14 novembre 2025

Tendances – célibataires – crèches – krach – Intelligence artificielle

Un monde de célibataires

Pendant des millénaires, l’union conjugale fut à la fois une norme sociale et une nécessité économique. Le ou la célibataire avait vocation à rejoindre le service de Dieu, faute de quoi il ou elle était considéré(e) comme un marginal. Le mariage apparaissait alors avant tout comme le passage obligé avant la procréation.

Ne pouvant guère accéder à des emplois rémunérateurs et souvent confrontées à un grand nombre d’enfants en raison de l’absence de contraception, les femmes dépendaient des hommes pour leurs revenus et leur sécurité. Elles n’avaient pas les moyens d’élever seules des enfants.

En quelques décennies, la norme du mariage — et plus largement, celle du couple — a reculé, voire explosé. Il existe désormais une déconnexion entre mariage et procréation. En France, plus de la moitié des enfants naissent de parents non mariés. Le nombre de divorces s’est multiplié. Dans tout le monde développé, le célibat s’impose comme le nouvel horizon des modes de vie.

En Finlande et en Suède, près d’un tiers des adultes vivent seuls. Depuis 2010, la part des personnes vivant seules a augmenté dans 26 des 30 pays les plus riches. Selon une estimation de The Economist, il y aurait aujourd’hui cent millions de célibataires de plus qu’il n’y en aurait eu si les taux d’union étaient restés au niveau de 2017.

En France, près d’un couple sur deux finit par divorcer. Toujours selon l’Insee, la part des ménages composés d’une seule personne est passée de 27 % à 38 % entre 1990 et 2022. Aux États-Unis, la proportion de jeunes adultes âgés de 25 à 34 ans vivant sans conjoint ni partenaire a doublé en un demi-siècle : 50 % des hommes et 41 % des femmes.

La montée du célibat est à la fois un choix pour certains et une contrainte pour d’autres. Les femmes peuvent désormais choisir de vivre seules en toute autonomie financière. La stigmatisation sociale du célibat a largement reculé : les termes péjoratifs de « vieille fille » ou de « vieux garçon » sont devenus rares. Certaines femmes refusent de vivre en couple, par peur de la violence masculine ou pour privilégier leur carrière. Les hommes, de leur côté, ont perdu en attractivité, étant davantage touchés par les difficultés d’insertion professionnelle et la précarisation des emplois.

Le célibat peut être une libération mais aussi une source d’amertume. Si de nombreuses célibataires — surtout des femmes — se disent heureuses, les enquêtes révèlent qu’entre 60 % et 73 % des personnes seules préféreraient être en couple. Un sondage américain de 2019 indiquait que la moitié des célibataires ne cherchaient pas activement de partenaire, mais que seuls 27 % invoquaient le plaisir d’être seuls pour l’expliquer. Beaucoup ont renoncé, par découragement ou par absence de partenaires jugés à la hauteur.

Si tant de gens souhaitent former un couple sans y parvenir, c’est que le “marché relationnel” fonctionne mal. En Chine, le déséquilibre entre hommes et femmes dû aux avortements sélectifs se traduit par un fort taux de célibat masculin. En Occident, la plus grande égalité entre les sexes a remis en cause les repères traditionnels. Les femmes, après des siècles de domination masculine, entendent désormais profiter de leur indépendance.

Jusqu’au milieu du XXᵉ siècle, le mariage d’amour était l’exception ; il est aujourd’hui devenu la norme — et cette norme pèse lourdement sur les couples. Trouver « l’âme sœur » relève souvent du combat, peuplé d’illusions et de désillusions. Les réseaux sociaux et les applications de rencontre nourrissent des attentes irréalistes.

La vie amoureuse des autres paraît toujours plus enviable sur Instagram, et la sélection en ligne accentue les exigences. En moyenne, la majorité des utilisatrices exigeraient qu’un homme mesure au moins 1,83 mètre, écartant d’emblée 85 % des prétendants.

