Si vous aviez été absent cette semaine (30 août – 5 sept 2015)
La BCE maintient le cap
La réunion de la BCE du mois de septembre n’a pas été inutile même si aucune modification de taux et aucune mesure n’ont été annoncées. Après les soubresauts chinois, après les résultats décevants du deuxième trimestre de la zone euro, les propos de Mario Draghi étaient attendus. Ils ont été à la hauteur des espérances des investisseurs. Si, sans surprise, la BCE a présenté des projections économiques intégrant une inflation plus faible et une moindre croissance, elle a ouvert la porte à un éventuel assouplissement de sa politique monétaire. La croissance des prix à la consommation, a été ramenée à 0,1 % cette année et à 1,1 % en 2016 contre respectivement 0,3 % et 1,5 % dans les projections de juin.
Mario Draghi a rappelé qu’il était prêt à modifier le programme d’achat d’actifs tant en termes de dimension, de composition que de durée. Il a ainsi indiqué que la date de septembre 2016 n’était pas une date butoir et que le programme pourrait se poursuivre au-delà. Sur les volumes d’achat, il a mentionné que des ajustements pourraient être réalisés en fonction des besoins. Ces déclarations ont été saluées par les investisseurs qui, pendant quelques heures, ont oublié les affres du ralentissement chinois.
Etats-Unis, toujours comme ci comme ça mais plutôt bien quand même
Le taux de chômage est descendu à 5,1 % au mois d’août contre 5,3 % au mois de juillet. Les Etats-Unis se rapprochent de manière faciale du plein emploi mais à regarder de plus près les résultats sont moins bons que prévu. Les créations d’emploi n’ont été, le mois dernier, que de 173 000 contre 245 000 au mois de juillet. C’est le plus mauvais résultat de ces cinq derniers mois. Certes, les statistiques du mois d’août font régulièrement l’objet de révision à la hausse. Les économistes s’attendaient à une création de 220 000 emplois. Le taux de participation à l’emploi est resté stable à 62,6 % tout comme la hausse des salaires qui est de 2,2 % en rythme annuel.
Le Canada, une pétro-démocratie
Si l’économie américaine a rebondi au 2ème trimestre, tel n’est pas le cas pour celle du Canada qui est entrée en récession. L’activité économique a reculé de 0,5 %, en rythme annuel, entre avril et juin, après un recul de 0,8 % au premier trimestre.
Cette diminution du PIB est en grande partie imputable à la chute de l’investissement des entreprises (–7,9 %). Ce recul est lié à la baisse des cours pétroliers qui a conduit les compagnies pétrolières à différer leurs investissements. Pour le moment, la consommation des ménages résiste. Elle a progressé de 2,3 % au cours du deuxième trimestre après avoir augmenté de 0,5 % au premier trimestre.
Le Canada est devenu une pétro-démocratie, son économie évoluant désormais au gré des fluctuations des cours.
Le Canada est, aujourd’hui, le 5ème producteur de pétrole et le 8ème exportateur mondial. Il assure près de 5 % de la production mondiale de pétrole. Si ce pays arrive en 25ème position pour les réserves de pétrole classique, il occupe le 3ème rang pour les réserves non conventionnelles. Depuis 1990, la production pétrolière a augmenté de plus de 95 % et de près de 50 lors de ces dix dernières années. Le Canada est également le 5ème producteur de gaz et le 4ème exportateur mondial. Depuis 1990, la production de gaz s’est accrue de 50 %. Longtemps les Etats-Unis ont été l’unique client du Canada mais depuis plusieurs années avec la montée en puissance des pétroles et gaz non conventionnels, le nombre de clients s’accroît.
D’ici 2020, le poids du Canada dans la production énergétique mondiale devrait se renforcer sauf si les prix du pétrole et du gaz restaient bas durant une longue période. Cette dépendance énergétique peut être dangereuse d’un point de vue économique. Le secteur pétrolier capte une grande partie des investissements et il y a un risque que les autres secteurs d’activité perdent en compétitivité.