Quand le crédit se fait plus rare
Avant la crise financière, 80 % du financement des entreprises françaises s’effectuaient par le crédit bancaire et 20 % par le marché. Depuis 2012, la part des banques se réduit. Ce phénomène s’observe en France mais aussi dans les autres pays de la zone euro. Ce phénomène concerne en premier lieu les grandes entreprises. Est-ce une évolution structurelle ou une situation conjoncturelle liée à la faiblesse de l’investissement, au durcissement de la réglementaire bancaire ?
L’encours des crédits bancaires des sociétés non financières est devenu en 2014 inférieur à celui des obligations d’entreprises. En contrepartie, l’encours de dette publique détenue par les banques augmente fortement. Un effet d’éviction semble se produire même si les banques mettent en avant que la faible demande de crédits explique cette situation. Il est certain que l’investissement des entreprises au sein de la zone euro est passé de près de 13 % à 11,3 % du PIB de 2007 à 2014. Le recours au financement obligataire est moins coûteux que celui par crédits bancaires. Le durcissement de la réglementation prudentielle explique que le coût du crédit reste élevé au regard de la situation des taux. Il en résulte une inégalité de traitement entre les grandes entreprises et les PME. Il est notable que l’investissement est en augmentation pour les entreprises du CAC 40 quand il continue de diminuer pour les PME.