À cela s’ajoute une polarisation politique croissante : aux États-Unis, les jeunes femmes se situent majoritairement à gauche, les jeunes hommes plutôt à droite. Beaucoup refusent désormais toute relation avec un partenaire d’opinion contraire, rendant la compatibilité plus rare.

En France, les exigences sociales demeurent élevées. Plus autonomes, les femmes se montrent plus sélectives : un compagnon médiocre ne leur semble plus préférable à la solitude. Elles souhaitent plus souvent un partenaire instruit, stable financièrement et capable de partager les tâches domestiques. Le recul de la réussite scolaire masculine et les difficultés professionnelles des moins diplômés marginalisent une partie des hommes sur le marché du couple.

La diminution des interactions sociales réelles contribue également à la progression du célibat. Les jeunes passent de plus en plus de temps en ligne et sortent moins. Les réseaux alimentent des peurs symétriques : chez les femmes, la crainte de l’agression ; chez les hommes, celle d’être publiquement humiliés après un rendez-vous.

Le désir sexuel est lui aussi en recul. Selon une étude IFOP publiée en février 2024, les jeunes Français auraient de moins en moins de relations sexuelles, faute de temps, de désir ou de rencontres — malgré la multiplication des applications censées les faciliter.

Les nouvelles technologies accentuent par ailleurs une fragilité émotionnelle : les jeunes reçoivent sans filtre une multitude d’informations en mode passif et peinent à hiérarchiser ce flot. L’incapacité à exprimer des émotions autrement que par les écrans devient une source majeure de frustration.

Des sociétés de célibataires sont souvent des sociétés plus malheureuses. L’état mental des jeunes tend à se dégrader. Aux États-Unis, un cinquième des étudiants avaient reçu, en 2019, un diagnostic ou un traitement pour dépression, contre un dixième dix ans plus tôt. Avec la pandémie de Covid, ce taux a encore progressé. En France, un jeune sur cinq serait également confronté à des troubles mentaux.

Aux États-Unis, le nombre de suicides de jeunes a fortement augmenté : il aurait doublé de 2010 à 2023 chez les filles de 10 à 14 ans. En France, les pensées suicidaires ont plus que doublé depuis 2014 chez les 18-24 ans (de 3,3 % à 7,2 % en 2021).

Pour rompre la solitude, de plus en plus de personnes adoptent un animal. Les dépenses consacrées aux animaux de compagnie ont explosé avec la pandémie. Entre 2019 et 2023, elles ont augmenté de 11 % par an aux États-Unis en termes nominaux, contre 6 % pour les dépenses de consommation globale. Entre 2009 et 2018, cette hausse n’était que de 5 %. En France, la progression est similaire : environ 11 % par an.

Le nombre d’animaux de compagnie y a fortement augmenté : entre 2013 et 2023, le nombre de chats est passé de 10 à 12 millions, celui des chiens de 7 à 7,5 millions. Les Français posséderaient également près de 30 millions de poissons d’aquarium, 5 millions d’oiseaux et 2,5 millions de rongeurs.

À défaut de chien ou de chat, 7 % des jeunes célibataires américains se disent prêts, selon The Economist, à envisager une relation sentimentale avec un compagnon artificiel doté d’intelligence artificielle. Ces « lovebots » apprendront vite à perfectionner leurs attentions : l’IA est patiente, aimable et ne demande ni de ranger la salle de bains, ni de trouver un meilleur emploi.

Un monde de célibataires se dessine. Il transforme en profondeur la société, du logement au tourisme. Autrefois, le modèle dominant du marketing était celui de la famille avec deux enfants ; demain, ce sera celui d’un homme ou d’une femme seul(e).

Quand le krach sonnera-t-il ?

