accalmie attendue fin 2014
Selon l’INSEE, l’emploi dans les secteurs marchands non agricoles a reculé au premier trimestre 2014 avec une destruction de 22 000 postes. L’INSEE ne prévoit pas d’amélioration sensible du marché de l’emploi marchand du fait de la faible croissance. En revanche, l’institut croit aux effets des emplois aidés qui devraient aboutir à une croissance de l’emploi total. Ainsi, en 2014, l’emploi non marchand serait en hausse. Au premier semestre, avec 22 000 postes comme au second avec une progression attendue de 38 000 postes, l’emploi total progresserait donc de 54 000 postes en 2014, après avoir crû de 55 000 en 2013.
Cette progression de l’emploi n’empêchera pas une hausse du chômage du fait de l’augmentation de la population active. Au premier trimestre 2014, le taux de chômage s’est stabilisé à 10.1 % de la population active en France en moyenne (9.7 % en France métropolitaine). Au deuxième trimester, le taux de chômage augmenterait à nouveau légèrement avec 10.2 % (9.8 % en France métropolitaine). L’INSEE table simplement sur une stabilisation au cours du second semestre.
L’inflation, calme plat sur les prix, quelle conséquence pour le livret A ?
Pour l’INSEE, il n’y a pas de hausse à attendre de l’inflation qui devrait rester inférieure à 1 % si le Gouvernement appliquait la formule à la baisse du taux de rendement du Livret A. Mais, il ne devrait pas suivre sur ce terrain les recommandations du Gouverneurs de la Banque de France. Le glissement annuel des prix à la consommation devrait être, en 2014, de +0.7 %. L’INSEE table sur une légère remontée de l’inflation à la fin de l’année.
Bonne nouvelle, le pouvoir d’achat en hausse
Toujours, selon l’organisme statistique, le salaire moyen par tête aurait augmenté au premier trimestre 2014 de 0.6 %. Mauvaise nouvelle en revanche, le salaire moyen par tête ne connaîtrait qu’une faible hausse de (+0.3 %) au deuxième trimestre. En moyenne, en 2014, les salaires réels accéléreraient légèrement avec une hausse de +1.0 % après une hausse de +0.8 % en 2013.
Bonne nouvelle, après un recul en 2012 de 0.9 % lié à l’augmentation des impôts, le pouvoir d’achat des ménages s’est stabilisé en 2013, grâce au recul de l’inflation (+0.6 % après +1.4 % en 2012). En 2014, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages est prévu en hausse de 0.7 % du fait d’un ralentissement de l’augmentation des impôts et des cotisations (avec +2.5 % après +4.2 % en 2013). En revanche, le gel des prestations sociales se ferait sentir. La consommation sur un rythme de sénateurs Pour la consommation, l’INSEE table sur une toute petite hausse de 0,3 %, comme en 2013.
Le yoyo de l’épargne continue
Le taux d’épargne joue au yoyo avec une hausse de 1,4 point au premier trimester. Le taux passant à 16,1%, soit le plus haut niveau depuis le printemps 2011. Néanmoins, l’INSEE penche pour une baisse du taux d’épargne sur le reste de l’année 2014, s’établissant à 14.7 % au quatrième trimester, soit le même niveau qu’un an auparavant. En moyenne annuelle, il progresserait de 0.3 point à 15,4 %.
Le début de la rigueur pour les dépenses publique
La rigueur au niveau des dépenses publiques commencerait à se faire ressentir. En effet, la consommation publique progresserait de 0,3 % par trimestre d’ici fin 2014 avec une hausse en moyenne sur l’année qui serait de 1.6 % contre 1,89 %,en 2013. L’’investissement public en ferait les frais avec un recul en première partie de l’année accentuée par le cycle électoral municipal. Il se stabiliserait d’ici fin 2014.
L’investissement toujours en panne
Au premier trimestre 2014, les ménages sont prudents en matière d’l’investissement. L’investissement dans les logements neufs a continué de baisser pour le neuvième trimestre consécutif (-2.6 % après -2.2 %). Compte tenu de l’acquis au premier trimestre 2014, la baisse de l’investissement des ménages s’accentuerait en 2014 (-6.7 % après -3.1 % en 2013), le plus fort repli depuis 2009.
L’investissement des entreprises est à nouveau orienté à la baisse avec une chute de 0,5 % au premier trimestre 2014. D’ici la fin de l’année 2014, l’investissement des entreprises devrait selon l’INSEE augmenter à un rythme modéré (+0.2 % en moyenne par trimestre).
Les prévisions de juin 2014 de l’INSEE corrigent à la marge les prévisions du Gouvernement. Même si l’Institut attend une amélioration très légère de la conjoncture économique, de nombreux indicateurs demeurent dans le rouge. Il faut souligner que la panne de l’investissement constitue un élément inquiétant pour le futur de l’économie française. L’INSEE considère néanmoins que le crédit d’impôt compétitivité devrait améliorer la compétitivité des entreprises d’ici la fin de l’année.