« De nombreux actifs semblent entrer en zone de bulle », avertissait, à la mi-octobre, le président de JPMorgan Chase, Jamie Dimon. Le message a été reçu cinq sur cinq par les investisseurs : le dirigeant de la première banque américaine n’est pas connu pour parler à la légère. Son constat rejoint celui d’autres grands noms de la finance. David Solomon, son homologue de Goldman Sachs, évoque « l’exubérance des marchés » ; Jane Fraser, directrice générale de Citigroup, pointe « une effervescence des valorisations ». La Banque d’Angleterre, de son côté, a récemment mis en garde contre « un risque accru de correction brutale ». Quant au FMI, il redoute un ajustement « désordonné », notant que « les prix des actifs risqués se situent très au-dessus de leurs fondamentaux ».

Depuis plusieurs mois, les valorisations des entreprises, en particulier dans le secteur technologique, atteignent des sommets inquiétants. Pour acquérir le panier d’actions de l’indice S&P 500, les investisseurs paient aujourd’hui quarante fois les bénéfices moyens ajustés du cycle économique — un multiple dépassé seulement lors de la bulle Internet. Sur le marché obligataire, les titres d’entreprises de bonne qualité (investment grade) ne rapportent en moyenne que 0,8 point de pourcentage de plus que les bons du Trésor américain de même maturité. Un écart aussi faible n’avait plus été observé depuis 2005. Même l’or, valeur refuge par excellence, semble avoir atteint un plafond : après un record historique le 20 octobre à plus de 4 200 dollars l’once, son cours a reculé d’environ 10 %.

La question qui hante les salles de marché est celle de la date de la correction. Elle a peut-être déjà commencé, mais de manière encore indolore. Prédire une correction revient à prédire la volatilité, c’est-à-dire la propension des prix à varier brutalement. Les traders qui s’y essaient s’appuient sur quelques lois empiriques, observables à l’œil nu sur un graphique d’indice boursier.

La première est que la volatilité est bimodale : les marchés connaissent de longues périodes de calme, ponctuées de brèves phases d’agitation extrême. En d’autres termes, la volatilité tend elle-même à « sauter » d’un régime à l’autre. Les phases de faible volatilité et celles de forte volatilité se succèdent, avec peu d’états intermédiaires. Ces régimes sont corrélés à la direction des prix : le calme accompagne les hausses. Ce caractère persistant explique qu’à court terme, la meilleure façon d’anticiper la volatilité de demain soit souvent… celle d’aujourd’hui. C’est le principe des modèles autorégressifs, utilisés par les salles de marché pour évaluer les risques.

Ces modèles servent aussi à la tarification des options, contrats permettant de tirer parti des mouvements de prix. Leur valorisation repose sur une estimation de la volatilité future. Ces outils, utiles pour la gestion quotidienne, sont cependant impuissants à prévoir les brusques changements de régime qui accompagnent les corrections.

Pour pallier ces limites, les traders conçoivent des modèles complémentaires fondés sur des variables exogènes susceptibles de provoquer des bonds de volatilité. L’approche la plus avancée consiste désormais à recourir à l’apprentissage automatique, afin d’analyser l’influence potentielle de toutes les données macroéconomiques imaginables : bénéfices des entreprises, PIB, inflation, emploi, etc.

L’intelligence artificielle excelle à détecter des combinaisons non intuitives pouvant signaler une fragilité des marchés. Bridgewater, le plus grand fonds spéculatif du monde, s’est fait une spécialité des stratégies reposant sur des enchaînements complexes de variables économiques. Jusqu’à présent, toutefois, peu de ces modèles tiennent réellement leurs promesses. Les modèles macroéconomiques sont inopérants pour anticiper un « choc pur » — une pandémie, une faillite bancaire soudaine ou un krach géopolitique. Les événements imprévisibles sont, par nature, peu modélisables ; or ce sont ceux qui ont le plus fort potentiel de déclencher une correction. Les modèles macro peuvent identifier les conditions propices à un choc, mais non en prévoir le moment.

D’autres outils permettent parfois de repérer un point de bascule, un retournement imminent des prix. Les corrélations entre classes d’actifs constituent un indicateur utile. Le signe classique d’un passage en mode risk-off est la baisse simultanée des actions et la hausse parallèle des valeurs refuges comme l’or ou les obligations d’État.

La meilleure façon d’améliorer les prévisions issues de modèles imparfaits consiste à en combiner plusieurs, indépendants les uns des autres. Quoi qu’il en soit, la capacité à déterminer le jour et l’heure de la correction demeure un exercice quasi impossible.

Le défi des premières années de la vie

Dans l’ensemble du monde développé, les parents sont confrontés à un dilemme redoutable : renoncer à avoir un enfant en raison des coûts qu’il engendre. Aux États-Unis, pays où les aides publiques en faveur des familles sont limitées, un couple de parents actifs avec deux jeunes enfants dépense souvent autant pour la garde que pour le logement. Cette contrainte financière pousse de nombreuses familles à espacer les naissances, voire à limiter le nombre d’enfants à un seul, de peur de basculer dans la précarité.

Les coûts prohibitifs de la garde d’enfants freinent également le retour des femmes sur le marché du travail : reprendre une activité devient parfois tout simplement non rentable. Cet arbitrage se retrouve aussi en Europe. Des femmes quittent à contrecœur leur emploi car, financièrement, elles ne s’y retrouvent pas. En travaillant, elles risquent de perdre l’accès à certaines aides, notamment celles liées au logement. Or, un taux d’emploi féminin faible signifie moins de recettes publiques et, à terme, des déficits aggravés.

Face à cette impasse, les responsables politiques tentent, tant bien que mal, d’y apporter des réponses, souvent divergentes.

Aux États-Unis, les conservateurs défendent le modèle des mères au foyer. Le vice-président J.D. Vance a ainsi plaidé pour une baisse d’impôts ou des transferts directs afin d’inciter les mères à ne pas reprendre leur activité professionnelle. À l’inverse, certains États expérimentent la gratuité universelle : au Nouveau-Mexique, la gouverneure Michelle Lujan Grisham a étendu la gratuité totale de la garde d’enfants dès l’âge de six semaines, une première, jusque-là réservée aux foyers modestes ou de classe moyenne. À New York, Zohran Mamdani, qui prêtera serment comme maire en janvier prochain, prévoit de suivre cet exemple.

D’autres États, comme le Vermont ou l’État de Washington, ont récemment rendu leurs subventions à la garde d’enfants beaucoup plus généreuses. En Australie, l’accès aux crèches subventionnées sera élargi l’an prochain. Au Royaume-Uni, les parents dont le revenu net est inférieur à 100 000 livres par an bénéficient désormais de 30 heures de garde gratuite par semaine pendant la période scolaire. En Nouvelle-Zélande, depuis juillet, les ménages à revenus faibles ou moyens peuvent obtenir un remboursement de 40 % des frais de garde, contre 25 % auparavant.

Michelle Lujan Grisham et Zohran Mamdani se distinguent en estimant que l’État doit assumer la totalité du coût de la garde pour toutes les familles, quels que soient leurs revenus, dès la naissance de l’enfant.

L’idée de libérer les parents tout en offrant à tous les enfants un cadre éducatif commun dès les premiers mois de vie séduit. Mais les recherches empiriques livrent un constat dérangeant : la garde universelle et gratuite dès la naissance peut, dans certains cas, nuire au développement des enfants.

De nombreuses expérimentations menées à petite échelle ont pourtant montré des effets très positifs. La plus célèbre, initiée en 1962 à Ypsilanti (Michigan), a vu des enfants de trois ans issus de milieux défavorisés participer au programme pilote de la Perry Elementary School. Ces enfants suivaient chaque jour deux heures et demie d’activités éducatives en petits groupes, encadrés par un enseignant rendant visite aux familles chaque semaine.

Les résultats furent spectaculaires. Suivis tout au long de leur vie, ces « enfants Perry » ont obtenu de meilleurs résultats scolaires. En 2010, l’économiste James Heckman, futur prix Nobel, a estimé que chaque dollar investi dans ce programme avait procuré un rendement annuel de 7 à 10 % pour la société – soit l’équivalent du rendement historique des actions. Ces conclusions ont inspiré les politiques d’éducation préscolaire du monde entier : le programme Sure Start de Tony Blair au Royaume-Uni, ou encore la promesse de Barack Obama en 2013 – « chaque dollar investi dans l’éducation préscolaire de qualité rapporte sept dollars à la collectivité ».

En 1997, le Québec lança un programme ambitieux de garde à plein temps pour cinq dollars par jour. Le succès fut immédiat : la part des enfants de moins de quatre ans placés en crèche augmenta de 14 points par rapport au reste du Canada, et la participation des femmes au marché du travail progressa de huit points. Aujourd’hui, avec un taux d’emploi maternel de 87 %, la province figure parmi les plus performantes au monde.

Mais cette réussite économique eut un revers inattendu. Trois économistes – Jonathan Gruber (MIT), Michael Baker (Université de Toronto) et Kevin Milligan (Université de Colombie-Britannique) – ont évalué les effets du dispositif. Leurs conclusions, publiées en 2005, soulignaient une hausse de l’agressivité, de l’anxiété et de l’hyperactivité chez les enfants québécois, ainsi qu’un recul des compétences motrices et sociales. Dix ans plus tard, ces jeunes ne présentaient pas de meilleurs résultats scolaires, mais déclaraient un moindre bien-être subjectif. Le taux de délinquance juvénile, notamment en matière de drogue ou de vols, était supérieur de 20 % à celui observé dans les autres provinces.

Le Québec avait tenté de généraliser, à moindre coût, un modèle expérimental fondé sur une qualité d’encadrement exceptionnelle. La massification a provoqué un nivellement par le bas. Or la qualité demeure la condition sine qua non de toute politique éducative.

D’autres programmes permettent toutefois de nuancer ce tableau. En Caroline du Nord, le projet Abecedarian (1972) proposait une garde à plein temps dès la naissance pour les enfants défavorisés. Les effets positifs dépassèrent même ceux de Perry. Des études menées à Boston ou à Tulsa, fondées sur des tirages au sort, ont également mis en évidence des gains durables sur la réussite scolaire et le taux d’obtention d’un diplôme universitaire.

En France, la loi de 2019 a abaissé à trois ans l’âge de l’instruction obligatoire. Mais avant même cette réforme, 97,5 % des enfants de trois ans fréquentaient déjà la maternelle. L’obligation n’a donc pas changé la réalité quotidienne. Dans certaines communes, notamment outre-mer, la mesure s’est heurtée au manque de locaux, de personnels et d’enseignants formés à la petite enfance. À Mayotte, à La Réunion ou dans des zones rurales délaissées, le taux de scolarisation reste inférieur à la moyenne nationale. L’obligation n’a pas eu d’effet réel sur le niveau scolaire, en recul depuis une décennie.

Le principe de la crèche et de l’école maternelle dès le plus jeune âge est désormais remis en cause par certains experts. En France – où les crèches sont subventionnées jusqu’à 85 % –, des chercheurs comme Lawrence Berger (Université du Wisconsin-Madison), Lidia Panico et Anne Solaz (Ined) ont observé des effets comparables à ceux du Québec : les enfants confiés à une crèche dès un an présentaient, à deux ans, davantage de troubles du comportement que ceux gardés par une assistante maternelle ou leurs parents.

Ce besoin d’attention individuelle limite les économies d’échelle : un enseignant peut encadrer 25 élèves, une éducatrice de maternelle 12 à 15, mais un nourrisson requiert une présence quasi exclusive – deux ou trois enfants par adulte au maximum dans les structures les plus performantes.

La garde d’enfants est coûteuse : pour les familles, pour les finances publiques, et pour la société lorsque la qualité n’est pas au rendez-vous. Une mauvaise utilisation des deniers publics se traduit par des retards de développement, un mécontentement des parents et des déficits budgétaires élevés. En matière d’éducation, les études semblent indiquer que les solutions extrêmes sont contre-productives : obliger les mères à quitter leur emploi ou placer les nourrissons dans des structures collectives sous-dotées sont deux impasses également dommageables.